Chapitre 12

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Hasher

-Sa va aller Hasher, murmura-t-elle d'une voix faible, presque un souffle, comme si chaque mot lui coûtait un effort immense.

Je lui pris la main, la serrant doucement, la gardant contre moi, comme si cela pouvait lui donner la force dont elle avait tant besoin. Une larme coula de ma joue, une seule larme, mais elle semblait porter tout le poids de ma douleur.

Je l'essuyai rapidement, ne voulant pas qu'elle remarque que je pleurais, que j'étais faible devant elle. Mais elle le remarqua, ses yeux se posant sur moi avec une tendresse infinie, et elle esquissa un léger sourire, un sourire qui déchirait mon cœur.

- Je t'aime Hasher, ta maman t'aime, sache-le... murmura-t-elle encore, sa voix à peine audible, mais chaque mot résonnait en moi comme un écho de son amour inconditionnel.

- Ça va aller, maman, tu vas rester avec moi ! m'exclamai-je, un peu trop fort, ma voix brisée trahissant la douleur qui m'envahissait.

Les sanglots commençaient à s'élever, floutant ma vue, rendant la pièce encore plus sombre. Sa main me lâcha légèrement, avant de tomber sur le lit, inerte, comme si elle avait perdu toute force.

Je la regardai, son visage paisible mais marqué par la souffrance, ses traits si familiers devenant étrangement distants. Ses yeux, qui brillaient autrefois de vie et de chaleur, commençaient à se fermer lentement, et je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine.

La tristesse m'envahit, une vague déferlante, mais une colère sourde montait en moi, une rage contre cette maladie impitoyable qui l'avait emportée, qui m'arrachait à elle. Je voulais crier, hurler que ce n'était pas juste, que je ne voulais pas la perdre.

L'écran du moniteur à côté d'elle émettait un bip régulier, un son qui avait été notre compagnon dans ce combat, mais soudain, il se mit à afficher une ligne droite. Un silence assourdissant prit place dans la pièce, comme si le temps lui-même s'était arrêté. Je ressentis un vide immense, un gouffre qui s'ouvrait sous mes pieds, me menaçant de m'engloutir.

Je l'enlaçai une dernière fois, serrant son corps contre moi, comme si je pouvais la garder ici, avec moi. La chaleur de son corps s'éteignait lentement, et je me sentis perdu, abandonné dans un monde devenu trop froid. Les larmes coulaient librement sur mes joues, et je savais que je ne pouvais plus rien faire. Mon cœur se brisait, chaque battement résonnant comme un adieu, une promesse de ne jamais l'oublier.

La  peur m'envahit, je secoue sa mère, espérant qu'elle se réveille.

- Nan... maman, reste avec moi, j'ai besoin de toi, tu ne vas pas me laisser... maman, maman !!  criai-je, ma voix cassée, résonnant dans la chambre froide et stérile de l'hôpital.

Les murs semblent se refermer autour de moi, et le silence pesant me fait frissonner. Les infirmières arrivent en courant, l'une d'elles me prend dans ses bras pour m'éloigner du corps sans vie de ma mère, tandis que l'autre éteint le moniteur qui, jusqu'à ce moment, avait émis le rythme de son cœur.

Elle pose un drap blanc sur son corps, comme si cela pouvait effacer la douleur qui me ronge.

De la peur, de la colère, de la tristesse... Tout cela se mélange en moi comme une tempête. Je ne comprends pas ce qui vient de se passer.

Pourquoi est-ce que cela arrive ? Pourquoi elle ?

Les larmes coulent sur mes joues, brûlant ma peau, et chaque seconde qui passe me semble une éternité. Je me sens perdu, comme si le sol s'était dérobé sous mes pieds. Mes souvenirs avec elle défilent dans ma tête, des moments de joie, des rires, des étreintes réconfortantes. Maintenant, tout cela semble si lointain, si irréel.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant