Chapitre 14 :

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Quelques jours après mon troisième combat, Je travaille chez moi l'anglais avec Agathe  qui au final n'a pas une entorse mais un gros bleu qui lui fais mal mais elle peut marcher c'est le principal, elle ne peut juste pas faire de sport et ne pas porter de talons ce qui a l'air de l'énerver. On est à notre deuxième heure de cours quand Agathe me dit, Tu voudrais pas qu'on fasse un tour dehors ? J'en peux plus d'être à l'intérieur j'ai besoin d'une pause.
Je lui dit alors, Ouais je veux bien, j'en peux plus non plus. On peut aller dans le grand parc à côté.
Agathe acquiesce et on remet chacun notre pull pour y aller, Tom n'est pas à la maison il passe la nuit chez Daphné, il est présente aux parents, il est très stressé mais bon tout le monde adore Tom donc ça devrait aller. Du coup ce soir je suis toute seule chez moi, enfin pour l'instant je ne sais j'ai plusieurs filles qui m'ont envoyés des messages je verrais.
Après avoir mis nos pulls je prends les clés et Agathe prend son sac à main au cas où et on sort. Je l'emmène jusqu'au parc qui est vraiment énorme, il n'y a presque personne, en même temps il est 19 heure donc il fais déjà nuit. On s'introduit dans le parc et je dis à Agathe, Louise est chez toi ce soir ?
Agathe me dit, Non elle est chez son copain donc je suis toute seule.
Je souris et lui dis, Bah on est dans le même bateau, Tom est chez Daphné ce soir, il rencontre ses parents.
Agathe hausse les sourcils et me dit, Attend déjà ? Mais Tom n'était pas du genre à ne pas sortir avec les filles, comme tu disais rien d'émotionnel que du sexuel ?
Je rie et lui dis, Si si mais elle est différente pour lui, ça se voit. Ils sont vraiment bien ensemble. En plus si ça peut aider Tom à s'attacher émotionnellement c'est parfait.
Agathe rie et je la regarde sans comprendre puis elle me dit, Tu ne te trouves pas culotté pour dire ça ??
Je souffle et lui répond, Après moi j'ai le droit, des qu'une personne me touche je ne sais plus respirer et c'est pas par amour si tu vois ce que je veux dire.
Agathe sourit tristement puis me dit, Oui mais moi je peux te toucher ! Pourquoi pas quelqu'un d'autre ?
J'hausse les épaules et lui dis, Parce que tu es spéciale ma jolie. Non en vrai je ne sais pas ce qui t'as permis de pouvoir me toucher mais ça n'a jamais marché avant et j'ai essayé pourtant.
Agathe me regarde étonnée et me dis, Tu as essayé ? Comment ça ?
Je souffle et repensant à cette époque et lui dis, Quand j'ai développé ce traumatisme c'était l'adolescence donc je voulais tomber amoureuse pour combler le manque que je n'avais pas eu avant et je me suis attaché à quelqu'un sans être amoureuse bien sûr, mais ce quelqu'un a essayé de me toucher et j'ai découvert mon traumatisme comme ça, elle a essayé de m'embrasser et j'ai fais comme une crise de panique avec la douleur en plus. Au début j'ai cru que c'était la panique parce que je tenais à elle puis j'ai fais des tests et non c'était pas ça. Elle m'a brisé le cœur en se doutant de ma gueule devant tout le monde, j'ai commencé la boxe à ce moment là. Un mal pour un bien j'ai envie de te dire.
Agathe me regarde avec ses beaux yeux et me dit, Ça a du être difficile au début de ne pouvoir toucher personne.
Je souffle et répond, Oui c'était pas facile mais bon heureusement je pouvais être touché par ceux que je connaissais et ça me suffisait et ça me suffit toujours.
Agathe sourit et me dit, Et par moi !!
On rigole devant sa réflexion, je lui dis, C'est con que ce soit toi que je puisses toucher et pas la femme de ma vie.
Agathe rie mais j'ai l'impression de voir dans ses yeux de la déception mais je dois me tromper puis elle dit, Clara c'est comme ça que tu m'annonces que je ne suis pas la femme de ta vie !
Je rie devant son air très théâtrale et elle me suit dans mon rire.
Je m'apprête à rétorquer quand un bruit attire mon attention, je lève les yeux et aperçoit trois silhouettes qui avancent vers nous. Je regarde plus attentivement et remarque que dans ces trois personnes il y a mon adversaire du combat précédent. Je croise son regard et je vois qu'il est sombre, il est rempli de la même colère que pendant le combat et après quand il m'a insulté. À côté de lui, deux mecs assez costaux, c'est là que je me rends compte de la gravité de la situation.
Je ne réfléchis pas et dit alors, Agathe cours. Ma voix est calme mais ferme, Agathe regarde dans ma direction et son souffle se coupe quand elle reconnaît l'homme en face de nous. Je me met devant elle avec mon instinct de protection qui s'enclenche, j'attends qu'elle parte mais elle ne bouge pas, sûrement trop choquée de la situation. Après quelques secondes sans bouger, elle sort quelque chose de son sac, une bombe anti agression. Je lui dis alors, Agathe s'il te plaît cours ! Elle me crie alors, Je ne te laisserais pas toute seule !
Je souffle me rendant compte qu'elle ne partira pas. Ils se rapprochent et commencent à nous encercler, mon adversaire face à moi, je me rapproche le plus possible d'Agathe pour pouvoir la protéger. D'un coup un des trois hommes s'approche d'Agathe mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit Agathe appuie sur son spray et lui met dans les yeux, il crie de douleur et trébuche sur un pavé et tombe. Je prends alors la main d'Agathe et lui dis, Tu restes collé à moi ok ?
Agathe acquiesce et je sens la peur émaner de son corps je lui dis alors, Ne t'inquiète pas je ne laisserais personne te toucher.
À ce moment là je vois mon ancien adversaire sortir quelque chose de son sac, une bouteille de bière en verre, il la casse contre le muret, la transformant en arme tranchante. Son regard est fixé sur moi, je sens qu'il est là pour me faire souffrir alors je me prépare à son arrivé. 
Il s'élance vers moi, tentant de me frapper avec son arme improvisée, j'évite son coup de justesse, sentant le verre frôler ma peau. Je me met en position de combat, je suis prête et l'attend, l'adrénaline est vite montée et je reste concentrée sur chacun de ces mouvements. Il enchaîne avec un autre coup que je pare avec mon avant-bras, je serre les dents en sentant le verre m'effleurer. Je le frappe dans les côtes le repoussant de quelques mètres.
Mais derrière lui je vois le troisième homme s'approcher d'Agathe qui recule lentement paniquée, je ne réfléchis pas, je m'avance vers mon ancien adversaire et lui met un crochet le plus fort possible pour le déstabiliser et je fonce vers Agathe. Je lui prend la main et la tiens proche de moi, puis je m'avance vers son adversaire et le maitrise facilement et le projette contre le mur, il titube, assommé.
Mais je sens une présence dans mon dos et avant que je ne puisse réagir, une douleur vive et brûlante explose dans mon flanc. Mon ancien adversaire, le visage déformé par la haine, vient de planter le côté tranchant de la bouteille de bière sur le côté gauche de mes abdos, je le vois sourire avant de s'éloigner. Un crie de douleur s'échappe de ma bouche malgré moi. Je recule en titubant, ma main se pose sur ma blessure instinctivement et je sens le sang s'échapper de ma blessure entre mes doigts.
J'entends Agathe crier, CLARA !, elle se précipité vers moi complètement paniquée, j'essaie de la rassurer mais je sens mes forces diminuer.
Les trois types se relèvent tous assez mal en point et partent en courant avant de pouvoir se faire repérer. Agathe es déjà mes côtés, ses mains tremblantes pendant qu'elle évalue la gravité de ma blessure. Elle me dit alors avec la voix tremblante, on va à l'hôpital tout de suite ! Je la regarde et dis, Non ça va aller, c'est pas si grave...Mon souffle est court et chaque mot est de plus en plus difficile à articuler. La douleur est forte mais aller à l'hôpital veut dire convalescence et pas d'entraînement pendant au moins une semaine et ça ne m'enchante pas du tout.  J'arrive à la moitié du tournoi je ne peux pas me permettre de perdre du temps d'entraînement.
Agathe me fixe avec un regard qui ne me laisserais pas objecter et me dit, Clara arrête de faire ta tête de mule s'il te plaît. Je ne te laisses pas comme ça ! Tu te vides de ton sens.
Je sens qu'elle est complètement paniquée et je me rend compte de mon état, elle enlève alors son pull et le presse pour tenter d'arrêter l'hémorragie, et malgré mon faible sourire pour la rassurer je sans mes jambes me lâcher. Agathe me lève doucement et me prend par le bras, elle use toute ses forces pour me maintenir debout, j'essaie de l'aider le plus possible mais le monde autour de moi semble tourné de plus en plus vite.
Le trajet jusqu'à l'hôpital me semble flou, je me rappelle d'Agathe me parlant tout le long avec une voix douce mais inquiète pour me maintenir consciente.
Une fois arrivée aux urgences, Agathe explique la situation et Charles arrive tout de suite pour me prendre en charge en urgence. Pendant que plusieurs médecins et Charles me mettent sur un brancard et s'occupe de me stabiliser je fixe Agathe qui me regarde en larmes, les yeux fixés sur moi, je n'ai jamais vue des yeux aussi inquiets de ma vie. Avant de fermer les yeux, épuisée par la douleur et le choc, je lui murmure en voyant qu'elle regarde mes lèvres,  Je suis désolé. et je m'endors complètement, sur la route pour aller au bloc.

De la haine à l'amour il n'y a qu'un pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant