Chapitre 19. Maxime : Où est Chase ?

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J'ai embrassé Chase, mais je pense à Cole.
Je voulais l'oublier, mais c'est raté.
Tout me ramène à lui.
Impossible de le chasser de mon esprit.

Quand j'ouvre les yeux, la première chose que je vois, c'est mon plafond. Il me faut un moment pour réaliser où je suis, mais lentement, je prends conscience de mon environnement. Mon lit. Ma chambre.
Je me redresse doucement, la tête encore lourde et les souvenirs de la nuit précédente flous, par fragments. Comment suis-je rentrée ici ?
Je me redresse brusquement, le cœur battant la chamade, encore désorientée par le réveil. Mon regard balaye rapidement la pièce, et c'est là que je le vois. Cole. Il est assis sur une chaise au fond de ma chambre, les bras croisés, son expression indéchiffrable. La surprise me coupe le souffle, et je sursaute, l'adrénaline me réveillant complètement.
— Mais qu'est-ce que tu fous là ? je lâche, encore plus confuse et paniquée que je ne voudrais l'admettre.
Cole me fixe, ses yeux perçants semblant scruter chaque détail de mon visage. Pendant une seconde, il ne répond pas, et mon esprit tourne à toute vitesse, essayant de comprendre ce qui se passe.
Il finit par lever un sourcil, comme si ma question était absurde.
— T'as vraiment bu beaucoup hier soir. T'avais besoin d'aide pour rentrer.
Je me fige, tentant de rassembler les souvenirs de la soirée. Tout est tellement flou. Chase, la fête, la danse, et ensuite... le trou noir.
Je secoue la tête, essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées.
— Où est Chase ? 
Ma voix est un peu plus ferme cette fois, mais il y a une pointe de confusion qui refuse de me lâcher.
Cole semble étouffer un sourire, mais son regard reste sérieux.
— Il est parti après t'avoir ramenée. Je l'ai croisé en bas, et il m'a demandé de m'assurer que tu allais bien. Il ne voulait pas que tu te réveilles seule.
J'essaie de me rappeler les détails, mais c'est comme essayer d'attraper de la fumée.
— Ok, mais... pourquoi t'es resté ?
Il se lève enfin de sa chaise et s'approche lentement, un air indéchiffrable sur son visage.
— Parce que j'ai voulu m'assurer que t'allais vraiment bien.
Ses mots sont simples, mais ils laissent une étrange chaleur dans l'air.
Je sens une vague de malaise m'envahir alors que Cole continue de me fixer, et s'installe sur le lit avec moi. Ses yeux se plissent légèrement alors qu'il sort son téléphone et me montre l'écran. Je vois une photo de Chase et moi, souriants, probablement prise pendant la soirée. Mon estomac se noue instantanément.
— C'est quoi cette photo ? demande Cole, d'une voix étrangement froide.
Je cligne des yeux, essayant de me souvenir du moment où on a pris cette photo, mais tout est encore flou.
— Depuis quand ça te regarde ? je réplique, sur la défensive.
Je ne comprends pas pourquoi ça l'intéresse. Il s'est montré distant et glacial ces derniers jours, alors pourquoi tout à coup il s'en soucie ?
Il reste silencieux pendant un moment, son regard ne quittant pas le mien. Puis, d'un ton plus sec, il ajoute,
— Tu sais que Chase n'est pas vraiment ce qu'il paraît, pas vrai ?
Mon cœur rate un battement, mais je me force à rester impassible.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Il hausse les épaules comme si c'était évident.
— Ce mec... il aime bien jouer avec les filles. T'es juste un autre défi pour lui, Maxime.
Je serre les dents, la colère bouillonnant en moi.
— Et toi, t'es quoi alors ? Le chevalier blanc qui vient me sauver ? Sérieusement, Cole, je me fiche de ce que tu penses de Chase. C'est ma vie, pas la tienne.
Cole fronce les sourcils, un éclair de jalousie traversant son regard.
— Peut-être que tu devrais te méfier, parce qu'il a l'habitude de jeter les filles après les avoir utilisées. Je dis ça pour toi.
Je lâche un rire sarcastique, me redressant un peu plus sur mon lit.
— Ah, alors maintenant, tu t'inquiètes pour moi ? C'est nouveau ça. 
Je ne peux m'empêcher de le piquer là où ça fait mal. Il a été si froid, si distant... Et maintenant, il veut jouer les protecteurs ?
– Peut-être que quelqu'un doit le faire, puisque tu sembles prête à te jeter dans n'importe quel piège tendu par un gars riche avec un sourire charmeur.
Ses mots me frappent comme un coup de poing. Je le regarde, les yeux plissés.
— T'as pas le droit de me juger, Cole. T'es loin d'être parfait toi-même.
Je veux qu'il comprenne que son avis m'importe peu, même si, au fond, c'est tout le contraire.
Je ne peux m'empêcher de rire, un rire léger et moqueur, qui semble faire écho dans la chambre. C'est plus fort que moi, une manière instinctive de me défendre, de détourner l'attention de la tension qui flotte entre nous. Le regard de Cole se durcit instantanément, ses yeux s'assombrissent.
— Qu'est-ce qui te fait rire, Maxime ? demande-t-il, agacé, sa voix se faisant plus tranchante.
Je le regarde, un sourire narquois toujours accroché à mes lèvres.
— Toi, Cole. Ta jalousie mal placée. C'est presque... mignon. 
Le mot est à peine sorti de ma bouche que je vois ses mâchoires se serrer.
— Mignon, hein ? Sa voix est rauque, à peine contrôlée. Tu crois vraiment que c'est de la jalousie ?
Je lève un sourcil, toujours amusée.
— Quoi d'autre ? Ça te rend dingue que je sois allée à cette fête avec Chase, avoue-le.
Il s'avance, réduisant la distance entre nous, son regard plus intense que jamais.
— Ce n'est pas Chase qui m'inquiète, c'est toi.
Ses mots sont presque un murmure, mais ils ont une force qui me prend de court.
Je me redresse, sur la défensive.
— Pourquoi ça t'intéresse autant, Cole ? Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Je me sens un peu vulnérable, mais je refuse de le montrer.
Il ne cille pas, son regard brûlant d'une jalousie à peine voilée.
— Parce que je n'aime pas te voir avec quelqu'un qui pourrait te faire du mal. Il fait une pause, ses yeux se fixant sur moi comme s'il essayait de percer un secret. Et je n'aime pas te voir te jeter dans les bras de n'importe qui.
Je ricane, essayant de dissiper la tension.
— Oh, donc tu te prends encore pour mon chevalier servant ?
Son regard devient encore plus sombre, presque possessif.
— Tu crois vraiment que c'est un jeu, Maxime ? Que je m'en fiche ? Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que ça ne t'a rien fait, ce qui s'est passé entre nous.
Je suis prise au dépourvu par la ferveur dans sa voix. Mais je refuse de céder.
— Arrête, Cole. Tu n'es pas sérieux. Il n'y a rien entre nous, et tu le sais très bien.
Il se penche encore plus près, ses yeux sondant les miens, cherchant la vérité dans mon regard.
— Alors pourquoi tu te moques de moi ? Pourquoi tu joues à ce petit jeu, hein ?
Je sens la colère monter en moi, mais c'est aussi un mélange de confusion et de quelque chose d'autre que je n'arrive pas à définir.
— Parce que c'est facile de se moquer de toi, Cole. Tu veux tout contrôler, même ce qui ne te concerne pas.
Il laisse échapper un rire sans joie, ses yeux toujours rivés sur moi.
— Peut-être que ça me concerne plus que tu ne veux l'admettre.
Je croise les bras, essayant de paraître détachée, mais mon cœur bat à tout rompre.
— Tu t'enfonces, Cole. Va falloir que tu t'habitues à l'idée que je fasse ce que je veux. Avec qui je veux.
— Et toi tu t'enfonces dans tes mensonges, Maxime. Il se rapproche encore, si près que je peux sentir sa chaleur.
Je le fixe, mon cœur battant la chamade, mais je ne veux pas qu'il voie à quel point il a raison.
— Tu es vraiment... insupportable, Cole.
Un sourire apparaît sur son visage, mais ses yeux sont toujours aussi sombres. Puis, mon irritation monte en flèche.
— Tu crois que tu peux faire ce que tu veux sans que personne ne dise rien ? Tu joues au mec jaloux maintenant, alors que c'est toi qui m'as repoussée cet après-midi pour cette autre brune ! Tu veux savoir pourquoi je m'énerve ? Parce que tu n'as pas hésité à en choisir une autre pour lui offrir ce fichu foulard rouge, mais moi, quand j'embrasse Chase, je me prends des reproches.
Cole me regarde, son expression passe de la colère à une sorte d'incrédulité.
— Comment ça, embrasser Chase ?
Je croise les bras, défiant son regard.
— Oui, Cole, tu as bien entendu. J'ai embrassé Chase. C'est quoi ton problème ? Tu peux bien embrasser n'importe qui, mais dès que c'est moi, tu te permets de juger ?
Il reste figé, choqué.
— Tu l'as vraiment embrassé ?
Je soutiens son regard, refusant de céder un pouce de terrain.
— Oui, et je ne vois pas pourquoi ça devrait te déranger. Tu t'es bien amusé avec ta jolie brune, non ? Pourquoi moi je n'aurais pas le droit de faire ce que je veux ?
Son visage se durcit, et je vois qu'il est profondément touché par ce que je viens de dire.
— Ce n'est pas pareil.
— Ah oui ? Je le défie. Et en quoi c'est différent, Cole ?
Il est à bout de mots, les mâchoires serrées, comme s'il essayait de comprendre ce qui se passe.
— Parce que ça n'aurait jamais dû arriver... Il murmure, presque pour lui-même, son regard fixant le sol avant de revenir vers moi, rempli de quelque chose que je n'arrive pas à décrypter.
Je secoue la tête, exaspérée.
— Tu es incroyable, tu sais ça ? Tu ne peux pas m'en vouloir pour quelque chose que tu fais toi-même.
Je vois dans ses yeux que mon attaque a touché une corde sensible. Son expression change, comme s'il luttait pour trouver les mots.
Il se rapproche, son visage plus fermé que jamais.
— Tu crois que je voulais te repousser, Maxime ? Tu penses que c'était facile pour moi ?
Je fronce les sourcils, confuse.
— Tu te fiches de moi ou quoi ? C'est toi qui étais occupé avec une autre.
Il soupire, clairement agacé, mais il ne recule pas.
— J'étais avec elle, oui, mais toi, tu cours dans les bras de Chase dès que je détourne le regard ?
Je ricane amèrement.
— Ah, donc c'est ça le problème ? C'est juste une question d'égo, hein ? Tu ne supportes pas que quelqu'un d'autre s'intéresse à moi.
Son visage se ferme, ses yeux brillent d'une colère sourde.
— Ce n'est pas de l'égo, Maxime.
Je lève les yeux au ciel.
— Alors c'est quoi, Cole ? Qu'est-ce que tu veux vraiment ?
Il reste silencieux un instant, comme s'il pesait chaque mot avant de les prononcer.
— Peut-être que je n'ai pas envie de te voir avec Chase ou avec n'importe qui d'autre.
Je me fige, surprise par ce qu'il vient de dire.
— Tu te rends compte de ce que tu dis ?
Il se rapproche encore, nos cuisses se touchent, son regard plus intense, et je sens cette tension entre nous, palpable.
— Et moi ? Tu m'as embrassé aussi, hein ?
Mon cœur bat plus fort, et je sens cette colère mêlée à quelque chose de plus profond que je refuse de nommer.
— C'était un baiser, Cole, un simple baiser !
— Un simple baiser ? Il répète, presque comme une provocation, en haussant un sourcil. Il s'approche encore, et s'appuie sur son bras au-dessus de mes jambes, et je sens mon souffle se raccourcir. Ça ne t'a rien fait, vraiment ?
Je déglutis, essayant de maintenir ma façade.
— Peu importe. Ce qui compte, c'est que tu ne peux pas me reprocher d'avoir embrassé Chase alors que tu étais... ailleurs.
Il me fixe intensément, et je sens cette chaleur monter en moi, ce mélange de colère et d'attirance.
— Je ne supporte pas de te voir avec lui, Maxime. C'est tout.
— Eh bien, tu vas devoir t'y faire, je rétorque, tentant de reprendre le contrôle, mais ma voix vacille légèrement.
Cole fronce les sourcils, et je vois qu'il est au bord de craquer. Puis, soudain, il s'approche encore plus, me forçant à reculer jusqu'à ce que je sente le mur contre mon dos. Il est juste là, tout près, son souffle contre ma peau. Ses yeux passent de mes lèvres à mes yeux, et je sens mon cœur battre si fort que ça me rend presque folle.
— Tu veux vraiment que je m'y fasse ? murmure-t-il, sa voix basse et rauque.
Je me force à ne pas flancher.
— Oui, Cole.
Mais mes mots sont à peine plus qu'un souffle, et je sais que nous sommes tous les deux sur le point de franchir une limite que nous avons déjà franchit.
Il recule lentement, et je peux voir l'orage qui gronde dans ses yeux. Sa mâchoire est serrée, et je sais qu'il se bat pour ne pas exploser.
— Très bien, finit-il par dire d'une voix froide, tranchante comme un rasoir.
Il se redresse, et me lance un dernier regard, celui qui me fait comprendre que quelque chose s'est brisé entre nous, même si je ne saurais dire quoi. Il tourne les talons et quitte ma chambre par ma fenêtre, me laissant seule dans le silence, à essayer de comprendre ce qui vient de se passer. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et malgré moi, une boule se forme dans ma gorge. Je veux le rappeler, lui dire que je ne voulais pas que ça se termine comme ça. Mais les mots restent bloqués, et je n'arrive qu'à le regarder s'éloigner, impuissante. Quand les volets se referment derrière lui, le poids de tout ce que je ressens m'écrase. La colère, la confusion, et cette fichue attirance qui refuse de disparaître. Je prends une profonde inspiration, mais ça ne fait qu'empirer la douleur dans ma poitrine.
Cole est parti, et il est en colère. Mais au fond, je ne sais même plus si c'est de lui dont je suis en colère, ou de moi-même pour avoir laissé les choses arriver à ce point.
Je fixe le plafond comme s'il avait toutes les réponses. Sérieusement, comment j'en suis arrivée là ? C'est Cole, quoi. Je ne comprends rien. Il ne s'est jamais rien passé avec Cole, rien de concret en tout cas. On se taquine, on se lance des piques, mais c'est tout. Pourtant, alors qu'il vient de quitter ma chambre en colère, il y a ce vide qui s'installe en moi.
Bravo Maxime, niveau lucidité, on repassera.

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