Cole cache des secrets, je le sens.
Ses silences en disent trop, ses regards, pas assez.
Je devrais m'en détourner, mais je reste.
Parce que découvrir ses ombres est devenu mon obsession.Ses mots frappent comme des coups de poignard. Les larmes montent instantanément à mes yeux. La colère et la douleur se mêlent en moi, et je ne peux plus me retenir.
— Va te faire foutre, Cole ! je crie, ma voix brisée par les sanglots. T'es vraiment un détraqué ! Laisse-moi tranquille !
Je tourne les talons, les larmes coulant librement sur mon visage, et commence à partir. Mes pas sont rapides, presque désespérés, cherchant à échapper à la douleur et à la confusion. Pourquoi a-t-il fallu qu'il mette le doigt là où ça fait mal ? Pourquoi ai-je l'impression que tout ça est un mauvais rêve dont je ne peux pas me réveiller ?
— Maxime, appelle Cole d'une voix douce, une tonalité que je ne lui ai jamais entendue.
Je m'arrête net, surprise par la douceur inhabituelle dans sa voix. Toujours dos à lui, je prends une profonde inspiration, essayant de maîtriser les larmes qui coulent sur mes joues.
— Je suis désolé, dit-il, ses mots empreints de sincérité. S'il te plaît, reviens.
Je reste immobile, mon cœur battant la chamade. Une part de moi veut continuer à marcher, fuir loin de cette douleur qu'il a ravivée. Mais une autre part, plus fragile, plus vulnérable, me pousse à écouter cette nouvelle facette de Cole. Lentement, je me tourne vers lui, essuyant maladroitement mes larmes.
Son regard change encore, comme s'il voyait à travers moi, comme si, d'un seul coup, il perçait cette façade que j'ai toujours maintenue si fermement.
C'est comme s'il voyait enfin la vraie Maxime, celle que je ne laisse jamais sortir. Derrière mon air sûr de moi, derrière mon caractère bien trempé, il perçoit cette petite fille que je cache si bien. Celle qui a peur, celle qui souffre encore en silence, cette part de moi qui n'a jamais vraiment guéri depuis la mort de mon père. J'ai passé tellement de temps à construire des murs, à prétendre que tout allait bien, que j'étais forte, inébranlable. Mais lui... lui voit au-delà.
Dans son regard, je comprends qu'il sait. Il sait que sous cette carapace de sarcasme et d'assurance, il y a une immense tristesse, un vide que je ne sais pas comment combler. Pour la première fois, je me sens mise à nu, vue comme je ne l'ai jamais été, avec tous mes secrets, mes peurs, et cette douleur que je cache depuis trop longtemps.
— Pourquoi as-tu une moto épave, Cole ? je demande à nouveau, ma voix à peine plus qu'un murmure.
Il me regarde, ses yeux pleins de cette sincérité qui me déstabilise.
— Elle est sentimentale pour moi, finit-il par dire, sa voix plus calme mais chargée de quelque chose de plus profond. Personne ne sait qu'elle est ici.
Je sens une tension palpable dans ses mots, comme s'il portait un poids invisible. Mon instinct me dit qu'il y a bien plus à cette histoire.
— Il y a eu un accident, poursuit-il après un long silence, sa voix plus dure. Et il y a des suspicions que ça n'était pas un simple accident. Peut-être un sabotage.
Je reste figée, mes pensées tourbillonnant. Sabotage ? Tout cela devient soudain beaucoup plus sérieux que ce que j'avais imaginé.
— Mais qui la conduisait ? je demande, me rendant compte que ça pourrait tout changer.
Cole me jette un regard, froid et fermé, son visage se durcit encore.
— Ça, ça ne te regarde pas, Maxime, dit-il d'un ton brusque, mettant fin à toute possibilité de creuser plus loin.
Il refuse d'en dire davantage, et je sens qu'il a dressé un mur entre nous, une frontière que je ne devrais pas franchir.
Je vois bien que Cole essaie de mettre fin à la conversation, qu'il veut garder ce mur bien dressé entre nous. Mais je n'en ai rien à faire. Quelque chose en moi refuse de reculer. Sans réfléchir, je m'avance vers lui, mes pas fermes, déterminés.
Il me regarde avec un mélange d'agacement et d'incrédulité, comme s'il se demandait comment je pouvais oser franchir cette limite. Mais je ne m'arrête pas. Je tends les mains et attrape doucement son visage entre mes paumes.
Je sens son corps se raidir sous mon geste. Il me fixe, les sourcils légèrement froncés, ses yeux bleus me scrutant comme s'il se demandait ce que je compte faire. Mais au lieu de repousser mes mains, il ne bouge pas. Je vois une lueur de surprise dans son regard, une sorte de vulnérabilité qu'il tente de masquer sous sa carapace habituelle.
Et puis, quelque chose change. Lentement, son expression s'adoucit. Il me regarde, et dans ses yeux, je perçois un mélange d'émotions qu'il n'a probablement jamais laissé paraître devant qui que ce soit d'autre.
Je ne cherche pas à comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. Tout ce que je sais, c'est qu'il a besoin de ce contact, de cette présence. Alors, sans un mot, je le prends dans mes bras. Je sens la tension dans son corps, puis, progressivement, il s'abandonne légèrement contre moi.
Il reste là, immobile, comme s'il hésitait à se laisser aller. Et pendant un moment, plus rien n'a d'importance. Ni la moto, ni les secrets, ni les murs qu'il essaie de construire entre nous. Juste ce moment.
Quand le câlin prend fin, je m'écarte légèrement, prête à lui laisser de l'espace, mais Cole ne me lâche pas complètement. Il garde ses mains sur mes bras et, avant que je ne réalise ce qu'il fait, il colle son front contre le mien. Nos souffles se mêlent, et je sens la chaleur de sa peau contre la mienne.
Il ferme les yeux un instant, et je vois une tempête d'émotions dans son regard quand il les rouvre. Son front toujours contre le mien, il murmure, presque incrédule :
— Mais qu'est-ce que tu me fais, bordel ?
Il n'attend pas de réponse, comme s'il savait que je n'en ai pas non plus. Avant même que je puisse formuler une pensée, il attrape mon visage et m'embrasse. C'est brusque, inattendu, mais tellement intense.
Le monde semble s'arrêter autour de nous. Tout ce que je ressens, c'est la force de ses lèvres contre les miennes, comme s'il essayait de s'accrocher à quelque chose qu'il ne comprend pas encore. Je me surprends à y répondre sans hésiter, laissant tout ce qui nous entoure s'effacer.
Quand nos lèvres se séparent, mon souffle est court, et mon cœur bat encore la chamade. Le moment est suspendu, comme si tout pouvait basculer d'un instant à l'autre. Nos fronts restent collés, et je sens toujours cette chaleur entre nous, cette tension qui n'a pas vraiment disparu, mais qui s'est adoucie.
Je le regarde, ses yeux mi-clos, son visage si proche du mien, et je réalise que ce n'était pas suffisant. Ce baiser tendre, plein d'émotions, m'a seulement donné envie de plus. Mon corps tout entier réclame cette proximité, cette passion qui brûle sous la surface.
Alors, sans réfléchir une seconde de plus, je replonge. Mes lèvres retrouvent les siennes avec une intensité renouvelée, un désir que je ne cherche plus à cacher. C'est plus fort, plus profond, comme si tout ce qu'on avait retenu explosait enfin. Mes mains glissent derrière sa nuque, et je m'accroche à lui, ne voulant plus rien retenir.
Je sens qu'il me rend ce baiser avec la même urgence. Ses mains se resserrent autour de moi, et tout devient un peu plus flou, un peu plus fou. C'est une collision de sentiments et de sensations, une façon de dire tout ce qu'on ne s'est jamais dit, de combler tout ce vide qu'on a laissé entre nous.
Le désir est palpable, intense, et pourtant, au fond, il y a toujours cette tendresse, ce quelque chose d'inexplicable qui nous lie à cet instant.
Cole me soulève et me plaque contre le mur de derrière, sans attendre une seconde de plus, il retire son tee-shirt. Puis, replonge ses lèvres sur les miennes. Il y a comme une urgence, un envie que nous avons refoulé beaucoup trop de fois, il n'y a que tout les deux et personne ne pourra nous dérange dans ce moment qui nous appartient. Sans attendre, je retire a mon tour mon haut, Cole s'empresse d'emmener ses lèvres à mes seins, il les mordillent et les suces comme un enfant suce sa glace. A ce geste, de la chaleur se répand dans tout mon corps et je frissonne de désir. Je déboutonne ensuite mon jeans et le retire. Cole plonge ses lèvres sur mon cou, ou il enchaîne une série de langoureux baiser, je ferme les yeux et laisse ma tête tomber en arrière de plaisir. Mon cœur s'emballe, mes mains deviennent moites, et cette chaleur monte dans ma poitrine au moment où Cole se recule et retire sa ceinture et son jeans.
Il m'observe, les yeux plissés, comme s'il cherchait à lire au-delà de mes pensées, à comprendre quelque chose que ni l'un ni l'autre n'a osé dire à voix haute. C'est étrange, comme si tout se passait dans ce regard, à quelques centimètres l'un de l'autre. Nos souffles se mêlent, et dans ses yeux, je vois cette question silencieuse. C'est comme s'il me demandait la permission, sans oser formuler la question. Ses yeux me scrutent, profonds et intenses, cherchant une réponse que je ne suis pas certaine de savoir donner. Il est là, juste là, si près, et il attend quelque chose de moi. Je le regarde, mon cœur battant à tout rompre.
Et puis, sans même y réfléchir, je hoche la tête. Un tout petit mouvement, à peine perceptible, mais c'est tout ce qu'il attendait. Mon "oui" silencieux résonne entre nous comme une promesse. Il n'hésite pas une seconde de plus. Avant que je puisse vraiment comprendre ce qui se passe, ses lèvres sont sur les miennes, douces mais déterminées. Puis d'un coup cole me retourne, je me retrouve face contre le mur, ma joue écrasée contre le bois froid de la grange. Je sens le corps de Cole derrière moi, je sens son penis a travers son caleçon contre mes fesses, je gémis à ce contact. Cole m'embrasse le cou, et il remonte vers mon oreilles ou il mordille mon lobe. J'ai envie de plus, de le sentir entrer en moi, mon clitoris me brûle. Je gémis encore plus fort :
— Cole, je dis les yeux mi-clos.
Puis il glisse sa main sur mon ventre et descend vers ma culotte, il caresse mon clitoris à travers ma culotte. Je frissonne et me dandine pour le sentir encore plus près.
— Tu me rends fou, me glisse Cole au creux de mon oreille.
Son souffle me chatouille et c'est délicieux, les doigts de Cole dessine des cercles sur ma culotte, quand de ses deux doigts il décale ma culotte et y insère un doigt. C'est tellement bon ! Je balance ma tête en arrière et la repose sur l'épaule de Cole. Petit à petit, il en insère un deuxième, mon corps semble fondre.
— T'es toute mouillé, il me chuchote.
Cole enchaîne une série de vas et viens avec ses doigts et lorsqu'il les bouge à l'intérieur de moi, je sens une délicieuse sensation se propager dans mon bas ventre. Cole retire ses doigts, je l'entends retirer son caleçon, et je sens à nouveau son penis dans le creux de mes reins, mais il n'y a plus de caleçon entre nous. Je sens mon corps brûler de désir, Cole saisit son membre d'une main et de l'autre il s'agrippe à ma hanche et l'attire en arrière, ma joue toujours appuyé au mur. Cole rapproche son visage du mien , et m'embrasse le cou, quand je sens son penis au bord de mon intimité. Je sens que je pourrais jouir au moindre contact de ses doigts sur mon clitoris. Cole insère son gland, j'inspire profondément, mes poumons se bloquent, Cole observe ma réaction et il grogne lorsque dans un coup de bassin il me pénètre entièrement. Je pousse un cri de plaisir, Cole remplit à nouveau le vide qu'il avait laissé. Cole se retire et me pénètre à nouveau, plus brutalement cette fois-ci, il plaque son front à ma tempe, et gémit dans mon oreille. Il se recule et ne laissant pas le temps au répit, il me pénètre à nouveau, Cole enchaine les vas et vient et mon corps tremble à chaque coup de bassin. Cole, empoigne ma tignasse d'une main et tire ma tête en arrière. La douleur ajoute une putain de sensation en plus. Je meurs d'envie qu'il y aille plus vite, plus fort, jusqu'à ce que cole glisse son autre main de ma hanche à mon clitoris, à ce contact mes jambes tremblent et une boule de chaleur se forme prête à imploser. Ses coups de bassin claquent contre mes fesses et Cole grogne au creux de mon oreille. Il m'excite tellement, son corps derrière moi, ses muscles qui m'entourent et cette puissance qu'il met à chaque coups. Son sexe s'emboite parfaitement et il bouge en moi comme s'il l'avait déjà fait un millier de fois. Ses doigts caressent mon clitoris et gigotent, je sens cette boule de chaleur grossir encore et encore, puis ça y est, elle implose, je jouis. La chaleur se disperse dans tout mon corps, me faisant trembler de plaisir. Ses coups de reins se font plus rapides et plus violents. J'imagine qu'il va jouir. J'ai mal entre les cuisses mais d'une douleur délicieuse. Et puis je sens qu'il se vide en moi. Sa mâchoire se contracte et un grognement sort de sa gorge. Dans un dernier mouvement Cole se retire, essoufflé, il me retourne pour me faire face.
Cole pose une main sur ma joue, et je sens immédiatement la chaleur de sa paume contre ma peau. Son geste est doux, presque tendre, et il commence à caresser ma joue avec son pouce, un mouvement léger, presque imperceptible. Ce simple contact me fait frissonner. Il n'y a rien de brusque dans ce geste, juste une délicatesse inattendue.
— Eh, ça va ? il demande.
Je lui souris, encore un peu shooter de cette dose d'adrénaline.
— Je vais parfaitement bien, Cole.
Je lève les yeux vers lui, et il me regarde, mais ce n'est plus le Cole que je connais, celui qui cache toujours ses émotions derrière des airs détachés. Non, là, dans ce moment précis, il me regarde avec une douceur que je ne pensais pas voir un jour dans ses yeux. Ce regard... il me fait fondre. Je pourrais m'y perdre complètement, et une partie de moi se demande comment j'en suis arrivée là, à être si vulnérable devant lui.
Cole a une expression rassurée. Il me regarde encore un instant, puis soupire doucement, comme s'il acceptait enfin quelque chose.
— Bon, très bien, dit-il, d'une voix calme mais résolue.
Sans un mot de plus, il se penche et ramasse mes vêtements éparpillés sur le sol. Pendant un instant, je reste là, figée, ne sachant pas quoi dire ou faire.
— Allez, je te ramène, ajoute-t-il doucement.
Cole me tend les vêtements, mais au lieu de s'en tenir à ça, il semble changer d'avis en une fraction de seconde. Un petit sourire en coin se dessine sur son visage, et ses yeux brillent d'une lueur malicieuse.
— Tu sais quoi ? Changement de plan. Viens, je t'emmène faire un tour en moto, dit-il, avec cette assurance tranquille qui lui est propre.
Je le regarde, un peu surprise par son idée soudaine. Lui, me faire monter sur une de ses précieuses motos ? C'est à peine croyable. Mais il semble sérieux. L'excitation monte en moi malgré moi, mélange de curiosité et de nervosité.
Cole se dirige vers une des motos exposées, sans attendre ma réponse, et je sens qu'il me laisse aucune vraie option. Je dois le suivre.
Mon corps se fige un instant à l'idée de monter sur une moto. Une vague de frissons me traverse, mais ce n'est pas que de l'excitation. Il y a autre chose, un mélange de nervosité et de souvenirs qui remonte brusquement. Des images de mon père s'imposent à moi : les balades en moto qu'on faisait ensemble, son sourire, le vent qui fouettait nos visages... C'était l'un de ces rares moments où tout semblait simple, où je me sentais en sécurité, connectée à lui.
Mon cœur se serre légèrement. La douleur est là, toujours présente, mais en même temps, ces souvenirs sont doux. Pourtant, l'idée de remonter sur une moto me fait me sentir vulnérable. C'est comme rouvrir une porte que j'avais soigneusement fermée depuis sa mort.
Je regarde Cole, qui est déjà en train de préparer la moto, insouciant, comme si tout ça était normal. Mais pour moi, c'est loin de l'être. Mon père adorait les motos... et maintenant, avec Cole, c'est comme si une partie de ce passé revenait à la surface, d'une manière que je n'aurais jamais anticipée.
Je prends une grande inspiration et décide de m'avancer. Mes pas sont un peu hésitants, mais je n'ai pas l'intention de reculer. Cole, concentré sur la moto, lève la tête quand il me voit approcher. Il ne dit rien, mais un sourire discret se dessine sur ses lèvres. Puis, sans un mot, il me tend un casque. Je le fixe un instant, le casque dans les mains, comme si ce geste avait un poids bien plus grand qu'il n'y paraît.
Je finis par l'enfiler, et la sensation est familière, trop familière. Les souvenirs de ces sorties en moto avec mon père reviennent plus intensément encore. Je ferme les yeux une seconde, essayant de garder le contrôle, de ne pas me laisser submerger par la nostalgie.
Cole monte sur la moto, et je le rejoins, montant derrière lui. Quand j'enroule mes bras autour de sa taille, le contact du cuir froid de sa veste contre mes mains me fait frissonner... ou peut-être que c'est plutôt la chaleur de son corps juste en dessous. Génial. Maintenant, en plus d'être nerveuse à l'idée de monter sur une moto, voilà que mon propre corps me trahit. Le frisson qui me parcourt, ce n'est clairement pas dû au vent ou à l'adrénaline. Non, il fallait que ce soit lui, que ce simple contact me fasse réagir comme une idiote.
Je serre un peu plus fort, histoire de me convaincre que je contrôle encore la situation, mais qui est-ce que je veux tromper ? Ce frisson est ridicule. Et bien sûr, lui, il ne remarque rien.
Cole démarre la moto avec une aisance qui me rappelle qu'il a sûrement fait ça des centaines de fois. Le vrombissement du moteur résonne dans la grange, couvrant le moindre de mes doutes. Je me tends un peu en sentant la moto vibrer sous moi, essayant de ne pas trop penser à ce que je viens de m'embarquer.
Il fait tourner la moto et sort de la grange d'un coup sec, sans hésitation. Je m'accroche instinctivement à lui, mes bras toujours serrés autour de sa taille, et le vent frais me frappe dès que nous sommes dehors. Le contraste entre l'obscurité étouffante de la grange et la lumière vive de l'extérieur me surprend, mais Cole garde son cap, imperturbable.
Nous empruntons un chemin derrière le manoir, serpentant à travers les arbres. Le bruit du moteur résonne dans cette partie moins entretenue de la propriété, comme si nous étions dans un monde à part. Les pneus crissent légèrement sur le sol irrégulier, et je m'efforce de ne pas trop fixer les ombres qui défilent autour de nous.
Finalement, après quelques minutes, nous débouchons sur la route du quartier. Tout redevient calme, presque normal. Mais rien ne l'est vraiment, pas avec Cole, et certainement pas avec ce qui vient de se passer.
Dès que nous atteignons la route, Cole ne perd pas de temps. Il accélère brutalement, et le rugissement de la moto se fait plus fort, comme une bête qu'il vient de libérer. Mon cœur rate un battement alors que la vitesse augmente, et je me retrouve à m'accrocher à lui un peu plus fort, comme si ma vie en dépendait.
Le vent siffle autour de nous, fouettant mes cheveux sous le casque, et chaque seconde semble s'étirer alors que nous filons sur la route. La sensation est à la fois terrifiante et grisante. Cole est si sûr de lui, chaque mouvement fluide, précis. Il ne ralentit pas, au contraire, il appuie encore un peu plus sur l'accélérateur, et je sens l'adrénaline me monter à la tête.
C'est comme si, d'un coup, le monde entier s'effaçait, ne laissant que nous deux, emportés dans une course effrénée.
C'est comme une explosion dans tout mon corps. La vitesse, le vent, le rugissement de la moto... tout se mélange en une seule vague d'émotion si intense que j'ai envie de crier, juste pour évacuer tout ce que je ressens. Mon cœur bat à un rythme fou, mes bras toujours enroulés autour de Cole, et je me sens... libre. Plus vivante que jamais.
Chaque fibre de mon être vibre sous l'effet de l'adrénaline, comme si chaque sensation était amplifiée. Je ne sais pas si c'est la moto, la vitesse, ou simplement le fait d'être avec lui, mais c'est la meilleure sensation que j'aie jamais connue. Je me sens invincible, comme si rien ne pouvait m'atteindre tant que je suis là, contre lui. En dehors des moments où je suis avec Cole, rien n'a jamais été aussi fort, aussi bouleversant.
Je ferme les yeux un instant, et je souris. Cette sensation, c'est tout ce dont j'avais besoin, sans même m'en rendre compte.
Cole roule sur une route sinueuse qui longe une falaise, surplombant l'océan qui s'étend à perte de vue. Le soleil commence à se coucher, baignant le paysage dans une lumière dorée, le ciel se teignant de nuances orangées et rose vif. Les couleurs se mélangent, créant un spectacle éblouissant qui semble presque irréel.
La falaise est majestueuse, ses parois escarpées se dressant fièrement contre le bleu profond de l'océan en contrebas. Les vagues se brisent avec fracas contre les rochers, envoyant des embruns dans l'air. Le bruit de l'eau qui s'écrase résonne en écho, ajoutant une mélodie sauvage à notre escapade. Je me perds dans la beauté de la scène, émerveillée par le spectacle devant moi.
Les derniers rayons de soleil filtrent à travers les nuages, créant des ombres dansantes sur la route et illuminant le visage de Cole d'une lumière chaude. Chaque virage révèle une vue encore plus spectaculaire, et je sens l'adrénaline mêlée à l'émerveillement, m'inondant d'une sensation de plénitude. C'est comme si nous étions seuls au monde, enveloppés dans cette magie de la nature, et je ne voudrais être nulle part ailleurs.
Après une trentaine de minutes sur cette route spectaculaire, Cole tourne brusquement à gauche, empruntant un chemin de terre. La moto tremble légèrement sur les irrégularités du sol, mais il garde le contrôle avec une aisance déconcertante. Nous avançons un peu plus avant qu'il ne s'arrête, coupant le moteur. Le silence s'installe, et je prends un moment pour respirer, encore un peu électrisée par la vitesse.
Devant nous, un chemin pavé se dessine, mais il est trop étroit pour que la moto puisse passer. De chaque côté, la forêt s'étend, propre et accueillante, avec de grands arbres qui s'élèvent majestueusement vers le ciel. Les rayons du soleil déclinant filtrent à travers le feuillage, projetant des ombres dansantes sur le sol. C'est apaisant.
Je regarde autour de moi, et mon regard est attiré par un sentier de cailloux qui serpente entre les arbres. Il semble mener à quelque chose d'intrigant. En l'observant de plus près, je devine une cabane en bois au bout du chemin, cachée derrière la verdure. Elle semble presque sortir d'un conte de fées, avec son allure rustique et chaleureuse, et je ressens une curiosité grandissante.
Cole descend de la moto et retire son casque, secouant légèrement la tête pour chasser les mèches indisciplinées qui lui tombent sur le front. Il tend la main vers moi avec un sourire encourageant, mais je ne peux m'empêcher de le regarder malicieusement.
— Oh, je ne pense pas avoir besoin de toi pour descendre, je réponds avec un air désinvolte.
Je me dégage de la moto et descends toute seule, un petit sourire en coin. Une fois au sol, je retire mon propre casque et replace mes cheveux en désordre, me sentant soudainement plus moi-même.
Cole rit doucement, un éclat de surprise dans ses yeux quand je refuse sa main. Son sourire s'élargit légèrement, et il semble amusé par ma réaction.
Je tourne mon regard vers Cole, curieuse.
— C'est quoi cet endroit ? je demande, en désignant la cabane en bois qui se profile au bout du chemin.
Je ne peux m'empêcher de ressentir une sorte d'excitation, mêlée à un brin de mystère. Cole a ce petit quelque chose qui me pousse à explorer, à vouloir en savoir plus sur lui et sur ce qu'il cache.
— C'est une maison qui appartient à ma famille, dit Cole avec un air nonchalant.
— Une maison ? Tu rigoles ! Tu veux dire une cabane, rétorque-je, un sourire sur les lèvres.
Cole éclate de rire, mais il ne dit rien de plus. Il se met en route sur le chemin de cailloux, et je n'ai d'autre choix que de le suivre, ma curiosité piquée.
Au fur et à mesure que nous nous approchons de ce qu'il appelle sa maison, je réalise que la "cabane" que je voyais est en réalité bien plus grande qu'elle n'en a l'air. La végétation luxuriante semble l'avoir engloutie, les lierres et autres plantes grimpantes cachant une grande partie de la structure.
Plus je m'approche, plus je comprends que ce que j'ai pris pour une simple cabane n'est qu'une façade. La maison, bien que laissée à l'abandon, est une véritable œuvre d'art architecturale. Ses murs sont faits de bois et de pierre, une combinaison moderne et ancienne à la fois. Elle possède plusieurs étages, et ses fenêtres, à moitié recouvertes de lierre, de gigantesques fenêtres, presque comme des yeux qui scrutent la forêt. Je me dis que de l'intérieur, il doit y avoir une magnifique luminosité, illuminant l'espace d'une douce clarté. Je peux presque imaginer la lumière du soleil filtrant à travers le verre, créant un jeu de lumière fascinant sur le sol.
La vue doit être imprenable, offrant un panorama sur cette nature purement sauvage qui nous entoure. Je suis frappée par l'idée que, même abandonnée, cette maison pourrait être un sanctuaire, un refuge où l'on pourrait se perdre dans la beauté de l'environnement. Je me surprends à rêver de ce que cela pourrait être, de passer des journées à admirer le paysage, bercée par le chant des oiseaux et le murmure du vent dans les arbres.
L'ensemble se fond parfaitement dans le décor, comme si elle faisait partie de la nature, camouflée au milieu de cette jungle verdoyante. Je suis émerveillée par la beauté de cet endroit, la manière dont il se mélange harmonieusement avec la forêt environnante. Cela dégage une atmosphère à la fois mystérieuse et accueillante, et je me demande ce que cette maison pourrait révéler, si elle pouvait parler.
En m'approchant de la maison, une pensée me traverse l'esprit : cette maison est comme moi. Abandonnée et cachée sous le poids de la végétation, elle renferme une beauté qui n'attend qu'à être révélée. Tout comme elle, j'ai mes propres secrets, des facettes de moi qui sont masquées derrière une façade bien travaillée.
Cette maison a probablement vécu des moments de joie, des rires et des souvenirs, mais aujourd'hui, elle est en silence, oubliée par le monde. Je ressens une étrange connexion avec elle, comme si nous partagions un sentiment de solitude et de mystère. La végétation qui l'entoure me rappelle mes propres défenses, une manière de protéger ce qui est à l'intérieur.
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Intrépide
RomansaDans l'effervescente ville californienne de San Madenas, où les privilèges des riches dictent les règles. Maxime Thompson, une jeune femme au passé mystérieux, débarque avec sa mère Olivia, femme de ménage, dans l'ombre de la prestigieuse famille Wi...