Chapitre 9

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Georgina

La gueule de bois, c’est vraiment pas le meilleur moyen de commencer une journée. Je me lève lentement, la tête encore lourde comme si un poids énorme y était posé. La lumière du matin filtre à travers les rideaux, et chaque rayon semble me frapper comme une vague de chaleur. Je cligne des yeux, essayant de chasser les images floues de la soirée d’hier. Jenny,  s’assoit à côté de moi, son visage empreint d’une inquiétude bienveillante. Elle me tend un doliprane, et je murmure un « merci » timide, ma voix un peu rauque, comme si j’avais passé la nuit à crier.

-Tu te rappelles de quelque chose ? me demande-t-elle, sa voix douce contrastant avec le bourdonnement incessant dans mes oreilles.

Je secoue la tête, exaspéré par le vide dans ma mémoire.

-Rien du tout... je suis trop bête,  dis-je, le ton chargé de frustration.

C’est vrai, je me sens tellement stupide d’avoir laissé la situation dégénérer. À ce moment-là, elle m’enlace, me réconfortant par sa présence. C’est incroyable comme un simple geste peut apaiser les choses.

- Écoute-moi, je vais te préparer un café. Essaie de te préparer et mets des lunettes de soleil. On aurait dû y aller samedi soir et pas un dimanche,  dit-elle en essayant de me rassurer.

Ses mots, bien que simples, résonnent comme une promesse de réconfort.

- T'es la meilleure, Jenny, lui dis-je en souriant faiblement, reconnaissant de l’avoir à mes côtés. Elle me sourit en retour, son regard plein de compréhension, avant de quitter la chambre pour m’aider.

Je me lève avec difficulté, sortant mon sac qui traîne au sol. Ça fait presque une semaine que je suis chez elle, coupé du monde extérieur. Je n’ai même pas pris la peine de répondre aux appels de mes parents, et je me demande s’ils s’inquiètent. Mais ils n’ont pas l’air de s’en faire, vu qu’ils n’ont pas contacté le lycée ni la mère de Jenny.

Je m’habille rapidement d’un jogging noir et d’un body noir à manches longues, enfilant un pull par-dessus pour me sentir un peu plus à l’aise. J’attache mes cheveux en une queue de cheval, me démaquillant à la hâte. Mon mascara a coulé, et on dirait que j’ai pleuré, mais je ne me souviens pas d’avoir pleuré.

Je pose les lunettes de soleil sur mes yeux, espérant qu’elles cacheront un peu de la fatigue qui se lit sur mon visage. En descendant les escaliers, je sens mon estomac se retourner, mais je fais de mon mieux pour ignorer la sensation désagréable.

Dans la cuisine, Jenny m’attend avec une tasse Starbucks transportable de café fumant. Je lui souris, reconnaissant, avant de prendre mon sac. Elle a ce talent pour rendre les choses un peu plus faciles, même dans les moments les plus difficiles.

Nous sortons ensemble, et le soleil du matin me frappe en plein visage. Je plisse les yeux, mais je sais que je dois m’habituer à la lumière. Nous marchons jusqu’à l’arrêt de bus, et durant le trajet, je m’assoupis légèrement sur ses épaules, profitant de sa chaleur et de sa présence réconfortante.

Le mouvement du bus me berce, et pour un instant, je parviens à oublier la douleur qui me tenaille. C’est un moment de répit, un petit répit avant de plonger à nouveau dans la réalité du lycée.

Soudain, le bus s'arrête brusquement, et une vague d'excitation me traverse. Nous sommes enfin arrivés à destination. Jenny, pleine d'énergie, prend ma main et nous descendons ensemble, impatients de retrouver nos amis.

À peine avons-nous mis les pieds sur le sol que je repère Nate et Emma, toujours aussi fous amoureux l'un de l'autre, un vrai couple modèle. Jonathan, fidèle à lui-même, est là, absorbé par un livre, comme s'il était dans un monde à part.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant