Chapitre 5

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                                                               Georgina

L'alarme retentit dans les couloirs, un cri strident qui résonnait comme un appel à l'évasion. Mon cœur battait la chamade alors que je me précipitai vers la sortie, mes pas résonnant sur le carrelage froid et impersonnel de cette prison pour enfants. Chaque seconde semblait s'étirer, amplifiant ma sensation d'urgence. Je n'avais été dans ce lycée que deux jours de ma vie, mais déjà, l'angoisse et l'ennui me rongeaient.

En franchissant le seuil de l'établissement, je fus accueilli par l'air frais de l'extérieur, un contraste saisissant avec l'atmosphère étouffante des salles de classe. Le vent jouait dans mes cheveux, et je pouvais sentir l'odeur de l'herbe fraîchement coupée mélangée à celle des arbres qui bordaient la cour. C'était une bouffée d'air pur, mais elle ne suffisait pas à chasser la sensation de claustrophobie qui m'envahissait depuis mon arrivée.

Les cris des élèves dans la cour résonnaient autour de moi, un mélange de rires et de chuchotements, mais je me sentais étrangement détaché de tout cela. Les visages des autres élèves, à la fois familiers et étrangers, défilaient devant mes yeux. Je me sentais comme un intrus, un étranger dans un monde qui ne m'appartenait pas. Les deux jours passés dans ce lycée avaient été marqués par des moments de malaise, des regards furtifs et des conversations qui semblaient se dérouler à des années-lumière de ma réalité.

Je me remémorai les couloirs sombres, les murs ornés de graffitis et les salles de classe où l'ennui s'était installé comme un invité indésirable. Les professeurs, bien que bienveillants, ne parvenaient pas à éveiller en moi l'intérêt que j'espérais. Chaque leçon était une lutte pour rester concentré, mes pensées vagabondant vers des horizons lointains, loin de cette routine que je n'avais pas choisie.

Alors que je me tenais à l'extérieur, j'observai les autres élèves se rassemblant, certains riant, d'autres discutant avec animation. Je me sentais comme un spectateur dans cette scène, un observateur silencieux de vies qui semblaient si pleines de promesses. Je réalisai que, malgré l'excitation de la nouveauté, je n'étais pas prêt à affronter cette réalité. La liberté que je ressentais en ce moment était à la fois délicieuse et éphémère, comme un rêve dont je savais que je devrais bientôt me réveiller.

Je pris une profonde inspiration, savourant cette sensation d'évasion, mais au fond de moi, je savais que l'alarme ne marquait pas seulement la fin d'une journée de cours. Elle symbolisait mon désir de fuir un endroit où je ne me sentais pas à ma place, un endroit qui me pesait comme une chape de plomb. Je n'étais pas encore prêt à abandonner cette quête de liberté, à me soumettre à la routine d'un lycée qui ne semblait pas fait pour moi.

Je pris mon téléphone que j'avais pensé à charger pour une fois et mis le GPS pour ne pas me perdre, j'avais retenu la leçon. Je marchai pendant quelques minutes jusqu'à arriver sur le pont. Je m'assis, laissant mes jambes tomber dans le vide, ce qui procura des frissons agréables le long de ma colonne vertébrale. C'était un moment à la fois apaisant et troublant, comme si j'étais suspendu entre deux mondes. Je sortis de mon sac une clope avant de l'allumer, savourant le premier tirage. La fumée s'élevait lentement vers le ciel gris, se mêlant aux nuages menaçants qui planaient au-dessus de ma tête.

Je fermai les yeux, essayant de m'imaginer dans un vide de rêve, loin des tracas du quotidien. Je me voyais sur une plage ensoleillée, les vagues caressant le sable chaud, le bruit des rires et de la musique flottant dans l'air. Mais la réalité me frappa de plein fouet quand la pluie commença à tomber. Les premières gouttes étaient timides, mais rapidement, elles se transformèrent en un véritable torrent. Il ne fait que pleuvoir à Londres ou quoi ? Je me mis à rire, un rire amer, conscient que la ville avait sa propre manière de me rappeler la réalité.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant