Chapitre 14

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La maison de Marc est pleine de musique et de lumière depuis l'extérieur. Il sort de chez lui et vient à ma rencontre alors que je descends de mon taxi. Sa mine est enjoué, et je devine sur son sourire qu'il a déjà prit plusieurs verres.
-Tu es là ! s'exclame-t-il d'un ton joyeux. J'en connais un qui commençait à t'attendre..
Il est au bras d'une magnifique brune qui me sourit gentillement.
-Voici Melissa, dit-il d'un ton fier, ma copine. S'il te plais dit lui qu'on ne flirte que pour rigoler, les mecs racontent n'importe quoi.
-Ah, c'est du filrt pour toi? Je sais pas, j'essaie juste de me débarrasser de toi avec politesse la plupart du temps.
Elle éclate de rire et me fait la bise alors que nous entrons à l'intérieur de la grande maison. La première tête familière que j'aperçois est celle de Leo qui vient me dire bonjour dès qu'il me voit. Il est accompagné de sa femme et le garçon nous présente alors qu'elle me fait la bise, visiblement enjoué.
-J'ai entendu parlé de toi, dit-elle d'un air malicieux. Tu es vraiment jolie.
Je marmonne un merci, riant en réalisant qu'elle est simplement magnifique.
-Félicitations, lancé-je en baissant les yeux sur son ventre rond.
Merci. J'ai vraiment hâte qu'il arrive.
-Moi aussi, ajoute l'Argentin en embrassant la tête de la brune en riant.
L'ambiance est joyeuse. On devine que la plupart des gens ont commencé à boire dans l'après-midi, pendant la parade, car tous semblent maintenant avoir l'alcool heureux. J'avais vu quelques images de la parade et les garçons s'étaient vraiment amusés, dansant et faisant des blagues avec les supporters.
-Donc tu connais les garçons par l'intermédiaire de leur kyné?
Melissa me sort de ma rêverie et je lui fait face alors qu'elle me sourit gentillement.
-Oui. On est amis depuis une dizaine d'années, et on était ensemble jusqu'à récemment.
-On en a entendu parlé, ajoute Antonella.
Les deux jeunes femmes restent silencieuses un moment, se regardant d'un air embarrassé et timide.
-Quoi? demandé-je presque malgré moi.
-Eh bien.. On a entendu de Neymar que vous aviez, disons..
-..Quelque chose, mais que tu ne voulais pas être vue avec lui.
Je tire la grimace pour seul réponse et ça les fait rire.
-C'est affreux, n'est-ce pas?
-Quoi? Non, on comprend !
Elle rient et tout de suite je me sens plus à l'aise.
-Je suis journaliste, explique Melissa, et même si je passe à la TV, j'ai eu la même réaction que toi au début. Je sortais d'une relation avec un chanteur et je ne voulais plus de presse coincée dans ma relation.
-Mais on s'y fait, c'est pas si difficile, ajoute l'argentine. Enfin.. Si vraiment tu veux être avec lui.
Je l'aperçois à cet instant. Il était dans un coin de la pièce et vient de se lever. Il rit, attire l'attention en racontant quelque chose aux autres joueurs qui l'entourent. Et alors qu'il passe la pièce du regard il me voit enfin. Son regard s'arrête sur moi. Il observe en détail mon visage, ma robe, mes jambes, mes talons. Il sourit instantanément mais alors que je m'approche de lui en m'excusant auprès des filles il prend un air plus sérieux. Il se détache de la foule et avance vers moi, tentant de paraître impassible. Il me sert dans ses bras et alors que je retrouve son parfum il me lâche presque froidement.
-Tu pourrais avoir l'air content de me voir, lâché-je en riant.
-Oh, je le suis. Je ne suis juste pas sûr que toi, tu sois ravie de me voir.
J'hausse un sourcil à sa mine boudeuse, et croit comprendre la raison de sa grimace.
-Est-ce que c'est parce que j'étais avec Alex quand tu m'a appelé?
-Ça, ou le fait que tu n'ai pas assumé être en train de me parler.
Il a l'air vexé et j'avoue que ça me fait de la peine.
-J'essayais juste de ne pas le blesser. Je suis désolé si tu l'a mal pris, c'était pas mon intention.
Il fronce les sourcil, visiblement pas prêt à me pardonner.
-C'est juste que ça se fait pas de..Putain, t'es vraiment belle ce soir, j'arrive pas à me concentrer.
J'éclate de rire alors qu'il se détend, contente de voir qu'il n'est pas réellement en colère.
-Et tu sais que ça n'est pas pour lui que je me suis fait belle.
-Est-ce que tu essaies de dire que je t'ai manqué?
Il me teste, cherche à savoir si je vais me racheter auprès de lui. C'est peut-être l'alcool, ou la confiance en soi, mais il demande de l'attention.
-Tu as laissé des marques sur mon cou, et j'ai trouvé le jersey du Brésil que tu avais mis dans ma valise. Alors j'avais envie de toi, donc tu m'as manqué.
Son sourire est immédiat, m'arrachant un rire.
-Tu l'a porté?
-Pour dormir.
Je peux voir à son rire gêné que ma réponse lui plait. Il a passé une journée importante aujourd'hui, une bonne journée, et j'ai moi aussi envie de lui faire plaisir. La foule augmente autour de nous, des gens viennent s'adresser au brun. Il tente de leur répondre en vitesse mais est vite tourné loin de moi. Pris dans un fou rire, certaines personnes me poussent et je me sens vite compressée entre des inconnus. Je rejoins l'entrée, vide à présent, non à l'aise au milieu de la foule. Je me colle contre le mur et tente de reprendre mon souffle
-Ça va?
Neymar me regarde, un air concerné sur le visage. Il s'est visiblement vite éclipsé quand il a vu que je n'étais plus dans son champ de vision.
-Oui, tu pouvais rester. J'ai juste du mal quand il y a du monde.
-C'est peut-être une mauvaise idée de venir à une fête de Marc, alors, répond-t-il en riant.
-Oh, donc tu veux que je m'en aille?
Un sourire en coin perce son visage et il attrape ma main.
-Tu sais que je veux que tu restes.
Presque instinctivement mon corps se rapproche de lui, réclamant sa présence. Et enfin il s'apprête à m'embrasser, alors que le claquement de la porte me fait sursauter.
-Tu te fous de ma gueule.
Alex se tient droit, dépité. Il lâche instantanément la main de Maya et pose un regard haineux sur nous. Je comprends bien trop vite qu'il se met en colère, près à se jeter sur le brun.
-Arrête tout de suite, lancé-je. Ne te donne pas en spectacle.
-Tu me dis ça à moi? souffle-t-il d'un ton dédaigneux. Tu réalises que tu allais embrasser ce gars?!
-...Je le réalise.
-Putain, j'y crois pas..
Il regarde autour de lui un instant, presque comme si c'était une blague pour lui. Neymar me lance un regard interrogateur mais je lui fais signe de rester en dehors de ça. Les deux garçons travaillent ensemble et il ne faudrait pas qu'ils se battent maintenant.
-Tu as plutôt intérêt à me dire que je viens d'interrompre ton premier et seul rapprochement avec lui.
-Ecoute, on est plus ensemble, toi et moi.
-Arrête avec ça.
-Tu as quelqu'un et-
-Pitié, on sait que c'est pas toi.
Pour la première fois j'ai honte d'Alex. Je pose un regard désolé sur Maya alors que le blond s'énerve.
-J'allais t'épouser, tu comprends ça?!
-Tu cherchais quelque part où te raccrocher. C'est bon, je t'ai dit qu'on serait amis. Arrête de faire comme si je t'appartenais.
Il reste silencieux un instant, sans comprendre pourquoi je me défends autant. Puis son regard devient triste, dégoutté.
-Ça fait un moment que vous vous voyez. Putain, c'est pour ça que t'es allé au Brésil.
- Ecoute, il y a-
-Ta gueule, lâche-t-il en coupant Neymar. Ça te concerne pas, toi ou un autre c'est pareil. C'est juste une phase avant qu'on se remette ensemble.
Jamais il ne m'avait autant énervé. On avait été amis tout ce temps mais jamais je ne l'avais vu manquer de respect à quelqu'un comme ça. Et même si je ne veux pas le blesser, la façon dont il venait de parler au brun m'oblige à être méchante.
-C'est toi qui n'est pas concerné par ça. Tu sais très bien qu'on ne se remettra plus ensemble. Avec ou sans lui je ne reviendrais pas. Ce qui t'énerve, c'est que je préfère quelque chose avec lui, n'importe quoi avec lui, plutôt qu'un mariage avec toi.
Et enfin, l'idée que je ne reviendrais pas le frappe. Il nous regarde un instant tous les deux, encore les doigts entrelacés, et repasse la porte sans perdre de temps, Maya sur les talons. Un silence s'installe, comme après un violent coup de tonnerre. Je pousse malgré moi un long soupir, presque de soulagement, sachant que la partie la plus dure est passée.
-"N'importe quoi avec lui?"
Le brun me regarde, une mine étonné sur le visage, et je me sens mal instantanément.
-Mon Dieu, je sais que c'est méchant, désolé. Je ne voulais pas dire que c'était n'importe quoi, nous deux, juste-
-Tu as dit qu'on avait quelque chose. Tu l'a avoué.
Un sourire conquis prend place sur son beau visage et j'éclate de rire instantanément.
-Oh, donc tu es content?
-Oui. Je penserais que tu mettrais plus longtemps à accepter que tu es folle de moi.
-Ne joue pas à ça, lâché-je d'un ton moqueur.
-Je ne joue pas, lance-t-il en s'approchant de nouveau.
Cette fois il m'embrasse. Je m'accroche à lui alors qu'il rend le baiser profond, intense. Ses mains trouvent mes cheveux et alors que je me perds contre lui, il s'éloigne de moi. Je grimace instantanément et ça le fait sourire, fier d'avoir tant d'effet sur moi.
-Je sais que tu hésites encore à avoir une relation avec moi. Et je comprends, je ne veux pas te presser. Tu es libre, tu le fais savoir, et j'adore ça chez toi.
-Mais. Tu vas dire mais, expliqué-je en le faisant sourire.
-Mais j'ai une vie de fou, un emploi du temps de fou. Si on attend juste de se croiser par hasard pour être ensemble on est terminés toi et moi. Si tu n'es pas avec moi je ne te vois pas, et je ne peux pas savoir ce que tu veux de moi.
Il n'a pas tord. Jusqu'à maintenant on ne se voyait que par l'intermédiaire des autres, se croisant dans un couloir ou à une fête.
-Ce que je veux dire, reprend-t-il, c'est que si tu ne nous donnes pas une chance on ne pourra jamais se connaitre.
Sa voix est douce, sexy, et j'ai presque envie de me jeter à son cou. Mais ce n'est pas ce qu'il veut. Il veut une réponse.
-Dis quelque chose, demande-t-il d'un ton suppliant, parce que je commence à me sentir vraiment stupide, déballant mes sentiments comme ça...
-Tu n'es pas stupide. Tu as raison.
Il ne suffisait que ça. Pour qu'il sourisse comme un gosse, et que mon cœur se mette à battre la chamade comme si mon corps remerciait mon cerveau.
-Parfait, lance-t-il d'un ton victorieux. Oh, est-ce que j'ai dit que tu étais vraiment belle ce soir?
-Tu l'a dit.
-Cette robe est..-
-Là pour être enlevée.
Il s'apprête à me prendre au mot quand la porte d'entrée s'ouvre dans un fracas et que Dani Alves fait irruption dans l'entrée. Il voit tout de suite son ami et se met à crier en se jetant à son cou. Semblant enfin me voir, il nous sourit sournoisement.
-Comment vont les amoureux? Oh, Clémentine, tu as regardé la parade?
-J'ai pas vu grand chose, surtout toi et du champagne. Beaucoup de champagne.
-Héhé, je plaide coupable. On rentre dans cette fête ou pas?!
Attrapant chacun de nous par le bras il se lance d'un pas conquérant à l'intérieur et nous entrons de nouveau au milieu de la foule. Je suis entourée de gens que je ne connais pas, il fait trop chaud, trop sombre, et la musique est trop forte. Mais rien de tout ça ne me pose problème. Je me sens bien. Là, avec lui, je me sens bien.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant