Chapitre 19

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-C'est pour moi?
Gia me regarde un instant sans comprendre, observant l'assiette de pâtisseries que je viens de placer devant lui comme si c'était dangereux.
-Je les ai fait hier.
-Pour moi? répète-t-il, ahuri.
-Pour te remercier. D'être venu me chercher au magasin, tout ça..
Il éclate de rire, me regarde comme si j'étais une enfant.
-Mais c'est mon job.
-Ton job est de t'occuper de Ney, pas de moi. Donc merci.
Il redevient sérieux un instant, et son visage s'éclaire alors qu'il me sourit.
-Je.. Merci, je sais pas quoi dire.
-Ohh, ça a l'air trop bon !
Neymar fait irruption dans la pièce et se jette vers l'assiette. Son agent a à peine le temps de l'attraper et l'éloigner de lui.
-C'est à moi ! Prends-en de la graine, gosse ingrat: c'est un cadeau de remerciement.
Le brun pose les yeux sur moi alors que je me moque de sa moue enfantine, déçu de passer à côté d'une sucrerie.
-Et tu ne m'a rien ramené?
-Tu as match ce soir, il faut éviter ce genre de nourriture.
Il grogne et se sert un verre de jus d'orange alors que je m'approche pour l'embrasser. Il accepte mon baiser et y répond, entourant mes hanches de ses bras en me rapprochant de lui.
-Bonjour, souffle-t-il quand il se défait du baiser.
Je viens d'arriver et déjà je suis accrochée à lui, demandeuse. Et il adore ça.
- Tu es prêt pour ton match?
-Bien sûr. Mais je ne dirais pas non à un massage, histoire d'être sûr..
-N'oublie pas que tu dois récupérer Davi à midi, ajoute Gia entre deux bouchées.
-Tu récupères Davi? m'exclamé-je.
Le visage de Neymar s'éclaircit et il approuve d'un air ravi.
-Mon père le dépose avant de partir pour l'Angleterre me préparer un contrat. Je vais l'avoir pour trois jours.
-Il vient au match?
- Oui, Antonella a proposé de le garder avec Thiago, puisque Rafa ne peut pas venir et que tu sera dans un avion, prête à m'abandonner..
-Je t'accompagne au stade, tu pourrais déjà être reconnaissant.
Il me coupe dans un nouveau baiser alors que Gia se lève en embarquant le reste des pâtisseries.
-Je repasse vers midi pour t'amener à l'aéroport. D'ici là..soyez sage.
Le garçon se sauve et la porte n'a pas claqué que déjà Neymar me porte et me pause sans attendre sur le comptoir de la cuisine. Je me penche vers lui mais il m'oblige à poser une distance entre nous, prenant mon visage entre ses mains pour mieux me regarder.
-Tu m'a manqué cette nuit.
Il me laisse sagement posé un court baiser sur ses lèvres, avant de plonger de nouveau son regard dans le mien.
-J'avais hâte que tu arrives ce matin.
Je me penche de nouveau et embrasse son cou, sentant sa respiration s'accélérer avant de reprendre ma place en face de lui.
-Tu vas me manquer ce weekend.
Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa mine timide, visiblement gêné de m'avouer ça.Je me penche vers lui et lui donne un baiser profond auquel il répond sans attendre. Il passe ses mains sous son t-shirt et s'occupe de ma fermeture de soutient-gorge alors que je tire sur l'élastique de son short, le faisant tomber sur ses chevilles. J'embrasse ses joues et son cou alors qu'il me déshabille avant de retirer d'un geste furtif son t-shirt, collant ma poitrine nue contre son torse. Il m'entoure de ses bras alors que mes mains s'aventure dans son boxer. Il pousse des gémissements entre deux baisers et plonge sa main dans mon short. Les caresses durent plus longtemps que d'habitude: nous prenons du temps pour faire et donner du plaisir à l'autre, et enfin il finit par me prendre sur le comptoir de la cuisine. Je le griffe et le mords à plusieurs reprises alors qu'il souffle et crie mon nom dans le creux de mon cou, et nous nous accrochons l'un à l'autre jusqu'à l'orgasme. Et alors qu'il reprend son souffle, il me regarde de nouveau, en sueur est nue contre lui et me donne le plus beau des sourires, auquel je réponds avant de coller mon front contre le sien.
-Tu vas me manquer aussi, soufflé-je, haletante, alors qu'il sourit de plus belle.



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Quand je passe la porte de l'appartement du brun dans l'après-midi, le silence m'étonne. Avec son fils dans les parages, je devrais entendre Neymar et Davi rire et crier à n'en plus finir. Au contraire, je trouve les deux garçons collés l'un à l'autre dans le canapé, devant une TV éteinte. Le petit blond est endormi et Neymar caresse tendrement le dos de son fils, me regardant arriver.
-Tu as dit au revoir à Camille?
-Quelque chose ne va pas?
Le brésilien grimace alors que je m'assoie au bord du fauteuil, posant ma main sur le front -chaud- du petit garçon.
-Il se plains d'avoir mal au ventre depuis qu'il est monté dans l'avion. Il a pris des cachets, mais ça ne passe pas.
-Il a l'air d'avoir un peu de fièvre, dis-je en chuchotant pour ne pas réveiller le petit blond. Est-ce qu'il vient quand même au stade, du coup?
-Je n'ai pas le choix. Gia doit passer le match avec des sponsors, il ne peut pas rester ici avec lui. Mais il a mal dormi, je suis sûr que ça ira après la sieste.
-Je vais lui préparer quelque chose à manger, dis-je en me levant.
-Il faut que tu prépare ton sac, me coupe le garçon, tu as pleins de trucs ici. Et on part bientôt pour Camp Nou.
Consciente que rien n'est prêt, j'accepte et rejoins la grande chambre du garçon pour récupérer les affaires avec lesquelles je compte partir chez ma mère. J'ai passé tellement de temps ici récemment qu'une tonne de choses à moi se sont accumulées chez Neymar. Heureusement, sa femme de chambre me les rassemble toujours dans un coin de la pièce quand elle vient ranger, au lieu de m'installer. Gia avait plaisanté en disant que je passais plus de temps ici que dans mon propre appartement, mais je n'étais pas prête du tout à rester là de façon permanente. J'adorais mon appartement et je commençais à m'y sentir bien, mais le brun évitait d'y aller. Et il n'avait pas tord, c'était plus facile d'éviter les paparazzis dans sa grande maison fermée plutôt que dans mon petit appartement en centre-ville qui avait une baie vitrée géante. Il m'y retrouvé parfois, tard dans la nuit, quand ça n'était pas prévu mais qu'il voulait me voir. Le reste du temps, j'essayais de me caser dans son emploi du temps surhumain et c'était plus simple que je le vois directement chez lui, où Gia pouvait se reposer, le temps qu'on soit ensemble, entre deux rendez-vous. car je voyais Neymar de plus en plus, et aucun de nous deux ne s'en plaignait. J'adorais passer mes matinées avec lui, à traîner au lit jusqu'à ce qu'on le force à aller à l'entrainement. Où passer après mes réunions et le trouver, complètement fatigué de sa journée à courir partout, à regarder des films et se câliner dans son canapé. La vie du brun était tellement folle parfois, tellement superficielle, qu'il ne voulait de moi que des moments normaux et authentiques. Il refusait parfois des interviews juste pour rentrer plus tôt, qu'on fasse à manger ensemble. Il allait voir ses amis très souvent et était parfois sorti des heures durant, mais ça ne me dérangeait pas. Parce qu'il revenait avant même qu'il me manque, réclamant ma présence et me suppliant de le retrouver chez lui.
Je rassemble quelques affaires dans un grand sac et y jette plusieurs choses sans même y prêter vraiment attention. Je rentre chez ma mère et n'ai besoin de vraiment rien. J'ai tout ce qu'il me faut là-bas : des vêtements qui me rappellent ma vie parisiennes, un tas de choses que j'avais oublié et que je retrouverais, mais surtout ma mère. Et c'est tout ce dont j'avais besoin maintenant.
La porte claque et Davi arrive d'un pas lent.
-Bonjour, me dit-il en faisant la moue.
-Hé, salut toi, lancé-je alors que je m'accroupis devant lui. Comment vas-tu, chéri?
-'Ai mal au ventre.
-J'ai entendu. Est-ce que je pourrais faire quelque chose pour toi?
- ...Câlin.
J'ouvre les bras et le petit homme s'y love sans attendre. Davi et moi ne sommes pas vraiment proches mais les enfants, surtout quand ils sont loin de leur maman, ont besoin de réconfort quand ils sont malades. Neymar arrive alors que je sers Davi et semble sourire tristement.
-Ça va aller chéri. Ça va passer.
-On va se préparer pour aller au stade, OK amor?
Le petit blond s'éloigne de moi et sourit à son père alors que celui-ci lui tend une tenue. J'attrape en vitesse une robe et une paire de compensés que je vais enfiler dans la salle de bain, applique du maquillage en vitesse et refais mes boucles blondes quand Neymar arrive derrière moi, embrassant ma nuque gentillement.
-Tu es magnifique, souffle-t-il.
-Pas la peine de faire des compliments, j'ai dit que je t'accompagner au stade.
-.Allons-y, lâche-t-il en riant, me donnant une tape sur la fesse.
Nous retrouvons tous les trois Gia dans le salon, prêt à partir. Davi semble allait un peu mieux sur la route et rit avec son père, plus à l'aise maintenant. Camp Nou est déjà bondé quand nous arrivons, alors que le match est dans plusieurs heures. Le brésilien regarde les suporters depuis la vitre et s'amuse de leurs cris et chants. Entrant à l'entrée du staff, il retrouve ses différents coéquipiers alors que j'aperçois Alex qui arrive vers moi.Il me regarde arriver, le petit blond collé contre moi et répond au sourire que je lui donne.
-Salut ! Prêt pour ton travail de fou?
-S'il te plais, tu prendras le temps de prier dans l'avion pour que personne ne se blesse. Je suis fatigué et j'ai pas envie de drame aujourd'hui.
Neymar nous observe de l'autre côté de la pièce mais ne semble pas jaloux pour autant. Davi dans les bras, il discute avec Gérard Piqué qui s'exclame en faisant des blagues. Antonella arrive et m'aperçois de suite, accourant vers moi.
-Comment va ma poupée? lance-t-elle en s'agrippant à moi. Il parait que tu pars pour Paris !
-Je pars pour l'aéroport dans une heure. Tu crieras pour nous deux dans les gradins?
-Compte sur moi ! Où est le petit Davi, qu'on aille s'asseoir avec Thiago?
La jolie brune rejoint Neymar qui lui laisse son fils après l'avoir embrassé un milliard de fois et le regarde quitter la pièce. Je le rejoins, en profitant pour saluer les autres membres de l'équipe. Les garçons sont enjoués et ont visiblement hâte de rejoindre le terrain. Ils finissent par rejoindre les vestiaires un à un, prêts pour une dernière discussion avec leur coach.
-Je ne te vois plus, alors? me lance le brun en attrapant ma main alors que tous les joueurs sortent de la pièce.
-Je ne pars pas tout de suite, mais toi tu ne reviendra pas par ici je crois.
-Alors..à lundi?
Je l'embrasse pour toute réponse. C'est rapide mais doux, comme il en a le secret, et il me sert une dernière fois contre lui avant de suivre ses coéquipiers, me regardant avec son sourire craquant.
Je passe un peu de temps avec Alex et Maya et m'amuse avec le reste du staff avant que mon taxi ne vienne me chercher. Je décide d'attendre de voir Neymar entrer sur le terrain avant de partir, ce que les garçon tardent à faire. Quand enfin le début du match arrive, je vois Messi faire son entrée dans le couloir et je rejoins la dernière pièce depuis laquelle on peut voir tous les joueurs se préparer à entrer sur l'herbe. Le brun arrive et il me cherche du regard tout de suite, voyant si je suis déjà parti. Un sourire l'éclaire quand il m'aperçoit, qui est vite éteint quand un membre du club arrive en trombe sur lui. Je n'entend pas ce qu'il lui dit mais la grimace sur son beau visage me fait comprendre que c'est grave. Je pousse et demande à passer lors que des vigiles m'en empêche. Alex arrive et demande une exception en expliquant qui je suis, et enfin je rejoins le brésilien qui est en train de s'affoler.
-Quel hôpital? Et c'est arrivé quand?!
-Hé, hé, qu'est ce qui se passe?
-Ils ont..Ils ont emmené Davi à l'hôpital. Pour l'appendicite.
Sa mine perdu crée un mouvement de foule alors que les gens du staff lui demandent de se calmer.
-Je peux pas jouer, dit-il soudain. Il faut que j'y aille. Il faut que quelqu'un soit avec lui.
Luis Enrique arrive et tente de calmer son joueur alors que Marc Bartra et Dani Alves essaient aussi de le résonner. Une vague de panique traverse le couloir, et je me contente de serrer sa main dans l'espoir de le calmer un peu.
-Il faut que tu joues, dit Dani. Ce n'est que 90 minutes, après tu vas le rejoindre.
-Non, je-
-Tu ne peux partir maintenant, ajoute Marc. Tu auras des problèmes avec le président.
Neymar continu de protester et commence à paniquer, me regardant, affolé, comme si j'avais la réponse.
-Je vais y aller.
Il semble se calmer un instant, peut-être une seconde, puis recommence à trembler.
-Non, tu..Tu prends l'avion.
-Non. Je vais à l'hôpital, je reste avec lui jusqu'à ce que tu finisses le match.
-Mais-
-Paris peut attendre. Je m'en fiche, là maintenant. Je vais voir ton fils, et toi tu joues.
Plusieurs personnes se mettent à parler en même temps. Coachs, joueurs..tous supplient Neymar d'accepter ma proposition et il semble enfin être d'accord, se contentant d'hocher la tête.
-J'y vais, dis-je simplement en attrapant sa main une dernière fois. Bonne chance.
Il se défait de ma main et me prends dans ses bras, en vitesse, lovant son visage dans mon cou.
-Je t'aime.
Et il s'aventure sur le terrain, poussé par les membres du staff alors que l'équipe s'est déjà mise en route. La foule se concentre sur moi: on propose de m'amener à l'hôpital, d'appeler des gens pour les prévenir. Et je reste là, chancelante, réalisant ce qu'il vient de me dire.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant