Chapitre 6. Maxime : L'espionne de la Chapelle

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Les rumeurs murmurent sur nous deux.
Ils disent que je cherche les ennuis.
Peu importe, j'aime jouer avec le feu.
Et Cole n'a encore rien vu.

Ah, la vie pleine d'aventures ! Me voilà en pyjama, short et tee-shirt, tout juste sortie de la douche. Ces égratignures sur mes mains, souvenirs d'une après-midi à grimper. L'escalade, une idée géniale jusqu'à ce que la réalité te rappelle que tu n'es pas aussi badass que tu le pensais.
Je me passe de la crème sur les mains pour apaiser ces petites marques. La sensation de douleur diffuse, presque rassurante, comme si elle me ramenait à la réalité. Peut-être que c'est un rappel bien nécessaire que, même si je m'évade dans mes aventures, il y a toujours ce moment où tu te rappelles que tu n'es pas invincible.
En tout cas, ce soir, pas de glamour. Juste moi, ma crème, mes égratignures, et une tranquillité bien méritée. Pas besoin de se préoccuper de qui fait quoi, juste la douce sensation de prendre soin de soi-même. Ça, c'est un luxe auquel je ne renonce jamais.

Un ping dans mon téléphone, une notification qui attire mon attention. Alyssa. Un froncement de sourcils instinctif alors que je me demande ce qui peut bien lui arriver. J'ouvre le message, et mes yeux dévorent les mots qu'elle a tapés.

"Alyssa : Salut Max, devine quoi ? Cole m'a abandonnée dans une chapelle abandonnée avec d'autres filles."

Mon visage révèle une expression entre l'incrédulité et l'agacement.
Quoi ?
Ma tête bourdonne de questions. Pourquoi Cole agirait-il de manière aussi irresponsable ? Mes doigts glissent rapidement sur l'écran pour composer ma réponse.

"Moi : Sérieusement ? Qu'est-ce qui lui prend ? Où est-il maintenant ?"

La réponse arrive presque instantanément, faisant naître une nouvelle vague de perplexité dans mon esprit.
"Alyssa : Il est rentré chez lui, pour se préparer pour ce soir. Certains des loups sont restés avec leurs chaperons rouges. C'est juste que Cole, comme d'hab, semble complètement indifférent à ce qui se passe ici."

Ouais, ça ne m'étonne même pas de lui.
Pff.
Puis, une illumination me traverse l'esprit, une idée qui me fait sourire. Je vois la solution se dessiner clairement dans ma tête. Mes pensées s'agitent, formant un plan qui me semble brillant. C'est l'idée du siècle pour assister à ces foutues courses de moto sans avoir à endurer le cirque habituel.
Mes doigts s'activent rapidement sur le clavier, envoyant un message à Alyssa pour la tenir informée de mon plan naissant. L'excitation monte en moi alors que je m'imagine déjà mettre cette idée à exécution. Il est temps de prendre les choses en main, de contourner les obstacles et de mener la danse. J'ai un plan, et c'est parti pour une soirée hors des sentiers battus.

"Moi : Attends une seconde, j'ai eu une illumination. Tu restes là où tu es, je te rejoins bientôt. 😉"

Je m'active à m'habiller, pensant à chaque détail comme si c'était une opération secrète. Un pantalon de blazer bleu marine taille basse, assez provocant pour sortir de l'ordinaire, avec un top à bretelles blanc. C'est le genre de tenue qui attire l'attention sans trop en faire. Je rajoute bien sûr, ma tonne de colliers et bracelets colorés.
Ah, un détail de dernière minute pour parfaire mon camouflage. Un soupçon de rouge à lèvres rose, histoire de rajouter une petite touche de mystère à mon allure. Mes lèvres arborent cette teinte vibrante, un choix délibéré pour attirer l'attention sans en avoir l'air.
Je me glisse dans cette tenue, sentant une pointe d'excitation mêlée à une touche de défi. Une dernière vérification dans le miroir pour m'assurer que tout est en place, puis je suis prête à passer à l'action.
Je sors par ma fenêtre, une manœuvre qui n'est pas nouvelle pour moi. Un buisson en contrebas me sert de cachette, un endroit parfait pour observer sans être vue. La nuit s'installe, et je suis là, attendant comme une ombre, guettant la voiture de Cole qui ne devrait pas tarder à arriver. Mon plan est en marche, et l'adrénaline me traverse déjà. C'est parti pour une soirée pas comme les autres.
Le doux ronronnement du moteur de la voiture de Cole parvient à mes oreilles, un signal que mon plan est en marche. Je me tiens cachée dans l'ombre, observant silencieusement sa voiture s'approcher. Il ferme sa voiture, grimpe chez lui, referme la porte du manoir, et c'est le moment.
Je me faufile vers le coffre de la voiture avec l'intention de me glisser discrètement à l'intérieur. Cependant, la réalité me frappe comme une claque. Le coffre est fermé à clé. Mes doigts battent contre la surface métallique, essayant désespérément de trouver une prise. Rien. Cette voiture est plus sécurisée qu'une banque. Bravo, Cole, tu sais choisir tes coffres.
Je me réfugie derrière le mur du manoir, à la recherche d'un éclair de génie ou d'une clé magique qui ferait surface. Mais bien sûr, rien ne se présente. C'est juste moi, ce mur et un coffre verrouillé. La vie a vraiment un sens de l'humour exceptionnel.
Ma voix intérieure sarcastique fait son entrée.
Parfait, Maxime, tu voulais un peu d'action, non ?
Mes pensées se moquent de ma situation, ajoutant une couche d'ironie à cette escapade nocturne. C'est à ce moment-là que je réalise que parfois, même les plans les plus brillants peuvent être contrecarrés par un putain de coffre de voiture.
Une voix intérieure me pousse à rester calme, à trouver une solution, mais le temps presse, et je dois agir rapidement.
L'idée germe dans ma tête, un scénario qui semble presque trop simple. Peut-être que je pourrais attendre le moment où il ouvrira la voiture, montera dedans, et je me faufilerai discrètement à ce moment-là.
Oh, génial, Maxime, l'idée du siècle. Attendre tranquillement que Cole ouvre la voiture, qu'il monte, et hop, tu te glisses à la ninja. C'est sûr que c'est hyper original, comme plan. Les gens vont penser que t'as décroché un rôle dans une superproduction hollywoodienne de cambriolage de voiture.
Je me moque intérieurement de ma propre suggestion.
Non, sérieusement, Max, c'est une idée de génie. Tout le monde le fait, c'est sûr.
Mes pensées sarcastiques ne m'épargnent pas, mais je reste là, à écouter le bruit de la porte, attendant de voir si l'occasion s'offre à moi.
Soudain, le son caractéristique de la porte qui s'ouvre retentit dans la nuit. Mon cœur s'emballe, et je reste là, cachée, espérant que l'inspiration vienne à mon secours.
Là, dans l'obscurité, je le vois. Cole rentre dans sa voiture, s'assoit, et puis... il râle. Quelque chose ne va pas pour lui, apparemment. Parfait, ça pourrait être ma chance.
Et voilà qu'il repart en courant vers le manoir, comme s'il avait laissé son cerveau là-bas. La portière qui reste grande ouverte, un appel à l'intrusion qui ne se refuse pas. En route vers l'aventure, Maxime !
Pas de temps à perdre, c'est maintenant ou jamais.
Je fonce en courant, l'adrénaline pulsant dans mes veines, vers la voiture. J'ouvre le coffre et me jette dedans, prête à vivre ma vie de contrebandière automobile.
La portière du coffre ? Oh, juste un petit détail. J'essaie de la refermer, mais, bien sûr, ça ne peut pas être simple. Ça grince, ça proteste, mais bon, c'est refermé. Me voilà, cachée dans le coffre de la voiture de Cole. Qui aurait cru que ma soirée prendrait cette tournure ?
Ah, l'excitation du voyage clandestin dans le coffre d'une voiture. Cole remonte, le moteur ronfle, et nous voilà en route vers le paradis de la fête, apparemment. Je me sens comme une VIP, là-dedans.
Après une dizaine de minutes de route, la voiture s'arrête brusquement. Mes sens sont en alerte, tentant de déchiffrer ce qui se passe à l'extérieur. Une voix masculine, une fille qui rit. Je ne comprends pas ce qu'ils disent, mais le ton léger et les rires indiquent que la situation est loin d'être sérieuse.
La voiture reprend sa route, mais la pression dans le coffre commence à se faire sentir. Les muscles endoloris, la position inconfortable, tout cela me pèse.
Vivement que cette route se termine, maugréé-je intérieurement.
L'aventure, c'est bien, mais là, j'ai atteint ma dose pour la soirée.
La voiture s'arrête, le moteur se tait, et un brouhaha d'activité indique que tout le monde descend et puis, comme un chœur de victoire, le bip distinctif de la voiture qui se ferme. Mon cœur s'arrête un instant.
Non, non, non.
Je tape frénétiquement sur la portière, la panique qui monte, mais rien ne cède.
Mince, Maxime, tu te fais enfermer comme une débutante.
Mais alors, un dernier coup, une ultime tentative, et soudain, la délivrance. La portière était juste mal fermée. Le bip résonne à nouveau, cette fois comme une mélodie de succès. Je sors du coffre, un sourire triomphant aux lèvres. Je claque la portière, et le son sec de la voiture qui se ferme résonne dans la nuit. L'euphorie de la réussite m'envahit.
Au loin je l'aperçois, la vieille chapelle, à moitié cachée dans l'obscurité de la nuit, mais illuminée comme une boîte de nuit bon marché. Des pierres blanches, un peu comme si on avait transplanté un bâtiment grec au beau milieu de cette soirée délirante. Les lumières multicolores éclatent, dansent sur les murs comme des feux d'artifice en plein désordre.
Je m'approche. Les filles se déhanchent au rythme de la musique, leurs silhouettes se découpant dans les jeux de lumière. C'est comme si elles essayaient de prouver quelque chose, de montrer au monde entier à quel point elles peuvent bouger leurs corps de façon totalement inutile.
Je reste là, observant cet étrange mélange de cultures, de styles et de folie, un sourcil levé avec sarcasme. Parce que, bien sûr, rien ne dit "fête de luxe" comme une chapelle transformée en boîte de nuit improvisée avec des rubans et des motos. C'est sûr que c'est exactement ce à quoi je m'attendais pour une soirée réussie.
Le son entraînant de "We Found Love" de Rihanna résonne dans la nuit, pulsant à travers l'air comme une promesse de fête et de liberté. Cette musique, un mélange d'énergie pure et de nostalgie, fait battre mon cœur au rythme de la nuit. Une sensation d'euphorie m'envahit, comme si chaque note était une invitation à l'aventure.
Ah, et comme cerise sur le gâteau de l'absurdité, un vent chaud vient fouetter mes cheveux, comme pour ajouter une touche dramatique à toute cette scène délirante. C'est comme si même la nature elle-même se mettait de la partie pour rendre cette soirée encore plus surréaliste.
Je lève les yeux au ciel, un sourire ironique aux lèvres. Parce que bien sûr, quoi de plus cliché qu'un courant d'air chaud qui vient ajouter une touche de glamour. Vraiment, c'est le genre de détail qui manquait à ce tableau déjà bien complet.
Je reste là, les cheveux dansant au rythme du vent, observant cette folie qui m'entoure avec une pointe de fascination et un soupçon de scepticisme.
Je dégaine mon téléphone, envoyant un message à Alyssa.

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