Chapitre 13. Maxime : Ne t'habitue pas.

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J'ai été bête,
Bête de penser, qu'au fond de toi,
Quelque chose de bien pouvait se cacher,
Je me promet de ne plus me laisser envahir.

Je saisis ma culotte, l'enfile et me rallonge. Allongée sur le sable, je frissonne alors qu'un courant d'air froid passe sur nous. Les gouttelettes d'eau salée sur ma peau amplifient la sensation de froid. Je me sens un peu vulnérable, tremblante sous la brise fraîche du soir.
À côté de moi, Cole semble remarquer mon inconfort. Sans un mot, il attrape ma robe, étendue à côté de nous, et me la tend. Son regard, adouci par un mélange de compréhension et de bienveillance, me surprend. Hésitante mais reconnaissante, je prends la robe et la drape autour de moi, sentant immédiatement la chaleur du tissu contre ma peau froide.
Ce geste simple et inattendu, venant de quelqu'un avec qui j'ai souvent des disputes, me touche plus que je ne l'aurais imaginé. C'est comme si, dans cette petite action, il y avait une reconnaissance mutuelle de notre humanité partagée, au-delà des disputes et des désaccords.
Cole rompt le silence.
— Alors, pourquoi tu voulais tellement participer à la course de moto ? demande-t-il, sa curiosité piquée.
Je me crispe légèrement, évitant son regard.
— Oh, juste pour le fun, réponds-je brièvement, espérant clore le sujet rapidement.
Il ne lâche pas l'affaire.
— T'en as déjà fait ? insiste-t-il, son regard scrutateur.
Je soupire intérieurement, ne voulant pas m'étendre sur le sujet.
— Oui, dis-je simplement, sans entrer dans les détails.
Il semble réfléchir un moment, puis demande doucement :
— C'était avec ton père ?
Ma réaction est immédiate. Je me redresse brusquement, le regard furieux.
— Ça ne te regarde pas, Cole, dis-je sèchement, sentant la colère monter en moi.
Je serre la robe contre moi, regrettant un peu de m'être ouverte, même brièvement. Pourquoi fallait-il qu'il insiste toujours sur les sujets les plus sensibles ? Je sens encore des frissons parcourir ma peau malgré la robe qui m'entoure. La brise froide de la nuit semble s'infiltrer partout. Je me tourne légèrement vers Cole, hésitante, puis décide finalement de me rapprocher discrètement de lui, cherchant un peu plus de chaleur.
Je sens la chaleur de son corps à travers nos vêtements, et la différence est immédiate. Mes frissons diminuent, remplacés par une chaleur réconfortante.
Cole remarque mon mouvement.
— Ne t'habitue pas, dit-il.
Je lève les yeux vers lui.
— T'emballe pas, j'ai juste froid, je dis.
Il secoue la tête.
Assis sur le sable côte à côte, nous regardons les vagues se fracasser doucement sur le rivage. Le ciel est sombre maintenant, parsemé d'étoiles scintillantes, et la seule lumière vient de la lune qui se reflète sur l'eau. Le bruit des vagues est apaisant, mais il y a quelque chose de bizarre dans l'air.
L'ambiance est étrange. Personne ne parle, et le silence entre nous est inhabituel, presque palpable. Je jette un coup d'œil à Cole, mais il semble perdu dans ses pensées, les yeux fixés sur l'horizon. J'ai l'habitude de nos échanges vifs et de nos disputes, et ce calme inattendu me déstabilise un peu.
Soudain, Cole se lève, me surprenant. Je le regarde avec curiosité.
— Où est-ce que tu vas ? je demande, intriguée par son départ soudain.
Il se tourne vers moi avec un sourire amusé.
— Bah, j'y vais. Tu n'as quand même pas cru qu'on allait dormir ensemble ici ? dit-il avec un ton léger.
Je rougis légèrement, un mélange de gêne et d'amusement.
— Non, bien sûr que non, répondis-je, essayant de paraître détachée.
Cole enfile son tee-shirt rapidement et se tourne vers moi.
— À plus, alors, dit-il simplement, commençant à s'éloigner.
Je suis prise de court.
— Attends ! je m'écrie soudainement. Tu n'as pas intérêt à partir sans moi ce soir, j'ajoute d'une voix plus ferme, mais il ne répond pas et continue de marcher. Connard, murmurai-je pour moi-même, contrariée par sa réaction.
Je secoue légèrement la tête pour me recentrer alors que, à mon tour, je me dirige vers la fête. La réaction de Cole ne devrait pas m'atteindre, je m'en fiche vraiment. Enfin, c'est ce que je me dis, même si au fond de moi, une pointe de déception persiste.
Arrivée à la fête, l'ambiance est animée. Alyssa et Ethan sont assis autour du feu de camp, profitant de la soirée avec d'autres amis. En jetant un coup d'œil vers le bar, je remarque Cole en train de discuter avec la même jolie brune qu'au début de la soirée.
Je prends une profonde inspiration pour chasser les pensées troublantes. Je m'approche du groupe, souriante et déterminée à ne pas laisser cette situation m'atteindre.
En me voyant arriver, Alyssa court vers moi avec une expression inquiète.
— Mais où étais-tu, idiote ? On t'a cherché partout avec Ethan, on a eu super peur !
Je me sens perturbée par son ton anxieux.
— Oh, ça va, Alyssa. Je suis juste partie me promener un peu, je réponds, essayant de paraître décontractée.
Alyssa me regarde avec un mélange d'inquiétude et d'incrédulité.
— D'accord, dit-elle finalement, mais son regard trahit son scepticisme.
Je lui adresse un sourire rassurant tout en sentant le poids de la soirée sur mes épaules. Je me demande si Alyssa pressent quelque chose ou si c'est simplement mon propre malaise qui transparaît. Je m'assois sur un boudin de bois avec Ethan et Alyssa. Nous nous racontons des histoires, chacun partageant un morceau de sa vie. Ethan nous entraîne dans le récit de la rencontre de ses parents. Il nous explique comment sa mère, journaliste sportive passionnée, a rencontré son père, un ancien champion de sport extrême. Je comprends alors qu'il fait partie de cette classe privilégiée, mais contrairement aux autres, il ne le montre pas.
Écoutant Ethan parler de leur histoire d'amour, je trouve cela incroyablement romantique. La façon dont deux personnes avec des passions aussi intenses ont pu se rencontrer et se compléter est fascinante pour moi.
Après avoir écouté Ethan raconter l'histoire de ses parents, je me prends à réfléchir au métier de journaliste sportive. Je me tourne vers Ethan avec curiosité.
— Elle interviewe quels sports exactement ? je demande, intriguée par la diversité des disciplines sportives.
Ethan sourit, manifestement ravi de pouvoir partager cette information.
— Elle interviewe tout, sérieusement. De la boxe à la Formule 1, en passant par le motocross, le football et même la natation. C'est incroyable, elle est partout où ça bouge dans le monde du sport, répond-il avec enthousiasme.
J'acquiesce, impressionnée par l'étendue de son champ d'action.
Je reste assise un moment, absorbée par les récits passionnants d'Ethan sur sa mère journaliste sportive. Je réalise soudain que je n'ai pas encore décidé de ce que je veux faire plus tard. Le métier de journaliste sportive me semble maintenant intrigant et plein de potentiel.
Je me promets silencieusement de me renseigner davantage sur cette carrière. Peut-être que c'est une voie qui me permettrait d'explorer ma passion pour le sport tout en interviewant des athlètes et en racontant des histoires fascinantes comme celles qu'Ethan partageait.
La fatigue commence à me gagner, je dis au revoir à Ethan et Alyssa, et c'est alors que je cherche Chase du regard parmi la foule. Je le repère enfin, au bar, en train de discuter avec une belle blonde. Je lève les yeux au ciel avec une pointe d'exaspération. "Ces mecs...", je marmonne intérieurement.
Pourtant, je m'approche de Chase avec hésitation. Je me tiens à côté de lui et lui demande doucement s'il est prêt à rentrer. La blonde me dévisage de la tête aux pieds, mais je ne m'en soucie guère. À ma surprise, Chase se tourne complètement vers moi, délaissant la blonde, et plonge son regard dans le mien.
Sa soudaine attention me prend au dépourvu. Je sens mon cœur battre un peu plus vite, flattée par le fait qu'il semble complètement absorbé par ma présence, malgré la présence de la blonde à ses côtés.
Chase répond d'un ton assuré :
— Oui, moi aussi je veux rentrer de toute façon.
La blonde à ses côtés lâche un commentaire sarcastique :
— C'est une blague, là ? avant de partir, visiblement contrariée.
Chase me demande ensuite de l'attendre dans la voiture pendant qu'il va chercher Cole pour qu'on puisse rentrer. J'acquiesce d'un signe de tête, prenant les clés de la voiture avant de me diriger vers elle.
Je me sens soulagée de pouvoir enfin quitter la fête. En marchant vers la voiture, je repense a ce moment avec Cole... On a couché ensemble et il est parti, en me laissant comme une moins que rien. Je ne pouvais pas certe en attendre mieux, mais j'avoue que mon égo en prend un coup.
Arrivée à la voiture, je m'installe à l'arrière et j'attends Chase et Cole. Quand Chase prend place du côté conducteur et que Cole s'assoit côté passager, je me sens soulagée de pouvoir enfin rentrer. Mais juste au moment où je pense que tout est réglé, la belle brune avec qui Cole discutait à la fête monte à l'arrière avec moi.
Je reste sans voix, un sourire ironique s'étirant sur mes lèvres. À l'intérieur, je suis partagée entre l'amusement de la situation et une pointe de frustration. C'est typique de Cole de jouer ainsi avec les attentes et de me surprendre à chaque fois. Je ne m'attendais certainement pas à partager l'arrière de la voiture avec une autre fille ce soir.
— Non, mais sérieusement ? je laisse échapper, presque incrédule. Je ne sais pas trop comment réagir, alors je décide d'opter pour l'humour léger, bien que je sois légèrement contrariée.
La soirée continue de me réserver des surprises inattendues, et celle-ci ne fait pas exception.
Le reste du trajet se déroule dans un calme relatif après ce début quelque peu chaotique. Assise à l'arrière avec la brune, je reste silencieuse, absorbée par mes pensées. Pendant une conversation banale, j'apprends que la belle brune s'appelle Esther.
Je sens son regard posé sur moi à plusieurs reprises pendant le trajet, ce qui ne fait que renforcer mon malaise. Est-ce qu'elle se demande qui je suis pour Cole, ou est-ce autre chose ? Je me demande, un peu agacée par cette situation inattendue et mal à l'aise.
Finalement, nous arrivons à destination, et je me hâte de sortir de la voiture, soulagée que cette soirée tumultueuse touche à sa fin.
Je sors de la voiture, suivie par Cole puis Esther.
Merci, Cole, de me rappeler de la meilleure des manières que je n'était qu'un nom sur ton tableau de chasse. Mais en même temps, je ne demandais pas plus de la part de Cole.
Je ne peux m'empêcher de rire légèrement, essayant de me convaincre que cela ne me dérange pas du tout. Je dis au revoir à Chase, mais sans même jeter un regard à Cole, je me hâte de foncer vers mon logement.
À l'intérieur, je me sens partagée entre l'amusement et une pointe de déception. Je ne m'attendais pas à ce dénouement après une soirée aussi mouvementée. C'est peut-être mieux ainsi, mais ça me laisse un goût étrange dans la bouche.
Je m'écroule sur mon lit, complètement épuisée. Les événements de la soirée résonnent encore dans ma tête alors que je ferme les yeux. Je ne peux m'empêcher de repenser à ce qui s'est passé sur la plage avec Cole. Les images de cette soirée tourbillonnent dans mon esprit alors que je m'endors lentement, laissant ces pensées se dissiper avec le sommeil qui m'envahit.
Je me réveille en sursaut le lendemain matin. Il est déjà 11 heures, et ma mère est debout à côté de mon lit, me secouant légèrement.
— Maxime, tu ne vas pas dormir toute la journée, quand même ! dit-elle avec un sourire.
Je grogne un peu en me frottant les yeux, encore ensommeillée et désorientée. Les souvenirs de la veille reviennent par vagues : la plage, la fête, Cole, cette intimité que nous avons eu, et cette fille, Esther. Tout semble à la fois flou et trop clair.
— Je suis debout, je suis debout, je murmure en m'asseyant, essayant de chasser la fatigue.
Ma mère me regarde avec bienveillance, visiblement amusée par mon état.
— Allez, viens prendre ton petit-déjeuner, dit-elle avant de sortir de ma chambre.
Je soupire, sachant qu'il est temps de commencer la journée, même si une partie de moi préférerait rester enfouie sous les couvertures, loin de toutes ces pensées confuses.
Je sors de ma chambre pour prendre mon petit-déjeuner, malgré une gueule de bois tenace. Je me motive à aller courir un peu, me disant qu'il faut bien se maintenir en forme. Après tout, un peu d'exercice pourrait peut-être m'aider à clarifier mes pensées.
En revenant de ma course, je me sens légèrement mieux, même si la fatigue persiste. En approchant de chez moi, je tombe sur Madame Penelope Winslow, la mère de Cole et la patronne de ma mère.
— Bonjour, Madame Winslow, dis-je, essayant de paraître aussi polie et éveillée que possible malgré mon état.
— Bonjour, Maxime, répond-elle avec un sourire courtois. Comment vas-tu ce matin ?
— Ça va, merci, je mens légèrement. Je viens de finir ma course.
— Je suis impressionnée, Maxime. C'est vraiment motivant de te voir courir tous les matins, dit-elle en hochant la tête. Ça montre une grande discipline.
Je rougis légèrement, surprise par le compliment.
— Merci, Madame Winslow. J'essaie de rester active.
— Et tu fais bien, répond-elle avec un sourire. C'est important de maintenir une bonne condition physique, surtout à ton âge. Cela te prépare bien pour l'avenir.
— Oui, c'est ce que je me dis aussi, acquiescé-je. Parfois c'est difficile, mais je sais que ça en vaut la peine.
— Absolument, dit-elle. Tu sais, j'ai toujours admiré les jeunes qui montrent une telle détermination. Cela montre que tu es prête à travailler dur pour atteindre tes objectifs. Et ce n'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours.
Je souris, touchée par ses paroles.
— Merci, Madame Winslow. C'est gentil de votre part.
Elle me regarde avec une expression bienveillante.
— Continue comme ça, Maxime. Qui sait, peut-être que cette discipline te mènera loin, même dans des domaines que tu n'avais pas encore envisagés.
Je hoche la tête, sentant une pointe d'inspiration.
— Je l'espère. Merci encore.
— Je t'en prie, dit-elle en se tournant pour partir. Passe une bonne journée, Maxime.
— Vous aussi, Madame Winslow, dis-je, la regardant s'éloigner.
Après cette conversation inattendue avec Madame Winslow, je rentre chez moi. Je file directement à la douche, laissant l'eau chaude me détendre et me réveiller complètement. Ma main glisse vers mon intimité, je frissonne en sentant mes doigts sur mon clitoris, me rappelant mes ébats d'hier avec Cole. Je commence à comprendre pourquoi il est tant demandé, c'était exceptionnel. Je chasse ces pensées. La gueule de bois commence enfin à se dissiper.
Je n'ai pas faim, alors je décide de sauter le déjeuner. À la place, je m'installe sur mon lit avec mon ordinateur portable et commence à rechercher des écoles pour devenir journaliste. Je me souviens de ma promesse de la veille, inspirée par la mère d'Ethan.
Je parcours différents sites web, lisant sur les programmes et les opportunités offertes. Certaines écoles semblent vraiment intéressantes, avec des spécialisations en journalisme sportif qui me parlent particulièrement. Plus je me renseigne, plus je me sens motivée et excitée par cette possibilité.
Je prends des notes sur les programmes qui me paraissent les plus intéressants, les critères d'admission, et les expériences professionnelles offertes. Mon esprit s'évade, imaginant déjà des interviews avec des athlètes, des reportages en direct des compétitions, et des articles passionnants à écrire. Devenir journaliste sportif pourrait me permettre de garder un pied dans le monde des courses de moto, comme mon père. Ce lien avec lui, même indirect, me semble important. J'imagine couvrir des compétitions de motocross, interviewer des pilotes, ressentir l'adrénaline des courses... Tout cela m'excite et me motive encore plus à poursuivre cette voie.
Mais inévitablement, mes pensées dérivent vers Cole. J'essaie de les chasser, de me concentrer sur autre chose, mais elles persistent. Je me revois sur la plage avec lui, sa chaleur, sa présence. Pourquoi faut-il que mes pensées reviennent toujours à lui ? Peut-être parce qu'on a couché ensemble. Ou peut-être parce qu'il m'a laissé là, sur la plage, comme si de rien n'était.
Bravo, Maxime. Belle performance, je me dis, sarcastique. Tomber pour un type qui te laisse plantée là et qui ramène une autre fille chez lui. Très intelligent.
Je secoue la tête, essayant de me débarrasser de ces pensées. Mais elles persistent, insidieuses. Je revois encore son sourire, la façon dont il m'a réchauffée avec ma propre robe.
Tu devrais vraiment trouver un autre passe-temps, je murmure à moi-même. Peut-être que devenir journaliste sportive m'aidera à oublier ce... ce Cole. Oui, c'est ça. Je vais me concentrer sur mes études et mes projets. Après tout, j'ai des choses bien plus importantes à faire que de penser à lui.
Mais, comme si le monde se moquait de moi, j'entends quelqu'un toquer à ma fenêtre. Je sursaute et me tourne pour voir qui c'est. Évidemment, c'est Cole. Pourquoi ne serait-ce pas Cole, après tout ?

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