The good kind of unexpected | Neymar Jr.

Chapitre 10

-Comment tu te sens?
-Ça va.. Je crois.
-Tout vas bien se passer, m'assure Camille en prenant mes mains dans les siennes.
-Je me sens juste..bien, tu vois? J'ai pas vraiment peur. Est-ce que c'est normal?
Ma meilleure amie et moi échangeons un regard et elle tire la grimace.
-Je ne sais pas. Peut-être que..tu n'as pas encore vraiment réalisé.
-Peut-être. Mais là,je me sens juste...bien.
-Dans ce cas c'est parfait chérie.
Mon nom est appelé peu après.Je me lève doucement, jette un dernier regard en direction de Camille, assise près de l'armoire à glace envoyé par Gia. Il ne lève même pas les yeux de son téléphone, regardant le début du match de la Copa America. J'entre dans la pièce, déjà habillée d'une robe de chambre en papier, alors que l'on m'allonge sur la table de travail.
-On va maintenant vous mettre sous anesthésie générale, et vous allez compter jusqu'à dix. Pouvez-vous faire ça?
-Oui, d'accord.
Je me calme et commence à compter une fois le masque posé sur mon visage. Et tout vas bien:je me sens de plus en plus relaxée, déstressée. Quand Neymar était reparti en Amérique du Sud pour jouer il m'avait dit qu'il prendrait de mes nouvelles, mais je n'avais eu aucun message de la journée, alors qu'il savait que mon rendez-vous se tenait aujourd'hui. Je comprends qu'il a un match important, mais comme il avait promit j'avais attendu malgré moi. J'avais l'impression qu'il m'avait fait espérer dans le seul but de me décevoir. Alors que je n'attendais rien de lui, au départ. Je voulais juste qu'il soit au courant. Mais il s'était impliqué, et maintenant je me sentais abandonnée. J'avais espéré qu'il tiendrait promesse, m'appellerais, me montrerais qu'il était là pour moi.
Quand je me réveille, l'extase et la relaxation de l'anesthésie retombent: mon estomac et mon entre-jambe me font mal, et je me sens sans énergie.
-Hey, Clémentine? Je suis là, ça va.
Camille attrape ma main et je croise son regard. Elle voit grâce à la grimace que je fais que j'ai mal et demande à une infirmière de m'apporter des médicaments.
-Comment tu te sens?
-Je..je sais pas. J'ai mal.
-C'est normal.
-Je suis..oh, je sais pas. J'ai mal, Camille.
Posant une main sur mon front, elle affiche un air septique alors qu'elle caresse mes cheveux.
-Tu as de la fièvre. Ça va aller, tu vas prendre des médicaments et tout vas bien se passer.
Une infirmière arrive, me tend des cachets que j'avale, m'observe d'un air sévère.
-Vous faites de la température, dit-elle d'un ton sérieux. Vous devriez vous reposez.
-Je veux rentrer chez moi, dis-je, mal à l'aise.
-Vous devez rester, répéte-elle.
-Mais..
-Ecoute, me coupe Camille, on va rester un peu. D'accord? J'ai quelque chose à te montrer. Calme toi, chérie. Allonge toi, voilà.
Je fais ce qu'elle dit mais je suis nerveuse, agacée. J'ai mal et la fièvre me rend angoissée. L'infirmière quitte la chambre et Camille, tentant de me distraire, pose son iPad entre mes mains lançant une vidéo alors je baisse les yeux sur la tablette. Neymar est sur le terrain, et le score annonce le match qui avait lieu de cet après-midi. On y voit le brésilien s'approcher en vitesse du but adverse en dribblant les adversaires et mettre un but. La caméra s'approche de lui alors qu'il se jette dans les bras de Leo sous les acclamations de la foule. Et soudain, s'approchant de la camera la plus proche de lui, le brun porte sa main à son cœur avant de pointer la camera du doigt, souriant. Les prochaines images montre le jeune garçon après le match en compagnie d'un commentateur, en pleine interview.
-Vous avez fixé la caméra après votre but, l'avez pointé du doigt. Vous dédicassez ce but à quelqu'un en particulier?
-Oui. Quelqu'un que je connais passait un moment assez difficile pendant ce match, et je ne pouvais pas être avec cette personne donc je voulais montrer mon soutien. C'est pour ça que j'ai marqué.
La video s'arrête et Camille reprend l'engin, souriant malicieusement.
-Voilà qu'on te dédicasse des buts.
L'homme envoyé par Gia entre à cet instant dans la petite chambre. J'vais presque oublié qu'il était venu avec nous tant il été resté éloigné et silencieux. Il passe la tête dans l'entrebâillement de la porte,en pleine conversation téléphonique.
-Oui, elle est réveillée. Oui, je vous la passe.
Il me tend le téléphone et je le porte à mon oreille sans comprendre, encore un peu sonnée par l'anésthésie.
-Allo?
-Ta voix est bizarre.. Est-ce que tu pleures?
J'entends sa voix et les sanglots coincés dans ma gorge, m'empêchant de parler convenablement, se bousculent alors que je pleure, m'accrochant au téléphone;
-Oui, je.. C'est le stress qui retombe.
-Est-ce que..Tout s'est bien passé?
-Oui. Je crois.
Nous restons silencieux un moment. J'ai envie de dire que tout vas bien, de raccrocher, mais je n'y arrive pas.
-J'ai mal, dis-je sans même réfléchir. Et j'ai de la fièvre..c'est surement pour ça que je pleure et me plains. Désolé.
-C'est pas grave, assure-t-il d'un ton doux.
-J'ai vu le but. Est-ce que vous avez gagné?
-1-0. Je suppose qu'on peut te remercier.
-Tu aurais marqué même sans moi.
-Je sais pas..j'étais un peu anxieux.
-Désolé. Quand j'ai pris le rendez-vous je ne savais pas que c'était l'horaire du match.
-Est-ce que tu peux arrêter de t'excuser? demande-t-il en riant gentillement. Si tu vas bien, tout vas bien.
-Ça va aller, dis-je après avoir réfléchi un moment.
-D'accord.
Il rit nerveusement et le son en lui-même m'aide à me calmer.
-Il faut que je raccroche, finis-je par dire. Je dois me reposer.
-Oh, d'accord. Je te vois..bientôt?
Ça ne sonnait pas vraiment comme une question: c'était comme s'il avait envie de me voir et cherchait à savoir si c'était le cas pour moi. Je prends une grande inspiration, m'apprêtant à dire non. Que je suis occupée,fatiguée. Que je ne veux plus le voir après ça.
-Oui, d'accord.
Mais je n'ai pas le courage à cet instant. Je suis fatiguée, j'ai mal, et je cherche du réconfort dans sa voix.
-Très bien. Bye.
-Salut.
Je tends le téléphone à Camille alors que je me replace dans le lit. Elle commence à parler en portugais avec Neymar et sort de la pièce pour me donner un peu de calme. Je ne fais que m'endormir et me réveiller plusieurs fois après ça, prenant des cacher ou vérifiant que ma température diminue. Enfin j'ai le droit de sortir et le soleil se couche alors que Camille me ramène à mon appartement. Elle me fait avaler plusieurs cachets pour que je puisse pleinement me reposer et, alors qu'elle promet que ne pas me laisser seule, je m'endors dans le fond de mon lit.