Chapitre 4

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                                                             Georgina

Les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je me laissais emporter par la voix envoûtante de Lana Del Rey. Sa musique, douce et mélancolique, enveloppait mes pensées comme une brume légère. Chaque note résonnait en moi, me transportant dans un univers à la fois nostalgique et rêveur. Je me souviens d'un moment précis, un souvenir qui me revenait en tête comme une vague : le surnom que m'avait donné Mr Stone. Quel con, vraiment. Ce surnom, à la fois amusant et embarrassant, me faisait sourire malgré la tristesse ambiante.

Mon regard se perdait dans le vide, hypnotisé par les gouttes d'eau qui tombaient incessamment sur la vitre du bus. Je pouvais presque entendre le bruit léger de l'eau s'écrasant contre le verre, un son apaisant qui contrastait avec le tumulte de mes pensées. La pluie créait des traînées sur la vitre, dessinant des motifs aléatoires qui semblaient danser au rythme de la mélodie. Je pouvais sentir l'humidité de l'air, une odeur fraîche et terreuse qui se mêlait à celle des sièges en tissu usé.

Chaque battement de la musique me rappelait des souvenirs, des moments passés, des rires partagés. Je fermais les yeux un instant, laissant la mélodie m'envahir complètement. Les paroles de Lana résonnaient dans mon esprit, évoquant des émotions que je ne savais pas comment exprimer. Dans cette bulle sonore, entouré par la pluie et les souvenirs, je me perdais, cherchant un sens à tout cela, un moyen de comprendre ce que je ressentais vraiment.

Le bus s'arrêta net, me tirant de ma rêverie. Je sortis, l'air frais m'accueillant comme un vieux compagnon. Je pouvais sentir l'humidité sur ma peau, un léger frisson parcourant mon corps alors que je me dirigeais vers le trottoir. Au loin, je vis Jenny et Emma, leurs silhouettes se découpant contre le gris du ciel. Elles étaient en train de rigoler de plus belle, un son cristallin qui résonnait dans l'air, me faisant sourire malgré moi.

À mesure que je m'approchais, l'odeur des croissants chauds d'une boulangerie voisine me parvint, mêlée à celle de la pluie qui avait laissé une empreinte fraîche sur le bitume. C'était un parfum réconfortant, qui me rappelait les dimanches matins passés à traîner, à savourer la vie sans précipitation. En les rejoignant, je pouvais voir leurs visages illuminés par la joie, leurs yeux pétillants de malice. Jenny, avec ses cheveux d'un noir en désordre, était en train de raconter une histoire, gesticulant avec enthousiasme, tandis qu'Emma, avec son sourire contagieux, l'écoutait attentivement, riant à chaque punchline.

Lorsque j'arrivai près d'elles, je fus enveloppé par leur énergie positive. Leurs rires résonnaient dans mes oreilles, un son chaleureux qui me réchauffait le cœur. Je pouvais presque toucher cette atmosphère joyeuse, palpable et vivante. Je les saluai, et en un instant, je fus entraîné dans leur conversation, oubliant les pensées mélancoliques qui m'avaient assailli dans le bus. Les éclats de rire et les histoires partagées formaient une bulle protectrice autour de nous, où le monde extérieur semblait s'effacer, laissant place à notre complicité.

Elles me virent et se mirent à sourire, leurs visages s'illuminant d'une chaleur amicale.

-Hé, regarde qui est là ! s'exclama Jenny, sa voix douce résonnant comme une mélodie familière. On t'attendait !

- Oui, on avait presque pensé que tu allais rater le bus ! ajouta Emma en riant, ses yeux brillants d'une malice joyeuse.

- Jamais ! répondis-je en feignant l'indignation, un sourire se dessinant sur mes lèvres. J'ai juste pris un peu de temps pour profiter du paysage.

-Profiter du paysage ? dit Jenny, en levant un sourcil. Tu veux dire profiter de ton sommeil !

Nous éclatâmes tous de rire, le son vibrant et contagieux qui flottait dans l'air. Je pouvais sentir l'excitation grandissante de la journée à venir, une anticipation presque palpable.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant