Je ne sais pas depuis combien de temps je suis réveillée. Une heure, peut-être plus. Le soleil commence à peine à se lever sur la ville, mais la chaleur est déjà présente. Et moi qui avait trouvé ça apaisant toute la semaine, j'ai trouvé ça oppressant dès que j'ai ouvert les yeux.
Je ne sais pas trop combien de temps j'ai mis avant de vraiment me réveiller. J'ai bougé un peu, me suis retournée dans le grand lit. Et son corps a suivi mes mouvements, s'est agrippé à moi avec douceur. Le brun ne s'est même pas réveillé, c'était presque inconscient. Et j'ai apprécié ça, le contact de sa peau chaude contre la mienne alors que j'étais encore à moitié endormie. Son parfum et sa tête dans mon cou sont les premières choses que j'ai perçu et j'ai adoré ce sentiment. Puis j'ai ouvert les yeux et j'ai croisé sa mine endormi. Sereine, complètement douce. Contre moi comme un enfant, sans aucun artifice. J'ai pensé que c'était fou comme son visage était différent quand il ne souriait pas. Il le fait presque tout le temps, mais endormi il a l'air complètement vulnérable, sans son armure de sourires et de rires.C'était comme un privilège de voir ça, son visage sans sourire. J'ai tenté de m'éloigner de lui un moment, et il a réagi dès que son visage n'était plus en contact avec moi: encore en sommeil, il a froncé les sourcils et a de nouveau cherché ma présence, se rapprochant. Et ça m'a noué l'estomac de bonheur, cette réaction, cette façon qu'il avait de me rendre indispensable.
Et d'un coup, ça m'a frappé. Ça faisait une heure que je le regardais dormir. Comme ça, complètement heureuse de le voir contre moi. Et je savais à quel point ça n'était pas normal. Parce qu'on était même pas amis. Je le connaissais à peine, je n'avais aucune raison de réagir comme ça. Mais c'était là. Hier il m'avait fait l'amour, m'avait fait rire et pleuré, m'avait câliné jusqu'à ce que je m'endorme contre lui, sûre que tout irait bien. Et ce n'était pas normale. J'avais promis que nous n'aurions rien, qu'on ne pouvait rien avoir. Je l'avais prévenu que je ne voulais pas être vu avec lui, que je voulais rien avoir à faire avec lui. Je ne voulais pas de lui, je ne voulais pas d'une relation. J'étais allergique à l'attention qu'on lui portait, je ne voulais pas être au centre de l'attention.
Et il était là, contre moi, et j'étais folle de lui. Et mon Dieu que ça faisait mal de s'en rendre compte.
-Salut.
Ses yeux bruns captent les miens et sa voix cassé me sort de ma torpeur. Je le regarde un instant, comme si je le voyais pour la première fois, le dévisageant malgré moi.
-Est-ce que ça va? demande-t-il en riant, ne comprenant pas ma mine perplexe.
Non,ça ne vas pas. Ça ne vas pas du tout, et ça ne peut pas aller.
-Je dois retrouver Camille.
-Quoi? souffle-t-il, regardant sa montre. Il est 5h30.
-On doit...aller courir.
Je me lève avec empressement et il me regarde m'habiller. Il rit, observe mes mouvements avec attention.
-Je ne peux pas te garder encore un peu? Je te fait crier mon nom, et après tu vas courir.
-Désolé.
Mon regard croise le sien et il hausse un instant un sourcil, voyant à quel point je suis mal à l'aise.
-Tu es sûre que ça va? Si c'est encore à propos d'hier, on peut en parler.
-Non, ça va, assuré-je.
J'attrape mon sac et il se relève en vitesse, pris de panique.
-Attends ! Attends, j'ai quelque chose à te demander.
Je me retourne et il soupire, visiblement encore pas bien réveillé.
-Ce soir, un de mes meilleurs amis fait une petite soirée chez lui. Tu voudrais venir?
-Venir? Avec toi?
Il rit, sans comprendre ma mine perplexe.
-Je serais là, oui, dit-il en souriant.
-Pourquoi j'irais là-bas?
Il hausse un sourcil, maintenant complètement perdu.
-Où est le problème?
-Je vais pas aller chez tes amis avec toi. C'est pas..comme si on était ensemble.
-C'est juste une petite soirée, il n'y aura pas de photos et aucune chance que ça se sache ou-
-Non, le coupé-je. Il n'y a pas de raison que j'y aille, et je n'ai pas envie.
-D'accord.. lâche-t-il sans comprendre. Pas la peine d'être désagréable.
-J'y vais.
Je m'empresse de sortir avant qu'il ne puisse de nouveau parler. Je descend les escaliers en vitesse, passe la porte, le portail, attrape un taxi. Et en arrivant chez Paula je suis toujours prise de panique. Et il était là, contre moi, et j'étais folle de lui.
-Hey, me dit Camille en souriant quand je passe la porte. Quoi de neuf?
-Je rentre à Barcelone.
-Quoi? Ça va pas?!
Elle me court après alors que je rejoins la chambre d'amis et sors ma valise de l'armoire. Elle attrape ma main et m'oblige à lui faire face, complètement ahurie.
-Qu'est ce qui s'est passé? Vous vous êtes disputés?
-Non, soufflé-je. C'est rien, je suis fatiguée.
-Il a été méchant? Violent? Il te trompe?
-On est pas ensemble, craché-je avec dédain.
Ça suffit à mon amie. Elle m'oblige à la regarder dans les yeux et fronce les sourcils d'un air désolé.
-Oh merde. Tu es amoureuse de ce type.
Un long silence suit, témoignant de la gravité et la tristesse de la situation. Elle soupire, d'agacement ou de pitié, je ne sais pas trop. Je m'assois sur le lit et elle fait de même, lasse.
-Bon. Réfléchissons.
-C'est réfléchi. Ça sera beaucoup plus facile de l'éviter si on est dans différents pays.
-Il reviendra à Barcelone, il viendra te voir. Ça va seulement repousser le problème.
-Je l'aurais oublier d'ici là.
Elle éclate de rire, m'arrachant un sourire.
-C'est de toi qu'on parle. Si tu l'aimes, tu l'aimes.
-Peut-être que c'est pas vraiment le cas. C'était peut-être juste comme ça, quand je me suis réveillée..
-Arrête de te mentir, on perd du temps.
Paula passe la tête dans l'embrasure de la porte, baillant d'un air contrarié.
-Qu'est ce qui se passe? Pourquoi est-ce que vous criez à 6h du matin?
-On a une urgence, dit sa sœur en s'excusant. Situation critique.
Elle n'en demande pas plus et quitte la pièce, visiblement habituée de nos bêtises.
-Bon, reprend Camille d'un ton sérieux. Tu as dit quoi en partant?
-Rien ne spécial. Mais je crois que je l'ai vexé.
-Donc il ne va pas venir tout de suite, ça nous fait gagner du temps.
Je la regarde, sérieuse et solennelle comme si elle allait à la guerre. Et ça me calme, me fait éclater de rire. Elle rit avec moi, me prenant dans ses bras. Et ça fait du bien, savoir que même si je suis angoissée par ma propre personne, j'ai quelqu'un qui me connait assez pour pouvoir réfléchir à comment me réparer.
La journée se passe calmement et nous évitons de penser ou parler du brun. Camille et moi faisons du baby-sitting pour les filles qui occupent tout notre temps. Je me sors Neymar de la tête, et quand je pense à autre chose j'ai presque l'impression que tout va bien. Je suis peut-être plus attachée à lui que ce que je voulais, mais ça ira. J'ai déjà été amoureuse dans le passé et j'ai oublié ces hommes, c'est finalement passé. Et même si le brésilien me plait maintenant, je sais très bien que son mode de vie ne me convient pas. Et ça suffira surement pour le sortir de ma tête.
Les filles sont déjà couchées quand il m'appelle, en pleine soirée. Camille s'est endormie contre moi devant la TV, et je m'empresse de refuser l'appel pour ne pas la réveiller.Je fais de même quand la sonnerie retentit une deuxième fois, et me concentre sur le programme pour ne plus penser à lui. La sonnerie du message me fait baisser les yeux sur l'écran, et j'ai un frisson quand son nom apparaît.
Je suis dehors.
Je m'oblige à l'ignorer. Il va surement penser que je dors, ou que je suis occupée.Mais un nouveau message s'affiche.
Viens me retrouver. S'il te plais.
Je ne change rien et reste où je suis, soupirant d'agacement. Et alors que, prise de fatigue, je m'apprête à m'endormir, la sonnette retentit. Je sursaute alors que Camille ouvre un œil.
-C'est rien, c'est la TV, lui dis-je alors qu'elle se retourne, s'appuyant contre le bras du fauteuil pour se rendormir.
Je saute sur mes pieds alors qu'on tape à coup de poings contre la porte et ouvre pour trouver le brun, agacé.
-Qu'est ce que tu fais là?! murmuré-je d'un air menaçant.
-Tu plaisantes là?
Je m'empresse de fermer la porte derrière moi pour me retrouver dehors avec lui avant qu'il ne réveille tout le monde.
-Tu ne devais pas être à une soirée?
-J'y étais, et puis j'ai voulu savoir pourquoi tu m'avais traité comme de la merde ce matin.
Il a l'air en colère. Vexé, probablement blessé. Ses grands yeux bruns sont ternes et il ne sourit plus, ce qui me fait mal au cœur.
-Ecoute, soupiré-je, ce n'est pas le moment.
-Pourquoi tu m'a ignoré quand je t'ai appelé?
-Rentre chez toi.
-C'est à cause de l'avortement? Je t'ai dit hier qu-
-C'est pas ça ! Laisse tomber, il n'y a rien.
Il n'a pas envie de laisser tomber.Il attrape ma main, un air dur sur le visage.
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The good kind of unexpected | Neymar Jr.
Fanfiction"Quand je pense à lui,je ne le vois pas comme les autres le voient. Pas comme le footballeur, la grande star, la légende. Pour moi, Neymar, c'est l'inattendu, tu vois? Il est arrivé, m'a fait totalement craqué, et tomber amoureuse de lui a tout chan...