Chapitre 5. Cole : Que la fête commence.

11 3 0
                                    

Pendant que tu pensais à moi,
Moi, je baisais ta pote,
Tu as déclaré la guerre,
Mais tu ne sais pas encore de quoi je suis capable,

Maxime, cette nouvelle venue qui semble déterminée à s'attirer des ennuis. Je la vois, avec ses fringues débraillées et son attitude désinvolte. Une vraie rebelle qui cherche à jouer sur tous les tableaux. Elle pense pouvoir rivaliser avec moi, se mêler à mon monde. Mais elle n'a aucune idée de ce qui l'attend. J'entends parler d'elle, de ses sarcasmes, de sa répartie à deux balles. Ça ne m'impressionne pas, juste une gamine qui essaie de se faire une place.
Elle a refusé le foulard, comme si ça me faisait un truc.
Rien à foutre.
Et moi, je me contente de la regarder, en me demandant combien de temps elle va tenir avant de plier. La pauvre n'a aucune idée de ce qui l'attend. Elle veut jouer avec les loups, elle va se faire dévorer. Et moi, je serai là pour la regarder s'effondrer, avec un sourire en coin.
Je suis là, assis sur ce banc avec mes potes, jetant des regards négligents autour de moi. Mes yeux se posent sur Alyssa, elle attend, paisible. Je sais que Maxime va bientôt arriver. J'ai hâte de voir sa réaction, lorsqu'elle verra que le foulard qu'elle a refusé se retrouvera autour du poignet d'Alyssa.
Et puis, la voilà qui pointe le bout de son nez.
Maxime.
Elle a cette démarche assurée, comme si elle n'en avait rien à faire du monde. Sa silhouette fine, ses jambes interminables. Cette crinière de lionne qui encadre son visage et souligne ses yeux couleur océan. Je ne peux nier qu'elle est belle, d'une beauté singulière. Mais bon, des belles filles, il y en a à la pelle, et ça ne m'impressionne pas. Même si, je dois l'admettre, lorsqu'elle marche, ses hanches se baladent d'une façon presque hypnotique. Féminine, malgré son attitude de rebelle.
Je m'en fiche, vraiment. Ça ne change rien. Elle peut bien être la plus belle du monde, ça ne la sauvera pas de ce qui l'attend. C'est un jeu, et elle est sur le point d'en découvrir les règles. J'attends, curieux de voir comment elle va réagir en voyant le foulard autour du poignet d'Alyssa. Une provocation subtile, juste pour lui rappeler où elle a décidé de mettre les pieds.
— Tu penses vraiment qu'elle en a quelque chose à foutre ? Me lance Summer.
C'est ma meilleure pote, une blonde aux yeux bleus qui respire la vivacité.
Je grogne.
Est-ce que j'espère que ça la fera chier ? Oui. Pourquoi ? J'en sais foutrement rien.
— J'en sais rien.
Je l'observe, cette Maxime. Je m'attends à une réaction, à un signe, n'importe quoi. Mais rien. Aucun battement de cil, aucun froncement de sourcil. Elle reste stoïque, comme si le monde autour d'elle n'avait aucune prise. C'est agaçant. Elle n'a même pas l'air de remarquer le foulard autour du poignet d'Alyssa.
Elle s'éloigne vers les couloirs, sa démarche assurée ne faiblit pas. Je ne peux m'empêcher de l'admirer un instant. C'est une beauté insaisissable, une énigme que je suis déterminé à résoudre. Et puis, elle se retourne. Ce sourire théâtral, presque provocateur. Elle sait ce qu'elle fait. Elle veut me rendre dingue. Et putain, elle est sur la bonne voie.
Je laisse mon regard se perdre dans les méandres de mes pensées. Maxime, avec ses cheveux remontés en queue de cheval, son corps énergique après son footing matinal, me revient en mémoire.
Elle était tellement bonne.
Et cette putain de discussion, elle n'avait pas a y asister.. C'est pas ses affaires. Les discussions familiales, ça ne la concerne pas, surtout quand elles le concernent. Lui.
Mes parents, toujours à me reprocher ce putain de truc. Et cette foutue culpabilité qui me colle à la peau comme une ombre. Mais peu importe, je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort. La sonnerie retentit, annonçant le début des cours. Il est temps de jouer le rôle du détaché, du mec qui se fout de tout.
La routine.

***

Je sors des cours, blasé comme d'habitude. Ce lycée, ces élèves, tout ça me gonfle. J'ai besoin de décompresser, de me défouler. Un détour par le gymnase me semble la meilleure option, histoire de taper un peu sur le punching-ball et de libérer cette putain de pression qui ne me lâche pas.
En ouvrant la porte du gymnase, je m'attends à me retrouver seul dans ce sanctuaire de la décompression. Cependant, mon regard se pose sur elle, Maxime. Accrochée à ces satanées prises du mur d'escalade. Ses cheveux en queue de cheval voltigeant, elle semble être un poids de plume, souple et léger. Mon cœur fait un truc étrange, une espèce de soubresaut, mais je chasse immédiatement cette réaction. Maxime, une fille banale, rien de plus.
Je m'approche, furax. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Pourquoi ne respecte-t-elle pas les règles ? Je la fixe un moment, observant ses gestes, la façon dont elle s'assure seule grâce aux échelons du mur d'escalade. Putain, elle m'agace. Pourquoi est-ce que ça m'agace ? C'est une gamine, rien d'autre. Elle n'a pas sa place ici. Je me ressaisis, conscient que ce genre de proximité est interdit, surtout avec une fille comme elle. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi elle fait ça. Qu'est-ce qui la pousse à s'aventurer là où elle ne devrait pas être ?
— Hé, qu'est-ce que tu fiches ici ? T'as pas le droit d'être dans ce gymnase ! Je lance.
Maxime sursaute, surprise de ma présence. Elle me lance un regard mêlé de défiance et d'exaspération.
— Bordel, tu veux me faire faire une crise cardiaque ? J'suis suspendue, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ?
— Rien à foutre. Descends de là. Je grogne.
— Nan, je reste où je suis.
Je soupire, agacé par son insolence. Mais au lieu de l'ignorer comme je le fais d'habitude avec les autres, je m'approche.
— Il en faut plus pour m'impressionner. Descends, maintenant.
— Non, tu peux toujours rêver. Mais, si t'y tiens tant... Elle fait une pause. Viens me chercher, elle lance en haussant les épaules.
Alors là, elle croit vraiment qu'elle peut me défier comme ça, la petite rebelle. Ça fait un moment que personne n'a osé me tenir tête de cette façon. Je souris ironiquement en me disant qu'elle ne sait pas encore à qui elle a affaire.
— Très bien, t'as gagné. Je monte te chercher.
Je mets mon harnais et je me mets en route, déterminé. Les défis, c'est mon truc, et celle-là, elle va regretter de m'avoir provoqué. C'est peut-être une gamine, mais elle va apprendre à respecter les règles, surtout les miennes. L'audace et l'intrépidité peuvent être charmantes, mais il est temps qu'elle comprenne qui commande ici.
J'escalade les échelons du mur avec une facilité déconcertante, gardant mon calme apparent malgré l'adrénaline qui monte.
Je lève les yeux et...
Waouh, quel cul ! Un joli petit cul en forme de cœur.
Arrivé à sa hauteur, je jette un coup d'œil vers elle. Maxime, suspendue là comme à une toile d'araignée, attire mon regard. Je dois avouer qu'elle a quelque chose d'incroyablement attirant.
Un sourire victorieux se dessine sur mes lèvres. Ça fait plaisir de montrer à cette petite peste qu'elle ne peut pas défier impunément les règles ici. Je la fixe avec un mélange de défi et de moquerie, impatient de voir comment elle va réagir à ma présence.
Nous sommes à seulement quelques centimètres. Et, putain j'aimerais lui sauter dessus.
— Ok, maintenant que je suis là, descends. Je grogne.
Elle sourit, petite peste.
Son corp si fragile à quelque centimètre du miens
— Sinon quoi ? Elle me lance.
Qu'est-ce qu'elle cherche, à me provoquer comme ça ? Elle veut jouer, très bien, on va jouer.
— Je ne plaisante pas, Maxime. Descends avant que je te fasse descendre de force.
Elle écarquille les yeux.
— Ouhh, j'ai trop peur, elle dit en rigolant, laissant apparaître sa dentition parfaite.
Ça ne fait qu'un tour dans ma tête, j'attrape son harnais et la tire vers moi, la lâchant de ses prises, puis je lâche les miennes, nous chutons de 1 mètre. Ce genre de sensation, ça me fait kiffer. Ça me rend vivant. Nous tenons seulement grâce à une corde, qui tient d'un côté grâce au mousqueton accroché à notre harnais et de l'autre bout au mousqueton accroché à une prise du mur.
Elle pousse un cri de stupeur.
Nous sommes suspendus, les pieds dans le vide, et mes mains agrippent toujours son harnais, maintenant son corps à quelques centimètres du mien.
— Non mais, t'es complètement malade ! Elle hurle.
Je sourie.
— C'est possible, oui. Je dis satisfait.
— Putain, mais déjà lache mon harnais, tu te crois dans un film romantique ou quoi ? Elle dit en me poussant.
Elle se balance, dans le vide, se rapprochant et s'éloignant de moi.
—  Mais quel sale caractère, je ricane. Alors on joue plus au rebelle ?
— Je comprends pourquoi ta mère t'engueule, t'es tellement insupportable !
Alors là, elle va trop loin.
— Alors ça, cendrillon, ça ne te regarde pas. Je dis d'un ton sérieux.
Elle sait très bien ce qu'elle dit. Elle sait remettre les choses à son avantage. Elle sait piqué là où ça fait mal. Elle est comme moi, mais en moins pire...
— Non, tu as raison, mais tu vois, quand ta mère dit que tu ne penses pas à lui, bah tu vois, ça ne m'étonne pas, tu as l'air d'être ce genre de mec qui ne pense qu'à sa gueule.
Comment elle a pu entendre ça ? Elle commence vraiment à me casser les couilles.
Sale garce !
Comment elle peut, fièrement, me ressortir les mots qu'elle a entendu lors d'une dispute avec ma mère. Je la déteste. Finalement elle a bien sa place ici. Au pays des connasses.
— Tu n'as aucune idée dans quoi tu t'aventure Cendrillon. Tu penses impressionner qui ? Hein ? Parce que tu es chez moi ici, cendrillon, je pourrais ruiner ta vie ou même te briser en deux si l'envie me prenait. Mais, continue de jouer la gamine écervelée qui ne veut rien entendre. Moi, je dois aller chercher mon chaperon rouge, pour lui montrer ce que c'est que de prendre réellement son pied. Tu sais ta copine Alyssa, j'espère que t'es prête, parce qu'elle parlera de moi et de la manière dont je l'aurais baisé, tous les jours. Tu vis chez moi, ta pote sera accro à moi... je m'arrête pour lui sourire. Ta vie de misérable sera toujours ramenée à moi, je m'arrête à nouveau pour rigoler. Oh, Maxime, tu ne sais pas dans quel pétrin tu t'es foutu.
Je descends du mur d'escalade, mes mains claquant contre les prises avec une énergie refoulée. La colère bouillonne en moi, alimentée par l'exaspération que Maxime a réussi à susciter. Son insolence m'irrite au plus haut point, mais je refuse de lui montrer à quel point elle a réussi à me déstabiliser.
Je jette un regard glacial à Maxime, retenant à grand-peine le flot de mots acérés qui menacent de jaillir de ma bouche. Inutile de perdre davantage mon temps ici. Sans un mot, je me dirige vers la sortie du gymnase. Dehors, l'air frais me frappe le visage, et je m'efforce de reprendre le contrôle de mes émotions.
Je repère Alyssa, assise sur un banc, elle me regarde, je lui fait signe de la main, puis, elle me suit silencieusement. Je la sens hésitante, mais elle comprend le message. Pas de discussions inutiles. Pas maintenant. Nous nous enfonçons dans les couloirs du lycée, ma démarche assurée trahissant néanmoins l'irritation qui bouillonne en moi.
J'emmène Alyssa à bord de ma voiture une Bentley Continental GT noire, les clés tournant dans le contact avec la précision d'une machine bien huilée. On s'enfonce dans les rues, laissant derrière nous le lycée et ses intrigues. Alyssa reste silencieuse à mes côtés, mais son regard curieux trahit une multitude de questions qu'elle n'ose pas poser. Peu m'importe. Je n'ai pas l'intention de lui fournir des réponses.
On s'approche des ruines d'une ancienne chapelle, cet endroit mystérieux où se déroulent les fameuses soirées du chaperon rouge. Les murs décrépits gardent les secrets de nombreuses nuits tumultueuses, et ce soir ne fera pas exception. Je gare la voiture à l'ombre des arbres, jetant un coup d'œil rapide à Alyssa.
Elle va découvrir un monde qui lui est complètement étranger.
On avance à travers les débris et les ombres, s'approchant du lieu de rendez-vous. Des murmures et des rires résonnent déjà dans l'air, préfigurant l'atmosphère électrique de la soirée à venir. Alyssa semble à la fois nerveuse et excitée. Je ne peux m'empêcher de sourire ironiquement.

***

On passe tout l'après-midi à fumer des joints. Je me fait draguer par 3 blondes mais je m'en fou. Elles m'agacent.
Je rentre chez moi, histoire de me préparer pour ce soir. L'avant-première était juste une mise en bouche, mais la fête de ce soir, c'est là que ça va décoller.
Alyssa, est restée là-bas avec les autres chaperons rouges et les loups.
Je jette un coup d'œil vers cette dépendance où Maxime vit. Putain, j'espère presque la voir, même si c'est juste pour lui montrer que je m'en fous. Mais merde, faut que je me ressaisisse, je la déteste.
Maxime, avec son joli minois, peut aller se faire foutre.
Descendant les marches du manoir comme si je marchais sur des tapis rouges invisibles, je file vers ma voiture. J'ouvre la portière, et là, bordel, je réalise que j'ai oublié mon paquet de clopes.
En remontant, récupérer le paquet, je croise ma mère, Penelope. Elle respire l'élégance, une belle brune aux yeux charbonneux d'un bleu perçant. Grande et fine, elle porte cette classe innée qui la caractérise. Cependant, chaque rencontre entre nous est teintée de tension.
Elle m'adresse un regard agacé, comme si j'avais encore fait une erreur dans ma vie tumultueuse.
— Alors, tu n'as toujours pas tiré des leçons du passé, tu y retournes, c'est ça ? me lance-t-elle d'un ton glacial.
Je la fixe droit dans les yeux, et ma réponse est teintée de méchanceté habituelle.
— Et toi, n'as-tu toujours pas appris à te concentrer sur tes propres affaires ? J'ai compris depuis longtemps que tu ne comprends rien à ma vie.
Mais dans ma tête, putain, c'est un bordel. Des souvenirs remontent, des moments où elle était la seule à croire en moi. Mais je préfère jouer les durs, m'en foutre de ce qu'elle pense, même si parfois, juste parfois, ça me perturbe un peu. Je redescends, prêt à embraser cette nuit.
Ma vie, mes règles.
Sur la route, je récupère Summer. À ses côtés, Chase, mon meilleur pote, un brun aux yeux verts, complétant notre trio. Tous les deux ont cette attitude propre aux riches, mais leur style vestimentaire reste jeune et décontracté. Le genre de gosses de riches qui ont été élevés avec les bonnes manières, comme je me plais à le penser. Leurs parents ont dû leur inculquer ce genre de trucs. Les miens, bah, c'était une autre histoire.
Mon père bosse comme un dingue, et ma mère, elle, préfère faire les boutiques huppées avec ses copines. Une nounou s'occupait de moi, de Landon et de Garrett, mes frères. Nous trois, on importait peu pour eux. Pas le temps de penser à ça, trop occupés à jouer les mondains.
Un signal strident retentit, avertissant que le coffre de la bagnole est mal fermé, mais je m'en fous. La soirée nous attend à la chapelle, et rien ne va gâcher ça.
Arrivé à la chapelle, tout est prêt. Les rubans flottent, prêts pour les courses de moto. Les filles, elles, sont sapées comme si elles allaient en boîte, mais moi, je suis juste là pour la course et pour tirer sur des joints. Toutes ces personnes m'agacent, surtout les nanas qui minaudent à tout va.
Ça me dégoûte, sérieux. Les filles qui pensent que leur regard de braise va m'impressionner, c'est du vent. Elles se pointent, essayent de me draguer, me touchent comme si j'étais un putain de trophée, et ça me gonfle encore plus. J'suis là pour la compétition, pour la vitesse, pas pour jouer à ces conneries.
Je tire sur mon joint, fixe les rubans, essaye d'ignorer les bruits de fond, la musique de merde et les rires superficiels. Les gens ici sont tous dans leur petit monde, mais le mien, c'est la route, la vitesse, pas ces faux-semblants et ces minauderies qui me dégoûtent. La course va commencer, et c'est tout ce qui compte pour moi.
Puis, d'un coup, je remarque quelque chose. Quelque chose qui capte mon attention au milieu de cette mascarade. Mon regard reste figé, et c'est comme si le reste de la soirée s'effaçait un instant. Je sais pas comment réagir, mais merde, c'est là, devant moi. Mes yeux en disent plus long que mes putains de mots.

IntrépideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant