Je sors de la salle de bain, le bruit de la porte qui se referme derrière moi semblant résonner dans le silence du salon. Mes cheveux encore humides collent légèrement à ma nuque, et les vêtements qu'Isaac m'avait prêtés me tombaient un peu grands.Je tire nerveusement sur les manches trop longues du sweat, l'odeur familière qui s'y accroche me faisant frissonner.
Il est là, assis sur le canapé, le dos légèrement courbé, ses coudes appuyés sur ses genoux. Son regard fixe un point invisible devant lui, mais dès qu'il m'entend arriver, il relève les yeux. Nos regards se croisent. Un instant suspendu. Je reste debout, un peu gênée, un peu consciente de son attention, comme si la pièce elle-même retenait son souffle.
— Merci... pour la douche et les vêtements, dis-je finalement, ma voix plus douce que je ne l'aurais voulu.
Il hoche légèrement la tête, ses traits détendus mais ses yeux toujours ancrés dans les miens.
— Pas de quoi.
Je m'avance lentement vers le canapé, mes pas feutrés sur le parquet. Je m'assieds à l'autre bout, pas trop près, pas trop loin non plus. La distance semble à la fois nécessaire et insupportable. Je tire encore sur les manches du sweat, nerveuse, essayant de trouver une distraction quelconque, mais rien dans cette pièce ne semble pouvoir m'éloigner de lui.
Isaac ne bouge pas. Il m'observe avec une intensité silencieuse, presque trop palpable, et je sens cette tension familière s'installer entre nous. Ce n'est pas nouveau.
Elle a toujours été là, cette force invisible qui nous attire, qui nous maintient toujours un peu trop près, toujours sur le fil. Mais ce soir, dans ce silence, dans cette proximité forcée, elle semble presque écrasante.
— Ça te va bien, lâche-t-il finalement, son ton bas et légèrement rauque.
Je fronce les sourcils, un peu prise au dépourvu.
— Quoi ?
— Les vêtements, reprend-il, un coin de ses lèvres se relevant en un sourire subtil. Ils te vont bien.
Je baisse les yeux sur le sweat beaucoup trop large et le pantalon qui flotte presque autour de mes hanches, et je laisse échapper un petit rire, plus nerveux qu'amusé.
— Tu plaisantes ? On dirait que je me suis perdue dans un sac.
— C'est peut-être pour ça que ça te va.
Son sourire s'élargit un peu, mais son regard, lui, reste sérieux, captivant. Je sens mes joues s'échauffer légèrement, comme si son attention avait un poids physique. Je détourne le regard, cherchant à briser cette tension, mais c'est inutile.
— Isaac... commence-je, ma voix hésitante, mais je ne termine pas.
Il se redresse légèrement, son corps se tournant un peu plus vers moi.
— Quoi ? murmure-t-il, sa voix douce, mais chargée de cette même tension.
Je relève les yeux, et il est trop proche maintenant, trop réel. Mon cœur s'emballe, et je me déteste un peu pour ça, pour la façon dont il peut me désarmer sans même essayer. Ses yeux sont fixés sur les miens, puis glissent brièvement sur ma bouche, si rapidement que j'aurais pu croire l'avoir imaginé. Mais je sais que ce n'est pas le cas.
Il s'appuie contre le dossier du canapé, croisant les bras, mais son regard reste sur moi, comme s'il attendait quelque chose. Comme s'il me mettait au défi de faire un pas, ou peut-être d'en reculer un.
Mon cœur bat à tout rompre, et c'est comme si tout s'était arrêté autour de nous. Il attend. Il ne bouge pas, mais son regard brûle, son silence me provoque, m'incite. Je sais ce qu'il veut. Ce qu'il n'ose pas faire, parce qu'il veut que ce soit moi qui choisisse.
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𝐂𝐀𝐌𝐈𝐋𝐀 & 𝐈𝐒𝐀𝐀𝐂
Romance𝘈𝘱𝘳𝘦̀𝘴 𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘪𝘴 𝘭'𝘪𝘳𝘳𝘦́𝘱𝘢𝘳𝘢𝘣𝘭𝘦, 𝘊𝘢𝘮𝘪𝘭𝘢 𝘏𝘢𝘳𝘭𝘦𝘺 𝘢 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘢𝘣𝘢𝘯𝘥𝘰𝘯𝘯𝘦́, 𝘦𝘴𝘱𝘦́𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘧𝘶𝘪𝘳 𝘶𝘯 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘦́ 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘭𝘰𝘶𝘳𝘥 𝘢̀ 𝘱𝘰𝘳𝘵𝘦𝘳. 𝘚𝘪𝘹 𝘮𝘰𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘵𝘢𝘳𝘥, 𝘢𝘭𝘰𝘳�...