Intrépide

Chapitre 7. Maxime : Le grand retour sur les pistes

Je suis là où il ne m'attend pas.
Les moteurs grondent, la tension monte.
S'il me surprend ici, il sera furieux.
Tant mieux, j'ai bien l'intention de le défier.

Nos corps se retrouvent soudainement tout proches, et je sens le regard brûlant de Cole peser sur moi. J'essaie de maintenir la tête haute, le visage fier, mais au fond de moi, une appréhension grandit. Je sais que je n'ai pas le droit d'être ici, et Cole va sûrement me le faire savoir.
Son regard est dur, plein de questions non dites. Il y a une lueur d'amusement passager dans ses yeux, mais elle cède rapidement la place à la colère. Je peux presque sentir la température de l'air changer autour de nous, alors que l'électricité entre nous s'intensifie. Je me prépare au pire, mais je refuse de flancher devant lui. Je dois rester forte, quoi qu'il arrive.
— Qu'est-ce que tu fais ici, toi ?
Je serre les dents, essayant de trouver les mots justes pour expliquer ma présence inattendue.
— Je suis juste venue pour voir la course. Rien de plus.
Son expression se durcit encore davantage, ses sourcils se fronçant en signe de mécontentement.
— Tu n'as pas été invitée. Tu n'as rien à faire dans ce genre de fêtes, Maxime.
Mon cœur bat la chamade alors que je sens la tension monter entre nous. Je sais que je suis en tort, mais je lui adresse un regard faussement innocent, mes yeux pétillants de malice.
— Peut-être. Mais je suis là maintenant, alors il va falloir faire avec.
La réponse semble l'agacer davantage, et je me prépare au déluge de reproches qui va suivre.
— Tu ferais mieux de partir avant que les choses ne dégénèrent.
Je hausse un sourcil avec un rire sarcastique, ignorant les avertissements.
— Oh, s'il te plaît, Cole. Tu crois vraiment que j'ai peur ?
Son regard s'assombrit encore plus, une étincelle de colère éclairant ses yeux sombres.
— Comment as-tu trouvé cet endroit, Cendrillon ?
Je lui lance un regard faussement innocent, un sourire en coin jouant sur mes lèvres.
— Ton coffre n'est pas blindé, Cole.
Sa mâchoire se décroche alors qu'il digère mes paroles, ses yeux lançant des éclairs.
— Alors c'était toi ? T'es une malade, je fais la course et après je te ramène.
Cole se retourne, prêt à partir après m'avoir donné ses instructions. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner, un élan impulsif me pousse à attraper son bras pour qu'il me fasse face à nouveau. Son regard se durcit, un mélange de surprise et d'indignation traversant ses yeux. Je réalise soudainement ce que je suis en train de faire, une bouffée d'audace mêlée de crainte me traversant.
Qu'est-ce qui m'a pris de l'arrêter ainsi ? Pourquoi est-ce que je m'entête à défier Cole de cette manière ? Je devrais juste la fermer et obéir comme une bonne petite fille. Mais, je resserre ma prise sur le bras de Cole, refusant de me laisser submerger par le doute ou la peur. Pourquoi devrais-je obéir à ses ordres comme une simple marionnette ? Qui est-il pour décider de ce que je peux ou ne peux pas faire ?
Je le regarde droit dans les yeux, mon propre regard défiant le sien, et je sais que j'ai peut-être fait une erreur. Mais c'est trop tard pour reculer maintenant. Je vais devoir assumer les conséquences de mes actions, quoi qu'il arrive.
— Cole, est-ce que je pourrais monter sur la moto avec toi ?
Je cherche son regard, mes yeux reflétant une sincérité inébranlable. Pour une fois, je mets de côté mon habituel sarcasme, ne laissant transparaître que ma volonté de monter sur cette moto.
Cole esquisse un sourire moqueur, apparemment amusé par ma demande sérieuse.
— Toi ? Sur une moto ? Tu plaisantes, j'espère.
Sa réplique cingle comme un fouet, mais je ne me laisse pas démonter.
— Non, je suis extrêmement sérieuse, Cole.
Je sens le regard de Cole sur moi, passant d'un amusement moqueur à une tentative de compréhension. Ses yeux plissés semblent chercher quelque chose en moi, comme s'il essayait de lire au plus profond de mes pensées.
— T'as craqué ou quoi ? Il dit en s'approchant lentement de moi. Déjà, tu t'introduis dans une fête ou tu n'as pas ta place, et ensuite, tu as l'audace de me demander si tu peux monter avec moi sur la moto. Tu me détestes, pourquoi la proximité avec moi ne te dérange plus soudainement ?
Les souvenirs des courses de moto de mon passé résonnent en moi, mêlant nostalgie et appréhension. Malgré les années écoulées depuis le drame qui a éloigné les motos de ma vie, l'attrait de l'adrénaline des courses est toujours présent.
— Pourquoi tu rends les choses si compliquées ? Je lui lance. Tu ne peux pas être juste gentil, et me dire oui ?
Il balance sa tête en arrière et rigole. Il me regarde à nouveau, un sourire plaqué sur son visage. Il se rapproche. Encore. Encore. Encore.
Stop. Je tente de me reculer, mais sa main se pose sur ma hanche me tirant vers lui. Je peux sentir la chaleur que dégage sa main à travers mes tissus. Je tente malgré cette proximité de garder la tête haute. Son visage est à quelques centimètres du mien. Encore une fois.
— Je ne vois pas en quoi ça pourrait m'intéresser, Maxime. Mais je suis curieux de savoir ce que tu proposes en échange.
Bien sûr. Je devais m'attendre à cette réponse... Pauvre con.
Je lève les yeux au ciel. Et rigole à mon tour.
— Je trouve qu'avoir mon petit cul sur ta moto est déjà un énorme honneur, Cole.
Il approche ses lèvres de mon oreille.
Un frisson électrique parcourt mon corps alors que Cole s'approche de moi, son aura dominante emplissant l'espace entre nous. Je tente de me ressaisir, de garder une façade impassible, mais la proximité de Cole a un effet troublant sur moi. Mes sens s'aiguisent, captant chaque détail de sa présence imposante. Son parfum enivrant emplit mes narines, une touche subtile de musc se mêle à des accords de cèdre et de patchouli, créant un arôme profond et masculin qui imprègne l'air autour de lui. Malgré mes efforts pour rester maître de moi-même, cette sensation électrisante prend le dessus, me laissant déstabilisée et vulnérable face à son charisme indéniable.
Alors que je sens la proximité de Cole, une pensée ironique me traverse l'esprit : un tas de filles ici tueraient pour avoir cette proximité avec lui. Mais moi ? Non, pas vraiment. Je ne veux pas être comme ces filles qui succomberaient à son charme sans réfléchir. Je refuse d'être une de ces nombreuses conquêtes qu'il pourrait ajouter à sa liste. Je ne suis pas une de ces filles qui s'égarent dans le mirage de son aura magnétique. Je suis Maxime, et je refuse de me laisser emporter par ses charmes.
— Ça dépend, où ira ton petit cul après la course ? Il me souffle dans l'oreille.
Un frisson parcourt ma peau alors que chaque mot semble résonner en moi, éveillant une multitude d'émotions. Sa voix glaciale et dominante résonne dans l'air, provoquant une réaction physique que je lutte pour dissimuler.
Mais c'est Cole, putain.
— Certainement loin de toi. Tu penses vraiment m'avoir comme ça ? Va chier connard.
Il rigole au creux de mon oreille et me fait face.
— Bonne chance pour trouver quelqu'un qui acceptera une femme de ménage sur sa moto.
Alors que Cole se recule avec un sourire triomphant, une vague de colère monte en moi. Je serre les poings pour contenir ma frustration, sentant l'adrénaline pulser dans mes veines. Son attitude arrogante et triomphante m'irrite au plus haut point.
Une part de moi brûle d'envie de le défier, de lui prouver qu'il ne peut pas me dominer aussi facilement. Mais pour l'instant, je reste là, à le regarder s'éloigner avec un mélange de colère et de défi dans les yeux, déterminée à ne pas lui laisser le dernier mot.
Je m'avance vers les courses de moto, une détermination farouche me guidant à travers la foule. Parmi les motards attendant leur chaperon rouge, j'aperçois l'un d'entre eux qui semble être seul, scrutant nerveusement la foule à la recherche de son partenaire. Sans hésitation, je me dirige vers lui, repérant l'opportunité de m'impliquer dans cette course palpitante.
Arrivant à sa hauteur, je lui adresse un regard décidé, cherchant à capter son attention parmi la cacophonie environnante.
— Salut, est-ce que je pourrais monter avec toi ? Je lui demande.
Le motard, un peu hésitant, secoue la tête.
— Désolé, j'ai déjà un chaperon rouge pour la course beauté.
— Oui, mais actuellement tu es tout seul, je dis avec un sourire séduisant.
Je sens le regard du motard peser sur moi, parcourant chaque contour de mon visage, chaque ligne de mon corps. Un frisson d'assurance traverse mon être alors que je remarque son intérêt croissant. Dans cet instant, je saisis l'opportunité qui se présente à moi, sachant que mon regard peut être mon allié pour obtenir ce que je veux. Et, si je fais jouer mes contacts, ça me donne une double chance de monter sur sa moto. Je réfléchis rapidement. Connaissant la réputation de Cole, je décide de jouer également de cette carte.
— Tu connais Cole, non ? Je suis sa cousine. Il ne serait pas content si je manquais ça, je dit en m'appuyant sur sa moto d'une main.
Je balance une hanche et pose ma main dessus. Son regard descend observant mes formes. Puis sourit.
— Pourquoi tu n'es pas avec lui alors ? Il me demande.
— Il a peur, je réponds au tac au tac. Il ne veut pas mettre sa cousine en danger. Mais, je ne suis plus un enfant, et j'ai envie de monter sur cette moto.
Il sourit, satisfait de ma réponse.
— Je le déteste ton cousin, il me dit en me tendant le casque. Allez tiens, on va le rendre fou de rage tous les deux.
Je souris, et je monte derrière lui, mon cœur battant la chamade d'excitation et d'appréhension mélangées. Je me cramponne fermement, prête à vivre cette expérience avec une intensité palpitante.
Je suis assise derrière le mec sur la moto, me cramponnant fermement à lui alors que nous avançons jusqu'à la ligne de départ avec les autres motards. Je sens le vent fouetter mon visage, mon cœur battant la chamade d'excitation. Au loin, je repère des cheveux colorés dépassant d'un casque, et je reconnais immédiatement Cole et Alyssa. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un léger rire sarcastique dans ma tête. Le motard avec qui je suis se place juste à côté d'eux, délibérément, je n'en doute pas un instant. Il a dit qu'il détestait Cole, alors c'est certainement pour lui montrer que je suis de son côté. Ah, les jeux de pouvoir et d'ego entre riches enfants gâtés. C'est à se demander qui joue avec qui.
Le moment se fige lorsque Cole tourne la tête et fixe intensément le motard avec qui je suis. Son regard est empreint de défi, de cette arrogance typique qui lui est propre. Mais quand ses yeux se posent sur moi, tout change. Je peux sentir l'intensité de son regard, un mélange de surprise et d'une lueur indéfinissable dans ses yeux. Une expression de choc traverse son visage, un instant figé dans le temps où il semble presque déconcerté. Ses traits habituellement confiants sont temporairement troublés par cette rencontre inattendue. C'est comme si quelque chose d'imprévu s'était glissé dans sa réalité soigneusement orchestrée, le forçant à reconsidérer sa perception des choses.
Nous nous fixons intensément, capturés dans ce moment suspendu où les mots ne sont plus nécessaires. C'est comme si nous étions seuls au monde, tous les autres participants à la course s'effaçant dans le décor tandis que nos regards se croisent, chargés d'une électricité palpable. C'est un échange muet, mais dans ce silence, tant de choses sont dites. Une fille vêtue d'une combinaison de course arborant un drapeau à damiers s'avance, annonçant le début imminent de la course. Son geste solennel et déterminé tranche dans l'air chargé d'excitation, tandis que les moteurs des motos rugissent en anticipation, prêts à se lancer dans une danse effrénée à travers les virages et les lignes droites.