-Buuuut !
Je m'exclame alors que Camille se lève, folle de joie. Toute la foule de l'espace VIP crie et se met à chanter alors que sur la pelouse, Neymar fête son deuxième but du match dans les bras de ses coéquipiers.
-Plutôt cool comme cadeau de remerciement pour m'avoir héberger deux semaines, non?
-Maintenant que je sais que tu as libre accès VIP pour tous les matchs, c'est un cadeau qui va devenir une habitude chérie !
Le coup de sifflet final retentit et les cris augment. Ça faisait deux semaines que je n'étais pas revenu à Camp Nou, mais l'ambiance d'aujourd'hui dépasse toutes mes attentes. La foule est folle et les joueurs surprenants.
-On va trouver Alex? demande Camille alors que les gens commencent à se lever.
-Oui, il a dit qu'il avait quelque chose à me demander.
Nous nous levons de nos sièges et tentons de nous frayer un chemin entre les supporters jusqu'à retrouver le staff du club.Depuis que j'ai quitter Alex en refusant de l'épouser, nous avons discuté. Ça a été un peu dur au début, il a demandé du temps seul, pour pouvoir réfléchir à nous et notre relation. Mais nous sommes amis avant tout et nous avons besoin de l'un de l'autre. Donc nous nous sommes retrouvés, et même si les choses sont parfois tendus nous arrivons à nous voir et discuter.
Même si le blond m'a proposé qu'on se retrouve ici parce qu'il disait avoir besoin d'une faveur, je sais en réalité pourquoi il tenait à m'occuper. Aujourd'hui est l'anniversaire de la mort de mon père, et il sait comme c'est dur pour moi. Ça fait un an que je l'ai perdu et le blond sait comme ça a été très dur pour moi quand j'ai appris qu'il m'avait quitté. Et même si aujourd'hui je n'avais aucune envie de sortir du lit et de passer ma journée à pleurer calmement sous ma couette, lui et Camille m'avaient forcé à sortir, promettant qu'en m'occupant je ne verrais même pas la journée passée.
Nous naviguons dans les couloirs avec difficulté. Heureusement que le blond m'avait donné un badge la veille pour me déplacer, parce que la sécurité battait son plein et on ne pouvait pas passer une porte sans se justifier.
- Clém !
J'entrevois Alex entourés de gens une fois entrée dans le grand lobby où je suis déjà allée. L'ambiance est bonne: les gens crient, se félicitent. Visiblement encore hystérique à cause du merveilleux score du Barca, Alex accourt vers moi avec un sourire radieux aux lèvres et me prend dans ses bras. Il avait gardé ses distances et avait été un peu froid ces derniers temps, mais ça semblait prendre fin maintenant.
-Tu as vu ça!? C'était complètement fou comme match!
-Je te félicite, tu t'ai bien occupé de ces petits.
Il me fait un clin d'œil et salut Camille. Cette dernière nous observe du coin de l'œil,attentive à l'attitude que le blond et moi avons l'un envers l'autre. Mais je crois que nous allons bien, et elle le remarque.
-Tu disais que tu avais besoin de moi?
-Ah, oui ! Il y a un joueur portugais avec qui le club pourrait peut-être signer. J'ai reçu une copie de son dossier médicale accompagné de notes des différents spécialistes qui le suivent, et rien n'a été traduit. Tu pourrais le faire pour moi?
-Bien sûr.
-Super, je te le déposerais. J'en profiterais pour voir ton nouvel appart !
-Il n'y a rien à voir. L'appartement en lui-même est vraiment bien, mais je n'ai qu'un matelas, un frigo et mes fringues pour le moment.
Les joueurs entrent dans la pièce dans un fracas. Encore en tenue, ils arrivent en courant et se mettent à crier quand tout le monde les applaudissent. J'aperçois Neymar sur le dos de Suarez, s'agitant comme un enfant alors que tout le monde s'avance pour le féliciter. Alors qu'il passe la salle du regard, son regard croise le mien et je crois presque que son sourire s'agrandit. Se détachant de son partenaire et se sortant de la foule, il s'avance vers nous.
-Hey ! On commençait à croire qu'on ne te verrais plus par ici.
Il se penche et me fait la bise, posant ses lèvres contre mes joues avec une lenteur singulière.
-Félicitations, dis-je, lui faisant visiblement plaisir.
- J'ai seulement marqué le deuxième but parce qu'Alex a promis qu'il emmènerait l'équipe manger après le match si on faisait un 4-0.
-C'est fou ce qu'ils feraient pour de la bouffe, commente Alex en riant. Ça te dis, venir manger avec nous?
Le blond me connait et il sait que je ne veux pas, ayant pour seule envie rentrer chez moi. Il n'attend même pas qu'un son soit sortit de ma bouche pour renchérir.
-Non, tu sais quoi? Ce n'était pas une demande: tu viens manger avec nous. Camille aussi.
-Exactement, renchérit la brune à mon plus grand regret.
Le brésilien est appelé est finit par nous quitter, rejoignant les vestiaires avec le reste de l'équipe.
-Ecoute, tenté-je, ce n'est vraiment pas obligé, et-
-Tu a vu l'humeur de ces mecs? Le match les a tué, ils sont tout excités. Ils vont tellement te faire rire que tu ne verras pas le temps passer, promet-il.
Je sais déjà que je n'ai pas le choix: Alex a décidé de m'occuper pour le reste de la soirée et Camille approuve, ce qui veut dire que je n'ai aucune chance de me sortir de là. Alors que les joueurs se changent, Alex et le reste du staff discutent scores, endurances, problèmes physiques.
-Tu ne l'avais pas vu depuis votre baiser, n'est-ce pas? me murmure Camille d'un ton amusé.
-Ce n'était rien, je te l'ai déjà dit.
- Je croyais que c'était géni-
- Je ne dis pas que c'était pas bien, mais ça ne voulait rien dire, assuré-je.
-Donc tu dis que tu ne veux pas que ça se reproduise?
-Je dis que ça ne se reproduira pas, dis-je alors qu'elle affiche un sourire satisfait.
Elle sait que mon baiser avec le brésilien m'a plu, mais je n'attends absolument rien de plus. C'était une erreur à cause de l'alcool, et je n'ai aucune envie d'être associé à lui. Il est gentil, bien sûr, mais beaucoup trop médiatisé. Même si nous étions fait l'un pour l'autre je refuserais d'être avec lui, fuyant comme la peste toute sorte d'attention.
L'équipe revient peu de temps après s'être changé et avoir donné quelques interviews, se rassemblant autour d'Alex comme des garçons surexcités. Ils proposent différents endroits où aller manger et finissent par se mettre d'accord sur un kebab près de la plage, visiblement un favori pour les garçons. Nous nous séparons dans différentes voitures, Camille et moi à bord du gros 4x4 d'Alex avec Neymar et Marc. Coincée entre les deux joueurs, je les écoute avec amusement énumérer leurs parties préférés du match, quel but était le plus impressionnant.
-Au fait, me murmure Neymar alors que Marc se chamaille avec Alex, je suis désolé pour la dernière fois. T'embrasser et me sauver comme ça, c'était pas très cool.
-C'est rien, assuré-je. Tu étais ivre et j'étais à peine réveiller.
-En fait..j'allais beaucoup mieux à ce moment là. Et ta mine au réveil est très mignonne.
Je lui fais la grimace et il éclate de rire alors que la voiture se gare. Le propriétaire connait apparemment les joueurs qui arrivent en terrain conquis, acclamés. On leur improvise une table pour qu'on puisse tous manger ensemble et on commande. Camille s'assoit à ma gauche et le brésilien prend place à ma droite, alors qu'Alex se retrouve en face de moi, surement pour me surveiller et vérifier que je m'amuse. Nous sommes servis en vitesse alors que des clients font un tour de table en demandant des autographes. L'ambiance est bonne et tout le monde semble passer un bon moment, mais je n'arrive pas à me sentir bien. Mon père bloque mes pensées, comme si je ne pouvais m'en échapper. Les événements de l'année dernière me reviennent en mémoire malgré moi. La paralysie que j'ai ressenti quand j'ai appris la nouvelle, ma mère à la voix tremblante au téléphone. La sensation que mes poumons et ma gorge me brûlait, ce qui m'avait conduit à vider une bouteille de vodka, voulant presque une raison pour avoir mal. Toutes les larmes que j'avais versé sans sortir du lit, brouillant les jours qui avaient suivis en un amas de temps indescriptible. La cocaïne que j'avais prit après l'enterrement, le simple fait de penser m'étant devenu insupportable.Parce que tout ce que j'arrivais à voir et entendre, c'était son visage et les paroles qu'il m'avait dites.
-Est-ce que ça va? Tu trembles.
J'entends à peine Neymar et ne sors de ma torpeur que quand sa main se pose sur mon bras avec douceur. Camille l'entend et pose immédiatement un regard inquiet sur moi.
-Tu veux qu'on y aille? demande-t-elle.
-Je ne crois pas que c'est une option, dis-je en montrant Alex du regard, en conversation avec d'autres joueurs.
-Oh, chérie, je l'aime bien. Mais si tu veux partir et que je dois l'assommer pour ça, je le ferais.
-Tu vas bien? demande une nouvelle fois le brésilien.
-Oui, je.. Ça va.
-Mais tu trembles toujours.
-On va faire un tour dehors, d'accord? Et on revient.
Camille me soulève et lance un regard noir à Alex qui veut se lever en nous voyant, assurant qu'on revient tout de suite. Une fois dehors, j'ai l'impression qu'on ne peut plus respirer.
- Comment tu te sens?
-Mal? Je sais pas, j'ai plus d'air.
Ma meilleure amie attrape mes mains avec attention et me fait prendre de grandes inspirations. La seule chose dont j'ai envie à cet instant est de la planter, ainsi qu'Alex. Me retrouver seule et aller boire jusqu'à ne plus pouvoir dire quel jour on est. Mais aucun d'eux ne laissera ça arriver. Alors il faut que je prétende aller bien, assez pour qu'ils me laissent partir en pensant que je vais bien.
-Ça va maintenant, assuré-je en fourrant les mains dans mes poches pour ne pas trembler.
Je n'attends pas sa réponse et retourne m'écraser sur ma chaise rapidement. Je croque dans mon sandwich et avale une frite en prétendant que j'ai de l'appétit, cache mes mains sous la table et fait semblant d'écouter une conversation. Neymar tente de croiser mon regard, visiblement inquiet, mais je l'ignore et lui tourne le dos, imitant Camille qui rit à une blague venant de l'autre bout de la table. Je crois un moment que le brun m'a oublié, puis je sens ses doigts se poser sur mon bras. De sa main il glisse sur l'avant bras que j'avais cassé quand j'étais petite, exactement comme je lui ai montré dans le bar. Le geste est doux et agréable, mais il me fait autant penser à mon père qu'à Barcelone, et je suis à deux doigts de fondre en larmes.
-Je pensais que ça t'aiderait à te sentir mieux, explique-t-il quand je pose un regard ahuri sur lui.
-S'il te plais, supplié-je. J'essaie de me débarrasser d'Alex et de Camille pour ce soir, et ça ne va pas arriver si je pleure.
-Pourquoi est-ce que tu pleurerais?
-..C'est l'anniversaire de la mort de mon père aujourd'hui.
Il a l'air autant surpris que désolé à l'entente de mon explication et retire sa main de mon bras. Elle reste en suspend alors qu'il me regarde sans rien dire, et finalement il prend la mienne et la serre très fort.
-Je suis désolé, dit-il en prenant un air doux. Est-ce qu'il y a..quelque chose que je peux faire?
-Me sortir de là? ironisé-je.
Il semble réfléchir un instant et regarde autour de lui, grimaçant.
-Hmm.. Ça risque d'être compliqué sans éveiller les soupçons.
-Je sais, c'est bon.
-Je peux juste continuer de serrer ta main, si ça ne te fais pas pleurer.
-Ça va, mais ne t'en fais pas. Amuse toi plutôt.
-Comment veux-tu que je m'amuse avec une jolie fille malheureuse à côté de moi?
-Je t'ai déjà dit de ne pas m'allumer, chuchoté-je alors qu'il éclate de rire.
Un des joueurs appelle le brun et il se tourne pour participer à une autre conversation. Cependant sa main reste coincé dans la mienne, et de nouveau son pouce caresse lentement le dos de ma main. Il rit, crie à tout va avec ses partenaires, rempli de joie comme à son habitude, mais sa main est sagement sur ma cuisse, nos doigts entrelacés. J'essaie de faire comme si j'allais bien quand Alex se met à me parler et scrute mes réactions, cherchant à savoir si je vais aussi bien que je le prétends. Et je lui souris, je réponds à ses questions et fais même quelques blagues. Mais en réalité, à l'intérieur, j'ai de nouveau mal jusqu'aux os, et ma gorge est en feu. Je m'insulte moi-même en pensant à quel point je suis pathétique. Pourquoi aujourd'hui? Aujourd'hui n'est qu'une date, un jour comme les autres, et pourtant le simple fait que ça s'associe à un autre moment me mortifie. J'ai survécu au premier mois sans mon père, à six mois, ou même onze. Alors pourquoi était-ce si difficile aujourd'hui? Je sens que je recommence à trembler, malgré la paume chaude de Neymar contre la mienne. Les bruits s'intensifient, ne forment plus qu'une sorte de brouhaha incompréhensible pour moi. Je n'arrive pas à mettre en ordre mes pensées, et tout ce que j'entends c'est la voix de mon père, le son de rire, le bruit de ses pas.
-Bon, je vais y aller, moi ! Mon père arrive super tôt demain matin et il va me tuer si j'ai l'air fatigué. Je ramène quelqu'un ?
Le brun, maintenant debout, me regarde avec insistance.
-Moi? demandé-je presque sans y croire, comme si c'était ce qu'il me demander.
-Pas de problèmes, répond-t-il naturellement avant de dire au revoir aux joueurs un à un.
-Tu veux partir maintenant? demande Alex en haussant un sourcil.
-Je peux rentrer avec toi, ajoute Camille.
-Ça va, je suis juste fatiguée. Et j'ai trop mangé, ça va m'aider à dormir !
Je fais la bise à mes deux amis et dis vaguement au revoir au reste du groupe alors que je quitte le restaurant avec Neymar qui appelle un taxi une fois sur le trottoir.
-Tu vas bien? demande-t-il encore.
-Tu as fait ça pour moi?
-Pour te sortir de là, comme tu l'a demandé.
-Ah..Non! Je ne veux pas que tu arrêtes ta soirée pour moi, ça va, retourne-y juste et-
-Arrête, me coupe-t-il, étrangement sérieux. C'est normal, vraiment.
-Non, ça ne l'est pas, rétorqué-je. On est même pas vraiment amis et-
-Je suis très famille, je comprends ce que tu peux ressentir.
Un taxi arrive et il m'attrape par les épaules en me faisant rentrer à l'intérieur alors que je donne mon adresse au chauffeur. N'étant pas loin de mon nouvel appartement, la course est rapide et je me retrouve devant mon immeuble. Nous sortons tous les deux alors que le brésilien demande au chauffeur de l'attendre.
-Ton père vient vraiment demain?
-Oui, mais en vérité il se fiche que je sois fatigué ou pas, il doit être tellement content pour mes buts de ce soir qu'il va être adorable.
-Je suis désolé que tu aies du partir à cause de moi, mais..merci.
-Qu'est ce que tu vas faire, maintenant? demande-t-il, inquiet.
-Essayer de ne plus penser? dis-je en feignant un rire.
Nous nous regardons peut-être une seconde, dans les yeux, et sans prévenir il m'embrasse. Mon visage enfermé entre ses mains, il est doux et fort à la fois, et encore une fois je réponds presque sans le vouloir.
-Qu'est ce que tu fais? soupiré-je quand enfin nous nous séparons, hors d'haleine.
-Tu n'a pensé à rien, là, non?
-Ça ne peut pas devenir une habitude.
-Oh, on est même pas vraiment amis, alors..
Je ris et il m'accompagne, alors que je me détends un peu.
-Demande le, et je reste avec toi.
Je ne peux cacher mon air ahurie. On sait tous les deux ce qu'il veut dire, et je ne m'attendais pas vraiment à ça.
-Ecoute, tenté-je de dire, c'est très gentil de ta part, et je ne vais pas mentir en disant que ça rendrait ma nuit plus facile. Mais on a rien toi et moi, et on n'aura jamais rien.
-Je ne te demande pas en mariage,moi, assure-t-il en me faisant sourire. Comme tu le dis, je veux juste pouvoir rendre ta nuit plus facile.
-Et bien sur, c'est totalement désintéressé? rétorqué-je amusée.
-Oh, totalement.
J'ai envie de lui dire non, et je sais que je devrais dire non. L'utiliser n'est pas la solution, et ça ne mènera à rien. Ça ne fera que me donner un futur plus compliqué, avec des moments de gène et probablement du regret. Et il y a aussi le risque qu'on l'aperçoive quitter mon appartement le lendemain matin, ce qui créerait encore plus de problèmes. Je devrais dire non. Mais sa mine innocente, le baiser qu'on vient d'avoir, et la simple envie de ne pas pleurer ce soir me font accepter. Sa main trouve ma hanche dans l'ascenseur, ses lèvres mon cou alors que j'ouvre la porte et je me jette sur lui à peine avoir passé le palier.
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Je me réveille doucement. Un instant je ne me souviens même pas des pleures et angoisses que j'avais la veille. Et même quand cela me revient en mémoire, c'est comme un long souvenir que je les perçois.Je reste un moment sans bouger, les yeux encore fermés. L'air est chaud, je ne sens que son parfum. Ma joue est collée contre son torse, sa main joue doucement avec mes cheveux. Son cœur bat calmement, ses pieds sont entremêles dans les miens. J'hésite un instant à briser ce moment: tout parait simple, relaxant. je soupire alors que je fourre mon visage dans uson cou comme pour me donner du courage. Il rit et m'entoure de ses bras, resserrant notre étreinte.
-Bonjour.
Sa voix est rauque, à moitié cassé, et son ton endormi. J'hésite à le serrer plus fort, l'embrasser encore. Nous nous sommes rapprochés cette nuit, et pas seulement physiquement. Il ne m'a pas seulement fait l'amour, il m'a aussi écouté, il m'a parlé pour essayer de me remonter le moral. Il a tenté d'être là pour moi, autant que possible, et du mieux qu'il pouvait. Et ça m'a fait du bien, éviter de penser à ce que nous avions et juste apprécier d'avoir quelqu'un de neutre à qui parler de mes peines et mes angoisses.
Mais la nuit est terminé, il a été là pour moi et ça devrait prendre fin.Je me détache de lui et éloigne son corps chaud du mien, enfouissant mon visage sous la couette.
-Comment vas-tu?
-Hm..
D'un geste lent il retire le drap sous lequel je me cache, mon dos lui faisant face. Un frisson me parcours quand ses doigts passent sur la cicatrice de ma brûlure.
-On ne voit presque plus rien.
-Ne fait pas ça, grogné-je en me retournant.
Enfin, je croise son regard. Ses yeux sont fatigués, mais son sourire éclatant.
-Ça se voit, et c'est pas beau du tout.
Il fronce les sourcils dans l'instant, cassant sa mine joyeuse.
-Non. Moi, quand je la vois, ça me rappelle ce que tu as fait pour mon fils. Et c'est beau.
Il tend la main jusqu'à mon épaule mais je m'éloigne timidement. Je savais bien que j'allais ressentir ça. Cette impression que je me suis servi de lui, qu tout ça ne veut absolument rien dire.
-Tu ne veux déjà plus de moi? demande-t-il en riant.
-Ce n'est pas ça, j'ai juste..l'impression que c'est n'importe quoi.
-Les deux premières fois, c'était pour te faire plaisir. Le reste de la nuit, c'était de mon plein gré.
Il m'arrache un rire et ça semble lui faire plaisir. Il s'approche de nouveau et cette fois je n'ose pas lui mettre un frein.
-C'est bon, me rassure-t-il. Ça n'est pas bizarre, pas la peine de te sentir coupable. D'accord?
-..D'accord.
Il embrasse mon épaule, ma nuque. Je me colle à lui avec envie, parcourant son torse de mes mains. Ma volonté de faire les choses bien semble s'être envolée, disparue sous ses baises et les gémissement qu'il émet au creux de mon cou.Il s'est passé quelque chose cette nuit, entre nous. Nous avons connecté, et j'avoue de nous nous sommes découvert une forte complicité. Quelque chose de fort se passe quand on se touche, peut-être parce qu'on sait qu'il ne faudrait pas. Et cet instant est tellement fort que je n'entends même pas la serrure s'ouvrir.
-Oui, d'accord. J'arrive chez elle là, je lui dis. Pas de soucis, on t'attend.
Entrant dans la pièce, le regard de Camille se pose immédiatement sur le grand matelas dans lequel Neymar se détache de moi en vitesse, embarrassé. Elle raccroche son téléphone et un énorme sourire perce son visage.
-Ne croyez pas que je ne suis pas ravie de cette situation, mais Alex arrive pour te déposer quelque chose, Clém. Donc tu ferais mieux de te rhabiller et te sauver en vitesse, conseille-t-elle au brésilien, rejoignant la cuisine d'un pas dansant.
Riant, le garçon enfile son boxer et se lève, sortant son portable.
-Merde, je suis en retard de toute façon.
-Désolé, dis-je en lui tendant son T-shirt qu'il enfile.
-Ça valait le coup.
Il se glisse dans son pantalon en vitesse, enfile ses chaussures et pose un baiser rapide sur ma joue, dernier acte de tendresse avant qu'il s'éclipse. Je le regarde passer la porte alors que Camille me rejoint sur le lit, me tendant une tasse de café que j'accepte.
-Pas de commentaires, dis-je avant de prendre ma première gorgée.
-Alors là, n'y compte pas ! J'évite les commentaires quand tu es au lit avec des gars normaux, mais quand le plus grand joueur du Brésil sort de chez toi débraillé tu me dois des détails.
-Il n'y a rien à dire.
-Ose me dire que c'est pas le meilleur coup de ta vie. Je veux dire, regarde-le, c'est forcément le meilleur coup de ta vie.
Nous nous observons un instant, en silence. C'est un test, un duel, et l'une de nous d'eux va craquer. Son sourire est narquois, sa mine calme. Et bien sur, elle a raison.
-Même si c'est le cas, avoué-je finalement en enfilant ma robe de chambre avant de me lever, ça n'arrivera plus.
-Oh, et pourquoi ça?
-C'était juste.. Je n'étais pas bien, il était là.
-Tu ne laisses pas t'échapper le meilleur coup de ta vie comme ça !
La sonnette me sauve et je m'éloigne de mon horrible amie, n'osant pas avouer que moi-même, en cet instant, je n'étais pas sûre de vouloir qu'il s'échappe.
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The good kind of unexpected | Neymar Jr.
Fanfiction"Quand je pense à lui,je ne le vois pas comme les autres le voient. Pas comme le footballeur, la grande star, la légende. Pour moi, Neymar, c'est l'inattendu, tu vois? Il est arrivé, m'a fait totalement craqué, et tomber amoureuse de lui a tout chan...