Chapitre 11

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Georgina

Alors que j'entre à peine dans la salle, tous les regards se posent sur moi, comme si le temps s'était arrêté et que chaque personne présente attendait avec impatience que je fasse quelque chose. Une vague de chaleur monte en moi, mais elle est rapidement suivie par des frissons glacés qui parcourent mon échine. Mes mains commencent à trembler légèrement, trahissant l'anxiété qui m'envahit. Je me demande pourquoi je suis ici, pourquoi je me suis mise dans cette situation si inconfortable.

-Georgina ? Tout va bien ?  me demande un des professeurs de musique, sa voix résonnant dans l'air lourd de tension.

À ce moment précis, je me sens comme si j'étais sur le point de m'effondrer. Les mots se bousculent dans ma tête, mais je ne parviens pas à les articuler. Je cherche une échappatoire, une excuse, n'importe quoi pour fuir cette attention.

Euh... oui, oui, ça va super ! Je me suis trompée de porte,désolée,au revoir ! dis-je précipitamment, ma voix trahissant mon malaise.

Je tourne les talons, mon cœur battant à tout rompre, et dans un geste presque instinctif, je ferme violemment la porte derrière moi, laissant derrière moi un murmure de curiosité et d'incompréhension.

Une fois dans le couloir, je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les battements rapides de mon cœur qui semblent résonner dans mes oreilles. Je me promets de ne plus jamais reproduire cette erreur.

Alors que je m'éloigne, je réfléchis à la façon dont ces moments de doute et d'incertitude sont souvent les plus révélateurs. Mais pour l'instant, je choisis de fuir, de me retrouver dans un espace où je peux respirer, loin des regards pesants et des attentes.

Je me redirige vers la salle de musique, le couloir résonnant des échos de mes pas. L'air est chargé de cette odeur familière de bois et de partitions, un mélange qui me réconforte. Les murs sont ornés de posters d'artistes légendaires, chacun racontant une histoire, une passion, une vie dédiée à la musique. Une fois à l'intérieur, je retrouve mes amis , mais mes pensées divaguent sans arrêt, comme des nuages qui dérivent lentement dans un ciel d’orage. Les notes s'élèvent, mais elles ne parviennent pas à capturer mon esprit, qui s'évade vers des horizons lointains.

L'heure passe, et je me rends compte que la salle se vide peu à peu. Nate Emma et Ryle , absorbés par leurs propres préoccupations, finissent par partir. Je décide de rester encore un peu, une petite voix en moi me pousse à m'entraîner, à me plonger dans la musique qui me réchauffe le cœur.

Je m'installe sur un tabouret, l'odeur du cuir et du bois me rappelle que la musique est mon refuge. J'ajuste ma guitare, les cordes vibrent sous mes doigts, et je prends le micro, le métal froid contre ma peau. Mes mains tremblent légèrement, mais je respire profondément, me préparant à entrer dans mon propre monde.

Je choisis une chanson qui me parle, une mélodie qui résonne avec mes émotions. En commençant à chanter, ma voix s'élève timidement, puis se renforce, remplissant la salle vide de son écho.

Mes yeux se ferment doucement, je laisse la musique m'envahir. Mes gestes deviennent instinctifs, mes doigts glissant sur les cordes de la guitare avec une aisance que je ne me connaissais pas. Je peux sentir chaque note résonner dans ma poitrine, chaque parole s'échapper de mes lèvres comme une confession silencieuse. La mélodie devient une catharsis, un moyen d'exprimer des sentiments que je n'ai jamais osé partager.

Alors que je chante, mes pensées errent entre les souvenirs et les désirs inavoués. Je me vois dans le reflet du miroir, le visage illuminé par la lumière tamisée de la salle. Mes yeux brillent d'une lueur intense, à la fois de passion et de mélancolie. Chaque note me ramène à ces instants, et je me sens à la fois vulnérable et puissant.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant