Chapitre 6

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                                                                                         Georgina

Alors que je mangeais, le bruit des couverts et le léger murmure de la télévision en arrière-plan créaient une ambiance paisible, presque réconfortante. C'était un de ces dimanches où la lumière du soleil filtrait à travers les rideaux, et l'odeur des plats cuisinés par ma mère remplissait la pièce. Tout à coup, ma mère coupa le silence, sa voix sérieuse attirant immédiatement mon attention.

-Chérie, nous avons parlé avec tes professeurs,commença-t-elle, et je sentis une inquiétude grandir en moi, comme un nu sombre s'annonçant à l'horizon.Et nous avons pris la décision que tu n'iras pas au voyage à Paris, annonça-t-elle, et à ce moment-là, le monde autour de moi sembla s'arrêter.

À ces mots, la colère monta en moi comme une vague déferlante.

-Comment ça ?! Vous ne pouvez pas faire ça !!criai-je, ma voix résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.

Mon cœur battait la chamade, et je ne comprenais pas comment ils pouvaient me priver d'une telle opportunité. Paris, la ville des lumières, des rêves et de l'aventure, était à portée de main, et je ne pouvais pas croire qu'ils allaient me l'enlever.

-Tu viens d'arriver dans ce nouveau lycée et tu dois te concentrer sur tes études, répliqua mon père d’un ton ferme, mais je ne voulais rien entendre.

À cet instant, je me sentais comme si le sol s'effondrait sous mes pieds.

-Je m'en fous, j'irai quand même, dis-je en me levant brusquement de table, la rage bouillonnant en moi.

Je sentais que mes parents ne comprenaient pas à quel point ce voyage comptait pour moi, combien il représentait une chance de découvrir le monde, de rencontrer de nouvelles personnes et de vivre des expériences inoubliables.

-Et avec quel argent ?s'exclama ma mère, la frustration dans sa voix.

À cet instant, mon envie de lui hurler dessus était exaspérante et forte. Je ne pouvais plus supporter cette situation. Mon esprit était en ébullition, et je ne savais pas comment exprimer la profondeur de ma déception. Dans un geste impulsif, je claquai la porte et la fermai à clé derrière moi.

Une fois seule, je me laissai tomber au sol, la tête sur mes genoux, trempée de larmes. Je pleurais, un flot ininterrompu de chagrin et de désespoir, me sentant complètement perdue et incomprise.

Les minutes passèrent, et je me sentais de plus en plus isolée dans ma colère. Je repensais à mes amis qui avaient déjà commencé à planifier ce voyage, à toutes les promesses de découvertes et d'amitié. Pourquoi mes parents ne pouvaient-ils pas voir à quel point cela était important pour moi ?

Je me levai finalement, essuyant mes larmes avec colère, et me dirigeai vers la fenêtre. Je regardai dehors, observant les feuilles des arbres danser au gré du vent, et je réalisai que je ne pouvais pas laisser cette décision me détruire.

Je pris un pull et l'enfila avant de prendre un sac et quelques affaires. Je pris mon chargeur et mon téléphone et sautai par la fenêtre. Je n'avais aucune idée de où aller, mais je marchais et marchais, le cœur battant, l'adrénaline pulsant dans mes veines. L'air frais de la nuit m'enveloppait, et l'obscurité m'offrait une sensation de liberté, mais aussi d'incertitude.

Les rues étaient désertes, illuminées par les lampadaires qui projetaient des ombres longues et inquiétantes. Chaque pas résonnait dans le silence, comme un écho de mes pensées confuses. Je me remémorais les raisons qui m'avaient poussé à fuir ainsi, les disputes, les tensions, ce besoin irrépressible de m'éloigner d'un environnement devenu oppressant. Je ne savais pas si je cherchais un refuge ou simplement une échappatoire.

Ma Vipère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant