Chapitre 17

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-Hé.
-Mh?
-Je vais te demander quelque chose, alors promets que tu vas accepter.
Je lève les yeux vers Neymar. Il me regarde, à moitié amusé, à moitié effrayé. ll prend une gorgée de jus d'orange avant de reposer son verre sur le plateau posé entre nous, sur le lit.
-Demande moi.
-Dis d'abord que tu vas dire oui.
J'hausse un sourcil, causant son hilarité.
-Il n'est même pas dix heures, j'ai pas l'énergie pour jouer avec toi.
-Pourtant, il y a deux heures tu as bien joué à-
-C'était différent, lâché-je en riant. Allez, demande.
Il hésite, grattant son début de barbe avec concentration. Je l'observe, attendant qu'il trouve le courage de parler. Sa mine est encore endormie mais éclatante, ses yeux vifs posés sur moi me donne des frissons alors que le plein été bat son plein.
-Viens à la plage avec moi.
Encore une fois, c'est une requête tellement banale en apparence, mais pas pour nous. Je sais qu'aller à la plage avec lui m'obligera à le partager avec des fans qui demanderons autographes et photos, que la presse sera là, que rien ne sera calme.
-Pourquoi est-ce que tu veux y aller?
-Pour te voir en bikini, bien-sûr.
-Ce n'est pas sûr que tu me verra, tu sera sûrement occupé avec des fans, et tout ça.
-Je connais une plage privé. Il n'y aura pas que nous mais ça ne sera pas la foule. Je promets qu'on sera au calme. Presque au calme.
Ses beaux yeux suppliants me font frissonner, et j'accepte presque malgré moi. Il sourit instantanément, se penche pour m'embrasser en manquant de renverser le plateau repas qui nous sépare. Plus les jours passent, plus j'ai l'impression qu'on devient accro l'un à l'autre. Se toucher, s'embrasser devient indispensable. Quand je repense au début, quand je le connaissais mais que j'étais toujours avec Alex et qu'on discutait sagement l'un en face de l'autre, ça me parait impossible aujourd'hui. Ses mains touchent ma peau et ça me brûle presque. Un rien de ma part le fait sourire, gémir, perdre ses moyens.
-Gia est dans l'autre pièce, souffle-t-il entre deux baisers.
-C'est toi qui est en train de me déshabiller.
Il rit entre ses dents, son visage s'éclaire alors que son regard croise le mien.
-On est obligés de faire ça? La plage, tout ça.
Il fronce les sourcils mais assure que non, que c'est mon choix. Je n'ai pas été prise en photo avec lui depuis le gala, mais je me suis faite à l'idée d'être médiatisée. Je n'ai reçu aucuns commentaires vraiment affreux après l'officialisation de la relation, à part certaines personnes qui disaient que je n'étais pas assez bien pour lui. Mais c'est la façon de voir de quelqu'un qui ne le connait pas, qui le voit comme une idole au dessus des autres. Et je sais qu'il ne se sent pas comme ça. J'ai appris le voir vraiment, parfois très confiant, et d'autre fois très anxieux à propos de son image. Il a ses faiblesses, même s'il tente tant bien que mal de les cacher.
-J'ai juste pas vraiment envie de me retrouver en bikini dans une couverture de magazine.
-Alors on reste ici, assure-t-il avant d'embrasser ma nuque.
-Mais tu as l'air déçu.
-Je le suis.
Il me regarde de ses yeux suppliants alors que je soupire. Bien sûr, ce n'est pas la meilleure idée de sortie. Et je ne pensais pas que je dirais un jour oui. Mais je suppose qu'on est plus vraiment à ça près, avec cette relation de fou.
-Dépêchons-nous d'y aller alors, tant qu'il n'y a pas trop de monde.
Un énorme sourire perce son visage, et ça me fait rire. Il saute sur ses pieds et part se préparer après avoir rapidement poser un baiser sur mes lèvres. Toujours assise sur le lit, je me contente de sortir mon téléphone et composer le numéro de Camille.
-Salut toi ! lance-t-elle d'une voix chantante.
-Quel est le maillot de bain qui me va le mieux?




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La plage n'est pas bondée. Quelques personnes, surement des hommes d'affaires riches et leurs petites familles. Dès que nous avons posé un pied sur le sable, il a été reconnu par quelques gamins et leurs papas qui sont venus à sa rencontre pour une photo ou un autographe. Ce n'était pas un bain de foule, et tout le monde a été poli. Et Neymar a gentillement répondu à tout et a fait plaisir aux gens, tout en tenant ma main avec douceur. Nous avons fini par nous installer sur des transats et la plupart des gens se sont dissipés.
-Comment se passe cette entrée sur le terrain?
-Sans encombre, répondis-je en me mettant en maillot avant de m'allonger. Mais j'ai un bon partenaire de jeu.
Son sourire s'agrandit et il pose un baiser sur ma joue avant de prendre place à côté de moi. Prenant le soleil, il se plonge dans son portable et, comme d'habitude, tapote sur l'écran pendant un moment. Ne partageant pas son intérêt pour les réseaux sociaux, je me contente de sortir un livre et m'occupe par moi-même. Le soleil est présent et sa chaleur sur ma peau me fait énormément de bien. J'affectionne les plages de Barcelone et j'y ai de très bons souvenirs: mes parents nous amenaient souvent, Camille et moi, et nous courions en petite culottes de bain, encore toutes petites, nous cogner contre les vagues en pensant que c'était un acte de bravoure.
Des bruits alentours me font lever les yeux et je croise le regard du brésilien qui m'observe silencieusement. Sa mine est calme, son sourire satisfait.
-Content de me voir en bikini?
-Plutôt, oui.
-Tu n'avais pas dit que tu allais nous acheter une plage, la dernière fois? Je crois que si je cherche dans mes messages Facebook..-
-Ne me tente pas ou je paye tout le monde pour qu'ils partent.
Son rire éclate et sa mine s'éclaire. D'un coup il devient sérieux, une douce expression sur le visage.
-Ne t'énerve pas, supplie-t-il.
-Ça n'est jamais bon quand tu commences comme ça.
-J'ai un cadeau d'anniversaire pour toi.
Je fais la grimace en me rappelant l'événement. C'est la semaine prochaine et je n'y pensais même plus. Camille et Alex avaient vaguement abordé le sujet et j'avais coupé net la conversation, voulant à tout prix ne pas le fêter et ils avaient compris. Mais ce garçon-là, ce jeune brun au sourire irrésistible ne prenait pas non comme réponse. Je disais que je ne voulais pas penser à mes 23 ans, et il m'offrait un cadeau.
-Tu me le dis dans un endroit publique pour que je ne fasses pas une scène?
-Peut-être?
Il se redresse alors que je fais de même et le regarde fouiller dans son sac.
-Tu vas me le donner maintenant?
-Il le faut, tu vas en avoir besoin.
La petite enveloppe blanche entre ses doigts semble innocente. Et je suis presque curieuse de voir ce qu'il y a dedans. Il la pose avec précaution sur mes cuisses et se place en face de moi, le visage entre les mains, impatient de capter ma réaction à l'ouverture. J'attrape le papier, incertaine, et regarde mon nom joliment inscrit par sa main. Neymar a une écriture un peu brouillon, tellement reconnaissable, et on peut voir qu'il a fait un effort pour mettre mon nom sur cette enveloppe. J'ai à peine ouvert cette dernière que déjà je sais de quoi il s'agit. Les parties argentées, au bas du billet, se reflètent au soleil et m'aveuglent un instant, le temps de le sortir complètement. Je regarde mon nom en haut à gauche, puis mon regard se porte sur l'emplacement de la date: aller-retour le weekend de mon anniversaire. Et, à côté, le petit mot "Paris" qui me réchauffe le cœur.
-Tu m'envoies chez moi pour mon anniversaire?
-J'ai pensé que voir ta mère te ferait du bien, t'aiderait à passer un bon moment.
-Tu n'a pas un match, le jour du départ?
-Si, dit-il dans une voix qui trahit sa déception. Mais si tu l'a elle, tu n'a pas besoin de moi.
Ses pupilles brunes posées sur moi prennent des reflets verts sous un rayon de soleil alors que je me jette à son cou malgré moi. Je ne pensais pas rentrer chez moi, mais maintenant que l'occasion se présente ça parait parfait. Connaissant ma mère, ça lui fera énormément plaisir de m'avoir, et nous pourrons penser toutes les deux à mon père, à tous les anniversaires heureux que j'ai eu en faisant de celui-ci un qui ne soit pas trop difficile à passer.Un rire adorable s'échappe des lèvres de Neymar quand je me retrouve dans ses bras et il accepte mon étreinte, posant mon petit corps sur ses cuisses alors qu'il m'entoure de ses bras.
-C'est très gentil soufflé-je au creux de son cou. M'offrir quelque chose comme ça, en sachant que tu ne sera pas là.
-C'est normal, assure-t-il en caressant mon dos.
-C'est exactement ce qu'il me fallait. Merci.
Son étreinte se ressert contre moi et j'oublie que nous sommes en public, entourés de gens qui pourraient à tout moment nous prendre en photo. Je suis profondément touchée, et je ne pense à rien d'autre en cet instant. Il finit par s'éloigner et son regard croise le mien.
-Retourne t'asseoir maintenant, demande-t-il d'un ton amusé.
-Tu as peur qu'on nous prenne en photo?
-Non, mais si tu ne bouge pas ça va commencer à se voir..sur moi.
Je ris et obéis en m'éloignant de lui, regardant de nouveau le petit billet entre mes doigts et sort mon portable de mon sac d'un geste pressé. Ma mère répond presque instantanément et sa voix enjouée traverse la ligne.
-Bonjour chérie.
-Devine qui vient te voir pour son anniversaire?
J'entends presque la grande inspiration qu'elle prend avant de s'exclamer, m'arrachant un rire.
-Vraiment? Ahh, c'est génial ! Je suis vraiment contente.
-Oui, moi aussi.
-On ira au jardin des Tuileries, on prendra un gâteau et on allumera une bougie tout spécialement pour ton père,qu'est-ce que tu en dit?
-C'est très bien, assuré-je, émue. Ça me va.

-Parfait. C'est vraiment une bonne idée que tu as eu !

-En fait, ce n'est pas la mienne.
Je regarde le brun qui m'observe, amusé et curieux à chaque fois qu'il m'entend parler français.
-Neymar m'a offert un aller-retour, comme cadeau d'anniversaire.
Son visage s'éclaire et se met en alerte quand il entend son nom, et sa mine d'enfant me ravie.
-C'est vraiment très gentil de sa part, assure ma mère. J'ai hâte de vous voir tous les deux, dans ce cas.
-Il ne peut pas venir, il a un match qui l'empêche de bouger.
-Oh, je vois. Dis-lui bonjour, et remercies-le juste pour moi alors.
-D'accord. Gros bisous maman.
-Bisous ma beauté. Je t'aime.
-Je t'aime aussi.
Je raccroche en vitesse et le brésilien ne peut rester silencieux plus longtemps.
-Vous avez parler de moi? Vous avez parlé de moi, j'ai entendu mon nom.
-Tu as son bonjour.
Je n'ajoute rien et je vois sur sa grimace qu'il n'est pas satisfait.
-C'est tout ce qu'elle a dit?
Je le défis du regard un instant, et finis par céder, bien trop amusée par sa mine boudeuse.
-Elle a trouvé que c'était une très gentille attention, et elle est déçue que tu ne puisse pas être là aussi.
Un large sourire prend place sur son visage, maintenant pleinement satisfait à l'idée de plaire à ma mère.
-Très bien.
Je me lève de mon transat et il hausse un sourcil en me regardant faire.
-Tu vas quelque part? demande-t-il ironiquement.
-Me baigner, bien sûr. Tu viens, ou tu as peur de ruiner ta coiffure?
Un sourire joueur berce son visage et il se lève d'un bon en m'emboîtant le pas de bon cœur.
-Je pensais pas que tu voudrais aller à l'eau, dit-il alors que nous nous approchons des vagues. La plupart des filles ne veulent pas se mouiller, parce qu'après leurs cheveux et leur maquillage sont ruinés.
-Est-ce que j'ai l'air d'être ce genre de fille?
Nous sommes devant la mer quand il pose un regard observateur sur moi en guise de réponse.
-Non. C'est ce que je préfère d'ailleurs.
Les premières vagues me cognent les pieds et je me jette à l'eau avec plaisir. Le brun, lui, est plus prudent. Il me regarde un instant en riant et finit par s'approcher avec précaution. Il grogne alors que je l'éclabousse, maintenant trempée, et enfin plonge, me rejoignant. Ses mains trouvent mes hanches sous l'eau et il me porte avant de m'approcher contre lui.
-Viens ici, susurre-t-il en riant.
Mes mains attrapent sa nuque et je l'embrasse de bon cœur quand il s'approche de moi. C'est salé, doux et brûlant. Mes jambes nues s'agrippent à sa taille et ses mains se ferment dans le bas de mon dos alors que je le sens sourire contre mes lèvres.
-Ça, ça va surement finir en couverture d'un magazine.
-Alors fais au moins semblant que ça te plais.
Rien avec Neymar n'était compliqué en cet instant. Je réalisais avec bonheur qu'une fois après s'être officiellement mis en couple, j'avais gagné une forme de liberté auprès de lui. C'était presque comme si j'étais honnête avec moi-même: oui, je le voulais, et j'avais le droit de l'avoir. Je n'étais peut-être pas la meilleure personne pour lui, et cette histoire pourrait ne pas durer plus longtemps, mais je m'en foutais en vérité. Je le voulais, et j'avais le droit de l'avoir.
Il écarte finalement son visage du mien et sourit gentillement alors qu'il éloigne les mèches de cheveux trempés sur mon visage.
-Je suis généralement pas à l'aise avec les démonstrations d'affection en public, avoues-t-il sérieusement.
-Oh, lâché-je en me détachant de lui en vitesse, désolé, je-
-Non, c'est pas ça, se reprend-t-il. Avec toi, ça va.
Ça sonne presque comme un aveu, et ça me fait sourire malgré moi.
-Pourquoi ça?
-Je sais pas..Peut-être parce que quand ça te posait problème d'être vu avec moi, j'essayais de faire changer d'avis et..J'avais envie d'être avec toi.
-C'est la première fois que ça t'arrive, n'est-ce pas, qu'on t'évite à cause de ton statut?
-Bien-sûr, lâche-t-il en riant, et je m'y attendais pas vraiment.
-Oh, excuse-moi d'être timide, c'est pas comme si tu étais une star ou un truc du genre.
-Tu n'a pas vraiment l'air timide, aujourd'hui, répond-t-il d'une moue adorable.
Je jette un coup d'œil autour de moi en vitesse et réalise que plusieurs regards sont posés sur nous. Et même si ça ne m'enchante pas, je l'accepte étrangement facilement.
-Profites et tais-toi, réponde-je en l'éclaboussant.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant