Chapitre : 20. Maxime : Ah les vacances...

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Son regard. Froid, brûlant.
Avec Chase, il se tend.
Pourquoi ça le touche ?
Il s'en fiche, non ?

Je me tourne sur le côté en soupirant. Non mais franchement, Max, c'est quoi ton problème ? Il t'ignore, te prend de haut, et toi, qu'est-ce que tu fais ? T'as des papillons dans le ventre à chaque fois qu'il pose ses yeux sur toi. Félicitations, on dirait une ado dans un mauvais film à l'eau de rose.
Non, ce n'est pas possible. Pourtant, c'est bien là, ce sentiment que je ne veux pas nommer, qui se pointe dès que je pense à lui, dès que son image traverse mon esprit. Et plus j'essaie de l'ignorer, plus il se fait envahissant.
Je pousse un soupir, me traitant intérieurement d'idiote. Tomber pour un type comme lui... sérieusement ?
Le lendemain matin, je suis réveillée en sursaut par ma mère qui frappe doucement à la porte.
— Maxime, tu vas être en retard pour ton dernier jour avant les vacances.
Je cligne des yeux, confuse, avant de me retourner pour regarder l'heure. 8h45 ?! Non mais c'est pas possible !
Je bondis hors du lit, la tête encore brouillée par les restes de la soirée d'hier. Super idée de boire autant, vraiment. Ma tête tourne légèrement, mais pas le temps de s'attarder là-dessus. Je saisis le premier jean qui me tombe sous la main, l'enfile en un éclair, puis attrape un tee-shirt blanc tout simple. Pas le temps de faire dans l'originalité ce matin. Je me brosse les dents frénétiquement, toujours à moitié endormie, puis je me rends compte que j'ai oublié d'enlever le maquillage d'hier soir. Oh génial, le look panda. Je frotte rapidement mes yeux avec un coton démaquillant, mais le résultat est à peine passable. Tant pis, je suis déjà trop en retard. Parfait maxime, c'est les vacances ce soir et toi tu es en retard cette journée ci.
Ah les vacances... et d'automne en plus, le moment parfait pour siroter un chocolat chaud devant un marathon de film.
Ma mère me dépose rapidement devant l'école, et je descends de la voiture en courant, un sac mal fermé à moitié sur l'épaule. Je file à toute vitesse dans les couloirs, le cœur battant, essayant de ne pas penser à la nausée qui monte à chaque foulée.
J'arrive enfin devant ma salle de cours, essoufflée. J'ouvre la porte avec précaution et entre en douce, espérant passer inaperçue.
— Pardon, madame... je murmure à la professeure d'un air contrit.
Elle me lance un regard sévère, mais je m'installe rapidement sans faire d'histoire.
Quand je lève enfin les yeux, je vois Ethan et Alyssa au fond de la classe, les deux en train de pouffer de rire. Super. Rien de tel que d'être la source d'amusement de tes potes pour bien commencer la journée.

À la pause repas, je me pose enfin, un peu fatiguée et surtout pensive. Mes pensées tournent en boucle depuis ce matin, entre la soirée d'hier, Cole, Chase... et cette dispute surréaliste. Pourquoi il s'énerve comme ça, d'ailleurs ? Ça n'a aucun sens.
Je pique dans mon assiette, à moitié perdue dans mes réflexions. Mon esprit vagabonde encore entre les images floues de la nuit dernière et cette étrange confrontation avec Cole. Puis, je lève les yeux machinalement, balayant la cafétéria du regard.
C'est là que je l'aperçois. Chase. Il s'approche de l'entrée, mais ce n'est pas ça qui attire mon attention. Non. C'est l'énorme œil au beurre noir qu'il arbore fièrement sur le visage. Je plisse les yeux, me redressant légèrement sur ma chaise. Attends, quoi ?!
Je fixe, abasourdie, alors qu'il avance dans la cafétéria comme si de rien n'était. Qui a bien pu lui faire ça ? Une vague d'inquiétude monte en moi, suivie d'un sentiment désagréable dans l'estomac.
Je me lève brusquement, renversant presque mon plateau. Alyssa et Ethan tournent immédiatement la tête vers moi, surpris.
— Où tu vas ? me demande Alyssa, mais je ne réponds pas. Mon regard reste fixé sur Chase et son œil au beurre noir.
Sans réfléchir, je commence à traverser la cafétéria. Je l'aperçois qui tente de m'éviter en me tournant le dos, mais ça ne fait que renforcer ma détermination. Qu'est-ce qu'il me cache ?
Je me faufile entre les tables, me glissant rapidement jusqu'à lui. En quelques secondes, je suis face à lui, lui bloquant le passage. Il soupire en levant les yeux vers moi.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? je demande sans détour, mon ton plus inquiet que je ne l'aurais voulu.
Chase évite mon regard, passant une main nerveuse dans ses cheveux.
— Rien. C'est rien, Maxime. Laisse tomber.
— Rien, vraiment ? Tu veux me faire croire que c'est normal d'arriver avec un œil pareil ? Mes sourcils se froncent, mon agacement montant.
Il tente de rire, mais ça sonne faux. Il détourne encore le regard.
— Sérieusement, Max. C'est pas important.
Je croise les bras, refusant de lâcher l'affaire.
— Chase, tu peux arrêter de tourner autour du pot deux secondes et me dire ce qu'il s'est passé ?
Chase attrape doucement mon bras et m'entraîne à l'écart, loin du regard curieux des autres. On s'arrête dans un coin isolé du couloir. Son expression change, plus grave, et il hésite avant de parler.
— C'est Cole qui m'a fait ça, lâche-t-il finalement, sa voix à peine un murmure.
Je sens immédiatement mon sang bouillir. Mon regard se fige, mes mains se serrent en poings. Cole ? Comment... pourquoi ?
— Quoi ? Je chuchote d'abord, trop choquée pour élever la voix. Puis, plus fort : Cole ?! Pourquoi est-ce qu'il t'a frappé, bordel ?
Chase jette un coup d'œil nerveux autour de nous, comme s'il avait peur que quelqu'un nous entende.
— Écoute, il commence doucement, il était en colère, d'accord ? Je pense que c'est à cause de toi... mais sérieusement, laisse tomber. Il ne faut pas en parler.
Mon cœur se met à battre plus vite, mais pas à cause de la peur. De la colère pure et dure. Comment Cole ose-t-il s'en prendre à Chase ? Je serre les dents, folle de rage. Il ne s'est rien passé entre nous, et pourtant Cole agit comme s'il avait le droit de se comporter comme un chien possessif.
— Non, mais il est malade ou quoi ? Il croit vraiment qu'il peut te frapper pour ça ?! Ma voix tremble, et je sens la colère bouillonner sous ma peau.
Chase lève les mains pour tenter de me calmer.
— Max, sérieusement, calme-toi. Il me regarde droit dans les yeux. Tu ne peux pas aller le confronter. Fais-moi confiance.
Mais c'est trop tard. Mon esprit est déjà en ébullition.
La journée passe à une lenteur insupportable. En cours, je tape nerveusement du pied sous ma chaise, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Chaque minute qui défile est une torture, et tout ce que je veux, c'est une confrontation avec Cole. Rien ne pourra m'arrêter. Pas après ce qu'il a fait à Chase.
Quand enfin la sonnerie retentit, je bondis hors de ma chaise, ramassant mes affaires à la hâte. Mon esprit est déjà ailleurs, à cette confrontation qui m'attend. Le trajet en bus semble interminable, mais je reste plantée sur mon siège, les bras croisés, le regard fixé sur l'extérieur. Les pensées tournent en boucle dans ma tête.
Une fois descendue, je me dirige directement vers le manoir de Cole. Mon pas est rapide, déterminé. Mon cœur bat fort dans ma poitrine, mais c'est plus de la rage que de la nervosité.
Devant la porte massive du manoir, je m'arrête à peine pour respirer. Sans hésiter une seconde, je lève la main et je frappe. Fort. Trop fort. Je suis en colère, je suis prête à en découdre, et il est hors de question qu'il m'ignore cette fois.
Je croise les bras, le cœur battant dans mes oreilles, en attendant que quelqu'un vienne ouvrir.
La porte s'ouvre, dévoilant Madame Winslow, le regard interrogateur. Son visage est tiré dans une expression de surprise et de curiosité.
— Oui ? demande-t-elle doucement, en me scrutant.
Je fais de mon mieux pour cacher ma colère, prenant une grande inspiration et parlant d'une voix la plus calme possible.
— Bonjour, Madame Winslow. Est-ce que je peux voir Cole, s'il vous plaît ?
Son regard devient un peu plus perplexe, ses sourcils se haussent dans un mélange d'étonnement et d'incrédulité.
— Cole ? répète-t-elle, comme si elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu.
Je me force à sourire, bien que l'envie de tout éclater me brûle encore de l'intérieur.
— Oui, Cole.
Elle reste figée un instant, toujours surprise, puis acquiesce lentement.
— Oh... bien sûr, entre.
Elle se décale, me laissant passer. Son regard reste braqué sur moi, comme si elle tentait de comprendre pourquoi je me trouvais là. Il est évident que les visites surprises pour Cole ne sont pas monnaie courante.
Je m'avance dans le hall opulent, où tout respire la richesse et la perfection. À mesure que je pénètre dans l'immense demeure, mes pas deviennent plus mesurés, comme si marcher ici avec autant de rage dans les veines était un sacrilège. Je me tourne vers Madame Winslow, qui pointe en direction de l'escalier.
— C'est la première porte à gauche en montant les escaliers, m'indique-t-elle, toujours aussi surprise.
Je la remercie d'un léger hochement de tête, puis commence à gravir les marches, une boule de colère et de frustration se formant dans mon ventre. Mes pas résonnent dans le silence lourd de la maison, et je me prépare mentalement à la confrontation.
En montant les escaliers, mes yeux ne peuvent s'empêcher de vagabonder un instant sur les détails luxueux du manoir. Le plafond est orné de moulures complexes, chaque courbe semble avoir été sculptée avec soin. Un énorme lustre en cristal pend majestueusement au centre du hall, ses facettes scintillant à la lumière. C'est un autre monde ici, un monde de richesse et d'opulence que je ne connais pas. Je secoue la tête légèrement. Ce n'est pas le moment de me laisser distraire par la beauté de cet endroit.
Je continue à monter, mes doigts frôlant la rambarde en bois verni. Chaque marche me rapproche de cette confrontation que je brûle d'avoir. Arrivée en haut, je m'arrête une seconde face à la première porte à gauche, celle de Cole. Mon cœur bat un peu plus vite, mais ce n'est pas de la peur. C'est la rage qui pulse en moi, l'envie de mettre les choses au clair.
Je serre les poings, puis sans plus attendre, je frappe. Pas un coup léger, non. Trois coups nets, affirmés, comme pour annoncer que je ne compte pas partir tant que je n'aurai pas eu cette discussion avec lui.
Je pousse la porte sans attendre une réponse, mon cœur battant encore plus fort sous l'impulsion de la colère. Quand j'entre, la première chose que je vois, c'est Cole appuyé contre sa fenêtre, une cigarette à la main. La fumée s'enroule paresseusement autour de lui, créant une aura presque cinématographique. Ses sourcils se froncent quand il m'aperçoit, et il se redresse brusquement, jetant sa cigarette par la fenêtre.
— Maxime ? dit-il, surpris, son regard passant rapidement de l'étonnement à une sorte de méfiance.
Je ne prends même pas le temps de répondre à sa surprise, je suis déjà trop en colère pour ça.
— C'est quoi ton problème, Cole ? Ma voix est calme, mais tranchante comme une lame. Tu crois que tu peux aller frapper Chase et que je vais juste laisser passer ça ?
Son regard s'assombrit aussitôt. Il se tourne complètement vers moi, ses sourcils se froncent encore plus, visiblement agacé par ma présence.
— Je croyais que c'était clair, je n'ai pas à te rendre des comptes.
Je le fixe, le cœur battant.
— Sauf que c'est moi que tu as impliquée dans cette histoire, donc si, tu dois me rendre des comptes.
Cole fait un pas vers moi, ses yeux ne quittant pas les miens.
— Je veux pas de cette conversation, Maxime.
Je me permets de m'avancer vers Cole, ma colère débordante. Sans réfléchir, je pose mes mains sur ses épaules et le pousse en arrière, espérant qu'il comprenne l'impact de ses actions.
— Tu n'as pas le droit de faire ça, Cole ! ma voix est brisée par l'émotion. Tu penses que tout est permis, que tu peux juste faire du mal aux gens et t'en tirer comme si de rien n'était ?
Il recule légèrement, ses yeux écarquillés par la surprise. Je vois la colère dans ses yeux, mais aussi une lueur de confusion. Il tente de se redresser, se dégageant doucement de ma prise, son visage se durcissant.
— Maxime, arrête ! Sa voix est devenue plus ferme, mais elle est encore teintée d'un éclat de confusion. Je t'ai dit que ce n'était pas le moment.
Je ne le lâche pas, mon cœur battant la chamade, chaque mot que je prononce chargé de frustration.
— C'est toujours le moment quand tu blesses quelqu'un ! Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça, de me faire sentir comme si j'étais insignifiante pour toi quand à côté tu frappes un mec parce qu'il m'a embrassé ! Tu n'es qu'une merde Cole Winslow, qu'une pauvre merde qui...
Puis, Cole, d'un geste rapide et presque désespéré, me coupe en posant ses mains sur mes joues et en m'embrassant. Le baiser est brusque, presque violent, mais il est suffisant pour me faire taire, ne serait-ce que pour un instant. Je me retrouve suspendue entre la surprise et la confusion, mon cœur battant la chamade.
Les premières secondes, je reste là, immobile, en proie à une vague d'émotions contradictoires. Mais rapidement, la réalité s'impose à moi. La colère refait surface, encore plus vive qu'avant. Je repousse Cole avec force, me dégageant de son étreinte. Je souffle bruyamment, mes émotions bouillonnent, et je me dirige vers la porte pour partir.
Mais avant que je puisse sortir, Cole me saisit par le bras pour me retenir. Je me retourne brusquement, mes yeux lancent des éclairs, et je vois la sincérité dans son regard, mélangée à un profond regret.
— Je suis désolé, dit-il, sa voix remplie de frustration et de sincérité. 
Je le fixe intensément, cherchant la moindre trace de sincérité dans ses yeux. À ma grande surprise, je vois une lueur de vérité dans son regard, quelque chose qui me fait hésiter. Il y a une fragilité, une honnêteté que je n'avais pas remarquée auparavant.
Je fais un pas en avant, mon cœur battant plus fort à chaque mouvement. Cole me regarde, une expression de mélange d'espoir et de crainte dans ses yeux. L'atmosphère entre nous semble changer, les émotions brutes et les non-dits flottant dans l'air.
Je m'avance lentement, presque hésitante, comme si chaque pas était une tentative de réconciliation avec moi-même autant qu'avec lui. Lorsqu'il se rapproche, je perds un peu de ma détermination, mais la sincérité que je vois dans ses yeux me pousse à continuer.
Cole me regarde s'avancer, ses yeux fixés sur moi, et je vois dans son regard un mélange d'attente et de soulagement. Les sentiments que je tentais de réprimer prennent le dessus, me poussant à agir avant que je ne puisse changer d'avis.
Sans vraiment savoir pourquoi, je me penche vers lui et l'embrasse. C'est un baiser doux, presque timide, mais chargé de toutes les émotions que je n'ai pas pu exprimer autrement. C'est comme si ce baiser était la seule façon pour moi de traduire toute la confusion, la douleur et l'espoir que je ressens.
Cole réagit immédiatement, ses bras se refermant doucement autour de moi. Son baiser devient plus intense, comme s'il essayait de réparer tout ce qui avait été brisé entre nous.
Quand nous nous séparons enfin, nos visages sont proches, et je peux voir dans ses yeux une vulnérabilité que je n'avais jamais remarquée auparavant. Je respire profondément, mes émotions encore en ébullition, et je me demande si ce geste est vraiment la réponse à toutes ces questions qui tourmentent mon esprit.
Nos nez se frôle et Cole rapproche ses lèvres des miennes, il me mord la lèvre inférieure, immédiatement je ressens une boule de feu se former dans mon ventre, il m'embrasse à ne plus pouvoir respirer. Le baiser se fait de plus en plus profond et langoureux, nos langues se mêlent à cette danse. Je gémis contre ses lèvres par la brutalité de ce baisé. Comment j'ai pu en arriver là ? A la base je venais remonté et énervé. Mais la je ne pense qu'à lui arracher ses vêtements. Mes mains s'agrippent à ses cheveux, comme pour tenter de contrôler mes pulsions. Il glisse une main sous mes fesses l'autre au creux de mes reins, il me pousse en arrière, ses lèvres toujours suspendu au mienne je sens son bureau derrière moi, Cole balaye tout ce qu'il y a sur son bureau et les propulse par terre. Quelque chose se brise, je sursaute et observe la statuette en mille morceaux par terre, Cole s'en fiche et dépose ses lèvres dans mon cou, il débute une succion. Puis mes lèvres retrouvent les siennes, dans un baiser sensuel. Ses doigts s'enfoncent dans mes hanches, il m'assoit sur son bureau, m'écarte les jambes, et se positionne entre celles-ci. Il fait chaud dans la pièce, mon corp demande plus, j'ai besoin de le sentir entrer en moi. J'attrape son tee-shirt d'une main et l'attire à moi. Nos corps sont collé l'un a l'autre, je sens son penis a travers son short et mon jeans, j'avance mon bassin comme pour l'ecraser contre mon sexe. Il grogne à ce geste, un grognement que je ravale avec mes lèvres.
D'un coup, la porte s'ouvre avec fracas, brisant l'intimité du moment. Je descends du bureau et m'écarte rapidement de Cole, mon cœur battant à tout rompre, et je tourne la tête vers l'entrée. C'est Madame Winslow. Elle se tient là, figée, son regard passant de moi à Cole, ses sourcils froncés de surprise. L'air lourd et oppressant de la chambre devient tout à coup glacé, et je sens mes joues rougir de gêne.
— Excusez-moi, dit-elle, clairement décontenancée.

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