Chapitre 21.

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Quelqu'un, je vous dis, nous souviendra de nous, même dans un autre temps.
• Safia Al-Jabar, 1915


La journée est chaude et le soleil haut dans le ciel.

Hermione marche devant Malfoy, la tête bourdonnant de bruits, et les yeux scrutant le désert.
C'était une matinée calme, puis une marche encore plus silencieuse. Elle essaie de ne pas se concentrer sur ce qui s'est passé la nuit dernière, mais toutes les quelques minutes, son esprit revient inévitablement à lui et à ses lèvres sur sa peau.

Il est silencieux. Il ne lui a pas adressé un mot depuis ce matin. À peine l'a-t-il regardée, sauf quand elle a dit, « On devrait pouvoir trouver la Caverne aujourd'hui. »

« D'accord, » fut sa réponse avant qu'il ne détourne le regard.
D'accord.

Rien n'est d'accord, elle voulait lui dire. Les choses ne vont vraiment pas bien.
Mais au lieu de cela, Hermione se tourna et continua de marcher.
Depuis, elle n'a pas arrêté de marcher, ni de le regarder.

Il est là, pourtant, derrière elle.

Elle le sait—elle peut entendre ses pas discrets dans le sable. Mais elle souhaiterait qu'il marche au moins à côté d'elle pour ne pas avoir l'impression qu'il est si loin. Elle a essayé de ralentir ses pas pour voir ce qui se passerait, mais la distance est restée la même. Elle accéléra et il la suivit—l'espace entre eux ne se réduisit pas. C'est comme s'il essayait délibérément de rester aussi éloigné que possible sans les ralentir tous les deux.

Hermione soupire et baisse son foulard pour boire un peu d'eau. Elle regarde autour d'elle dans le désert et fronce les sourcils.
Ils ont quitté le wadi à l'aube, et elle s'attendait à voir plus de montagnes, mais ça n'a ouvert que sur une plaine, une terre sans dunes. Plus ils s'éloignent du wadi, plus elle s'inquiète car ils sont censés trouver la caverne aujourd'hui, mais tout ce qu'elle voit, c'est... rien.

Peut-être qu'ils devront marcher après la tombée du jour, jusqu'à la nuit.

Hermione ralentit son rythme juste assez pour incliner son menton et jeter un coup d'œil par-dessus son épaule.

Le visage de Malfoy est à moitié couvert par son foulard, mais elle croise immédiatement ses yeux et sursaute lorsqu'il la regarde sans détour. Hermione se tourne brusquement en avant, son cœur manquant un battement.

« Idiote, » murmure-t-elle en secouant la tête face à sa réaction puérile. Ils se sont défiés dans ce jeu du regard pendant tout un mois et maintenant, elle ne peut même plus le regarder dans les yeux. Tout ce travail pour rien. « Tu es vraiment une idiote, Hermione. »

Elle essuie la goutte de sueur qui perle sur son front et plisse les yeux en regardant l'énorme forme sombre et mouvante qui se niche dans le sable devant elle.

C'est une caverne.

Hermione cligne des yeux.

C'est parti.

À la place, il y a une courbure lointaine des rayons du soleil qui donne l'impression qu'il y avait quelque chose là—un mirage. L'estomac d'Hermione se tord mal à l'aise à l'idée de devoir maintenant affronter des mirages. C'est très gênant de devoir remettre en question chaque chose qu'elle voit et elle espère que la prochaine caverne qu'elle apercevra ne sera pas qu'un simple tour d'optique.

Elle est surprise de n'avoir pas encore été trouvée par Amina ou les secouristes. Cela fait trois jours qu'ils ont quitté le campement, ce qui signifie que des gens les recherchent. Elle compte sur Amina pour savoir qu'en disparaissant, elle irait chercher la Caverne. Le fait que personne ne les ait trouvés signifie qu'Hermione et Malfoy ont dû voyager trop loin, ou que les secouristes ont rencontré un obstacle dans leur recherche. Hermione espère que ce n'est pas le cas ; elle ne sait même pas exactement ce qu'elle doit faire une fois qu'elle aura trouvé la Caverne pour être ensuite retrouvée.

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