Chapitre 20

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J'arrive à l'hôpital avant le début de l'opération de Davi. Il a été amené par un membre du staff et il est maintenant cloué dans un lit, pleurant à chaude larmes. Dès qu'il me voit arriver, la vue d'un visage familier semble le rassurer car il tend les bras alors que je cours vers lui. Par chance je connais la personne du club qui a été envoyé, et comme le jeune homme me reconnait tout de suite il me laisse m'approcher du blond.
-Je suis là, chéri. Tout vas bien.
Le petit se plaint d'avoir mal entre deux sanglots alors que je le sers le plus doucement possible.
-Tout va bien.
-Ils disent que je dois m'ouvrir le ventre.
-Je sais, mais ce n'est rien. Hé, regarde.
Je soulève mon haut est pause sa petite main sur la cicatrice de mon opération de l'appendicite. Il passe ses doigts fins sur ma peau et semble regarder avec attention la fine ligne que l'on ne voit presque plus.
- On va juste faire une petite ouverture comme ça. Touche. Tu vois comme c'est réparé? Ça sera pareil pour toi.
- 'Veux pas..Je veux mon papa.
-Je sais chéri. Ton papa va arriver. Regarde moi, Davi.
Ses grands yeux bleus me font face alors que j'essuie les larmes de son visage et pose mes mains sur ses joues rougies par les pleurs.
-On va te donner de quoi faire dodo, et tu vas t'endormir. Pendant ce temps là, on va t'enlever ce qui fait mal, et quand tu va te réveiller, tu n'aura plus mal et ton papa sera là. D'accord?
Il renifle, étouffe un nouveau sanglot, mais finit par hocher la tête avant de se serrer une nouvelle fois contre moi.
Je vois plusieurs personnes de l'hôpital qui discutent avec le représentant du club. Ce dernier arrive à négocier que le blond soit une priorité et il est vite envoyer en salle d'opération.
Ce n'est qu'une fois Davi éloigné que j'arrive à penser clairement. Je n'ai pas pris l'avion. Je ne peux plus partir maintenant, pas aujourd'hui du moins. Ça sera impossible d'avoir un nouveau billet à un prix décent pour le weekend. En décidant de venir ici, je savais que j'oubliais mon anniversaire à Paris. Je le savais très bien, et ça ne m'enchantais pas, mais je ne pouvais pas penser à une autre option en cet instant. Je n'avais même pas réfléchi, c'était comme une évidence: dès que j'ai entendu ce qui était arrivé, je savais que mon weekend s'envolait. Et clairement, je m'en fichais.
Je tourne en rond dans le couloir et j'ai l'impression que ça dure une éternité. Je n'arrive à penser à rien. Je sais qu'une opération de l'appendicite n'est pas grave, et pourtant je pense à ce petit bout de chou en train d'être ouvert et ça me rend folle. Je suis sortie de mon tourment alors que mon téléphone sonne et que le nom de Gia apparaît sur l'écran.
-Merci mon Dieu tu es avec lui, lâche-t-il dès que je décroche. Je suis coincé avec ces sponsors de merde...
-Il est en pleine opération, là. On a pu le faire passé en priorité.
-Bien. Il n'a pas trop pleuré?
-Un peu, mais je crois que j'ai réussi à le calmer.
-Je suis désolé. L'avion, Paris, ton anniversaire..
-Ce n'est rien, lâché-je, sûre de moi.
-On m'a dit ce qui s'est passé. Ney qui voulait partir, ce que tu as fait.. Je devrais te faire des pâtisseries cette fois.
-Je n'oublierais pas que tu viens de dire ça.
-Allez, j'y retourne. Sois forte, d'accord?
-Je vais bien, me assuré-je.
-Ta voix tremble, beauté. Respire, tout vas bien se passer. On arrive dès que le match est fini.
-..D'accord. Je vous attends.
Le chirurgien arrive peu après que j'aie raccroché, et vient directement à ma rencontre.
-L'opération s'est bien passé, lance-t-il au représentant du club. Tout va bien, on va maintenant attendre qu'il se réveille.
Nous remercions le docteur qui s'éclipse et j'ai l'impression d'enfin pouvoir respirer. Je préviens Gia par message et attend qu'il arrive. Neymar Sr. et Rafaella me téléphonent dès qu'il apprennent la nouvelle de Gia et ils me demandent des nouvelles du blond. Je dis le peu que je sais et promets de les recontacter quand j'en saurais plus. Le père comme la fille sanglotent à l'autre bout du fil et me remercient d'être avec Davi. Et alors que j'attends que le blond se réveille, j'essaie de respirer convenablement et téléphone à ma mère. Elle écoute attentivement ce que je dis et promet que ce n'est rien. J'entends sa voix déçue mais elle assure que ça n'est pas grave, que j'ai fait le bon choix en restant avec Davi. Je sais que c'est vrai, mais je ne peux m'empêcher de pleurer comme un bébé à l'autre bout du fil, alors que ma mère me susurre des mots doux. La porte claque et je voix au loin Gia qui arrive d'un pas pressé, me faisant raccroché. Sur ses talons, Neymar a l'air fatigué et mort d'inquiétude. Je vois à sa chevelure trempée il a pris sa douche en vitesse, et à sa tenue qu'i s'est changé dans la voiture. Il court jusque moi dès qu'il m'aperçoit, et je m'empresse de le rassurer.
-Tout va bien, l'opération s'est bien passé. Il attendent qu'il se réveille pour qu'on puisse le voir.
Il prend une grande inspiration, comme sil respirait pour la première fois. Puis il m'observe, comme s'il me voyait enfin.
-Tu as pleuré, lâche-t-il d'un ton calme mais inquiet.
-C'est juste..le stress. J'avais peur pour lui.
Il n'a pas le temps de me répondre que le membre du staff qui a amené Davi le lance dans une conversation. Les deux garçons s'éloignent de moi alors que le brun écoute attentivement le responsable. Gia finit par s'approcher de moi après avoir vu une infirmière, un sourire triste sur le visage.
-Est-ce que ça va?
-Oui, assuré-je. Maintenant, ça va.
Un médecin arrive peu après et seul Neymar est autorisé à voir son fils. Je le regarde suivre le docteur d'un pas pressé et se jeter dans la petite pièce comme si sa vie en dépendait. Nous restons un moment dans le couloir, et enfin je me sens bien. Neymar est avec Davi, et il va bien. Les deux dernières heures étaient tellement dures émotionnellement que, maintenant que la pression retombe, ça fait un bien fou.
Le brun finit par ressortir, un large sourire sur le visage qui m'indique que tout s'est bien passé. Gia court vers lui alors que Neymar lâche un rire nerveux.
-Il se prend pour un pirate avec sa cicatrice.
Je n'écoute pas toute la conversation, me contente de le regarder. Sa mine soulagé et ravi me fait tellement de bien. Il appelle son père en vitesse, lâche quelques larmes en écoutant Neymar Sr. et finit par raccrocher. Enfin, il me regarde et d'un pas lent me rejoins, s'asseyant à côté de moi. Il reste silencieux et sort son portable, tapotant nerveusement.
-Ça va aller maintenant, assuré-je.
-Hm.. Ce n'est pas ça.
Il soupire et regarde autour de lui. Je comprends qu'il veut dire quelque chose mais hésite.
-Dans la voiture en venant ici je t'ai..écrit un sms.
-Quoi? dis-je, sortant le téléphone de ma poche. Je n'ai rien reçu.
-Je sais. Je ne l'ai pas envoyé.
Sa mine timide finit par me faire face et ses yeux marrons prennent des airs suppliant.
-J'étais déjà en stress alors..Je me suis dit que si tu ne répondais pas, ça serait encore pire. Je veux dire, tu aurais pu je ne pas le voir ou j'sais pas, tu perds tout le temps ton téléphone..Mais ça me stressait.
-Eh bien, il n'est jamais trop tard pour l'envoyer, non?
Il se mord la lèvre, anxieux, me regarde une dernière fois comme pour prendre du courage et appuie en vitesse sur son écran. Quelques longues secondes s'écoulent avant que mon téléphone se mettent à vibrer, me délivrant son message.
Je suis désolé de ce que j'ai dit avant d'entrer sur le terrain. J'étais super stressé pour Davi -je le suis encore, d'où ce message- et je ne savais pas quoi faire. Et tu étais là, avec la solution, parfaite. Et j'étais obligée de le dire. Je sais que c'est le genre de chose qui te fait peur, parce que c'est un engagement. Je sais que j'avais dit que je voulais apprendre à te connaitre, qu'on pouvait prendre notre temps. Mais je ne pouvais plus ne pas le dire. C'était là, à cet instant. Et je ne veux pas que tu aies peur, tu n'es même pas obligée de répondre. Tu peux l'oublier si ça te chante. C'était juste important pour moi de le dire. De dire que je t'aime.
La scène du stade me revient en mémoire alors que mon estomac se noue, observant silencieusement mon petit écran. Je relis le message une seconde fois, regarde avec attention chaque mot qui prend de plus en plus de sens.
-Votre fils vous demande. Vous pouvez y aller à plusieurs maintenant.
Je sursaute face à l'infirmière et nous nous levons tous les deux d'un bond, rejoignant en vitesse la chambre d'hôpital. Davi, le visage rougit par les larmes mais souriant malgré tout, s'adresse directement à moi.
-J'ai la même que toi. Tout pareil.
Il soulève son haut et dévoile son pansement alors que je ris.
-Je te l'avais dit, que tu te réveillerais sans avoir mal et avec ton papa.
Son sourire s'agrandit alors que le brun se jette sur lui pour prendre dans ses bras et le chatouiller. Les deux garçons restent un instant collés l'un à l'autre. Davi raconte comme il a été courageux alors que son père lui parle du match.
-Et j'étais tellement stressé que je n'ai même pas marqué.
-Nous on été pas stressé, rétorque le blond en me regardant. Hein Clémentine?
Neymar pose un regard doux sur moi, et je souris davantage.
-On été pas stressés, et on avait pas peur. Tout allait très bien.
Lui et moi savons ce que ça veut dire, et je vois à sa mine soulagée que Neymar est content de m'entendre le rassurer. Je m'assois sur un fauteuil dans un coin de la pièce, me contentant de regarder les deux garçons, amusée. Neymar câline son fils et tente de le faire dormir alors que c'est moi qui m'endors, fatiguée par le stress de la journée.
-Hé toi.
Quand Neymar me réveille, il fait nuit dans la chambre. Davi est endormi dans son lit d'hôpital alors que son père, accroupi devant moi, affiche un air fatigué. Ses grands yeux bruns me scrutent avec attention et son sourire s'agrandit quand il me voit ouvrir les yeux. Ses cheveux sont en pagaille et sa barbe commence à repousser. Sa main chaude est posé sur ma cuisse, me caressant du bout du pouce. Et en cet instant, moi non plus je ne peux pas ne pas le dire.
-Je t'aime aussi.
J'ai murmuré mais je sais qu'il l'a entendu à cause de sa mine surprise et l'énorme sourire soulagé qu'il affiche. Il se rapproche en vitesse et m'embrasse avec hardeur alors que je me colle à lui. C'est évident, que je suis folle de lui. Et il a raison: bien-sûr, ça me fait peur, et je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me le dise il y a quelques heures. Je ne pensais pas qu'on était déjà là, lui et moi. Mais c'était le cas, et ça ne servait à rien de le nier.
-Ça me fait plaisir, souffle-t-il en se détachant de moi, mais j'ai une autre raison de te réveiller.
Il sort son portable et l'écran s'éclaire devant moi, affichant l'heure. 00h04.
-Joyeux anniversaire. Je voulais être le premier à te le souhaiter.
Je ne pensais plus à mon anniversaire. En vérité, j'avais du mal à y penser ici. En Espagne, dans une chambre d'hôpital. Sans mes parents. Sans mon père. Mais en vérité, c'était beaucoup moins douloureux que je croyais. Et je savais que c'était grâce à lui.
-Merci.
-Non. Merci à Dieu de t'avoir fait venir au monde. Merci à tes parents de t'avoir élever. Merci à toi d'être ici avec moi.
-Arrête d'être aussi adorable et embrasse moi encore.
Il rit un instant, place un main sur ma joue brûlante, et ne se fait pas prier.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant