Chapitre 27

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  -Clém ?
Je ne sais pas quelle heure il est mais tous mes sens me disent qu'il est trop tôt. Neymar m'a gardé éveillée presque toute la nuit et, avec le décalage horaire, je ne suis pas du tout prête à lui répondre. Faisant mine de ne pas l'avoir entendu, je me replonge dans le sommeil, au chaud contre son corps.
-Clémentine.
Je pousse une grande expiration malgré moi. Ce mec n'en a jamais assez. Sa voix est rauque, presque cassée, et la lumière de la pièce, sans même que j'ai à ouvrir les yeux, me dit que le soleil vient à peine de se lever. Maintenant sortie de mon rêve, je glisse encore à moitiée endormie mes mains sur son torse, cherchant son étreinte.
-Surtout ne me touche pas.
Ça, ça me réveille. J'ouvre instantanément les yeux et cherche son visage de mon regard encore brumeux. Neymar est à moitié assis contre la tête du lit, me regarde d'un air complément déboussolé.
-Est-ce que tout va bien?
-J'ai..mal au dos.
Sa voix se perd dans un soupire et je vois que ses yeux sont embués. D'un geste précautionneux et en alerte, je me détache de lui et m'assois sur le lit.
-Qu'est-ce qui se passe?
-Je sais pas, souffle-t-il. J'ai voulu me lever et mon..mon dos s'est bloqué.
Je n'arrive pas à bien comprendre ce qui se passe. Depuis quand est-il comme ça, à moitié levé et bloqué contre le mur? Est-ce que c'est grave? Je sens ma gorge se serrer, mon estomac se nouer.
-OK Ney, tenté-je de dire d'une voix douce. C'est peut-être pas grave.
Je pose une main sur son torse et il me regarde, suppliant et inquiet.
-Va chercher mon père, s'il te plait.
-Oui. Oui, tout de suite.
Je me glisse hors des draps et enfile quelque chose en vitesse, en profitant pour le regarder. Assis comme ça, il a presque l'air cassé en deux, et ça me serre le coeur. Je me jette dans les escaliers et rejoins la cuisine en vitesse. Neymar Sr et Nadine partagent un café à table, me souriant en me voyant arrivée.
-Bonjour, me dit la mère du garçon, tout sourire. Tu as bien dormi?
-Il a..Il a mal au dos.
Ma voix semble se briser quand j'arrive à parler. Neymar Sr saute sur ses pieds instantanément et l'expression d'incompréhension sur le visage de sa mère me rappelle quelle n'est au courant de rien. Son père se dépêche de monter et je le suis malgré moi. Quand nous arrivons dans la chambre, Neymar n'a pas bougé. Il regarde son père arriver et soupire de soulagement.
-Tu peux bouger?
-Je..Je sais pas. J'ai pas voulu essayer, dès que j'ai senti que j'avais mal j'ai arrêté.
-Bien.
Il sort instantanément son téléphone et tapote pour joindre des gens. Moi, je m'assois sur le bord du lit et prend la main du brun, à deux doigts de fondre en larmes.
-Tout va bien se passer.
Je peux voir qu'il essaie de me croire. Sa mère arrive, affolée, et Neymar Sr quitte la pièce pour finir sa conversation téléphonique.
-Chéri, est-ce que tout va bien?
Neymar prend un sourire de façade et rassure sa mère, tout comme je viens de le faire avec lui. Mais j'ai l'impression qu'en vérité on est tous terrifiés.
-Le médecin et le kyné arrivent.
La main du brésilien serre plus fort contre la même. J'oublie complétement que ses deux parents sont dans la pièce et me penche, l'embrasse pour le rassurer. Je le sens se détendre contre moi un instant, et ça me fait du bien. Le kinésithérapeute est le premier à arriver, à une vitesse affolante. Il replace le brun sur le lit et le fait se placer sur le ventre. Neymar grogne, se plaint, et je vois l'expression de son père s'aggraver.
-Tu devrais sortir, me dit-il.
En temps normal, je répondrais. Aucune chance que je bouge. Mais là, le voyant comme ça, je n'ai pas envie de le contredire. Son fils jette un regard vers moi et me fait signe de partir, alors je m'exécute a contre cœur. Je suis pleine d'angoisse et hors de moi. Il est là, souffrant la martyre, et je ne peux rien faire. Il ne veut même pas de moi avec lui. Je me sens profondément inutile et ça me fait mal, ne pas pouvait être celle qui rendrait les choses meilleures. Mon téléphone sonne et je sursaute, encore sous le choc. Je réponds machinalement, grognant à l'autre bout du fil.
-Oui?
-Salut, c'est Juan.
Je ne peux m'empêcher de soupirer en entendant mon patron a l'autre bout du fil, mais réponds poliment malgré tout.
-Oui, bonjour. Est-ce que tout va bien?
-Pas trop, grogne-t-il, les stagiaires ont fait n'importe quoi avec les dates de publication et on se retrouve avec plein de boulot. Quand est-ce que tu rentres?
Alors que je m'apprête a répondre, le médecin de Neymar arrive. Je le vois passer devant moi d'un pas pressé, un air inquiet sur le visage. J'entends vaguement Neymar Sr. mais n'arrive pas à comprendre ce qui se dit. J'entends son fils se tordre de douleur peu après, me donnant la boule au ventre alors que je me retiens de ne pas retourner dans la grande chambre pour voir ce qui se passe.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant