Chapitre 15 :

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PDV AGATHE :

Je suis dans la salle d'attente en pleurs, j'ai appelé les Legrand qui arriveront dans la nuit, j'ai prévenu Tom, Adèle, Rose, Gab et Raph mais je leur ai dit de venir demain car Clara est au bloc pour l'instant et que plus de 3 visiteurs ne seront pas autorisé. Tout c'est passé si vite, je n'ai même pas vue ce gros malade planter Clara, je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, Clara aurait pu mourir, je ne pourrait pas me remettre de ça, je me suis rendue compte au moment où je l'ai vue tituber en sang, à quelle point je tenais à elle.
Je suis dans cette salle d'attente depuis une heure maintenant et Clara ne va pas tarder à sortir du bloc, je sais qu'elle est entre de bonnes mains avec Charles, je sais qu'il ferait tout pour Clara alors je sais que tout va bien se passer.
Je reçois toutes les minutes un message de Tom, Adèle, Rose, Gab ou Raph pour avoir des nouvelles et je ne sais pas quoi répondre, je suis tellement inutile ça me rend folle.

J'ai donc les yeux rivés sur la porte qui mène au bloc opératoire. L'air est froid, et pourtant, je sens des gouttes de sueur glisser le long de ma nuque. Mes mains tremblent encore, mes mains sont encore pleine de sang, le sang de Clara que j'essaie de frotter nerveusement, comme si ça pouvait effacer ce qui s'est passé. Je revois encore la scène, son visage crispé de douleur, le sang qui s'échappait de sa blessure, cette bouteille brisée qui s'est enfoncée dans son flanc... Les images défilent en boucle.

Tout a commencé comme une simple soirée. On discutait, elle et moi, j'avais juste demandé à ce qu'on fasse une pause de tout le travaille qu'on avait enchaîné toute la journée entre mes cours de médecine, ma préparation de partiels et les cours d'anglais que je donnait à Clara, tout était simple on se baladait juste toute les deux avant que ça tourne au désastre.

Agathe, cours. m'a-t-elle dit. Sa voix était calme, mais son regard et ses yeux m'a fait comprendre que c'était sérieux. Pourtant, je n'ai pas bougé. Je ne voulais pas la laisser seule face à eux, pas alors que c'était clairement de la vengeance pour cette défaite amère qu'elle avait infligée à l'un d'entre eux. Je fouillais dans mon sac, et heureusement, j'avais cette bombe anti-agression avec moi. J'ai réussi à en mettre dans les yeux de l'un des types, qui s'est mis à hurler en se tenant le visage. J'étais fière, sur le moment. Mais cette fierté n'a pas duré longtemps.
L'autre type, son ancien adversaire, avait cette bouteille brisée. Je l'ai vu s'élancer sur elle avec une haine glaciale dans les yeux, et je me suis figée. Elle se battait avec une telle détermination, tentant de l'esquiver, de le repousser, elle a même réussi à bien l'amocher. Puis, elle a réalisé que le troisième homme se dirigeait vers moi. Et au lieu de rester concentrée sur sa propre sécurité, elle a foncé pour m'aider, me protéger. Elle a réussi à battre celui qui m'avait pris pour cible mais à quel prix...
Je m'en veux tellement. Elle aurait dû être plus prudente, ne pas détourner son attention pour moi... Et là, ce connard en a profité pour la poignarder avec la bouteille. Le bruit du verre qui s'enfonce dans sa peau, son cri de douleur, son regard... tout est gravé dans ma tête, et je ne peux pas m'en débarrasser.
Quand je l'ai vue reculer et tituber, le sang coulant de sa blessure, j'ai compris que c'était grave. Elle a essayé de faire bonne figure, de me dire que ce n'était « pas si terrible » selon elle. Elle plaisantait même, d'une voix faible, pour me rassurer, alors que chaque seconde, je voyais sa peau devenir plus pâle. Je savais qu'elle ne voulait pas aller à l'hôpital, mais je n'avais pas le choix. Elle ne comprenait pas la gravité de sa blessure, ou elle refusait de l'admettre.
Alors, je l'ai emmenée ici de force, et j'ai expliqué à Charles ce qui s'était passé. Charles m'a dit qu'il l'emmenait tout de suite au bloc et que je devais attendre dans la salle d'attente pendant qu'il la prenait en charge. Je sais que Charles donnerait sa vie pour Clara et qu'elle est dans les meilleures mains mais depuis, je suis là, seule, à me torturer avec les pires scénarios. Est-ce que la blessure a touché un organe vital ? Est-ce qu'elle va s'en sortir sans séquelles ? Mon estomac se tord d'angoisse, et chaque minute qui passe devient plus insupportable.
Je réalise soudain à quel point je tiens à elle. Avant ce soir, je refusais de le reconnaître, de m'avouer que ses sourires, ses répliques piquantes, et même sa force impressionnante avaient fini par devenir une présence indispensable dans ma vie. Mais maintenant, je ne pense qu'à une chose : qu'elle s'en sorte, qu'elle ouvre les yeux, qu'elle me sourie encore comme elle l'a fait ce soir avant que tout ne bascule.

De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant