Chapitre 24

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J'angoisse instantanément quand j'aperçois ma mère, assise sur le fauteuil en train d'essayer de stopper un saignement de nez. Je reste un instant devant la porte d'entrée, paralysée, et c'est Neymar qui bouge le premier et nous fait entrer.
-Maman? Qu'est-ce qui se passe, ça va?!
-Oui, ce n'est rien. Ça va. Comment était Paris? Clémentine, je t'assure, ça va.
Neymar nous regarde, interdit, ne sachant pas quoi faire. Et ce n'est pas en arrêtant le saignement que les problèmes s'arrêtent. Ma mère commence à faire de la fièvre en début de soirée, et, alors que je me prépare pour sortir avec le brun, je l'entends soupirer et respirer avec difficulté depuis l'autre pièce.
-Tu crois qu'elle va bien? demande le brésilien en refermant la fermeture de ma robe, croisant mon regard inquiet dans le miroir.
-Je ne sais pas..Je ne l'ai jamais vu comme ça.
Il embrasse mon épaule pour me rassurer, et même si le geste est doux je suis toujours aussi mal.Je rejoins le salon et sa mine terne s'illumine quand elle nous voit.
-Que vous êtes beaux, dit-elle de sa voix fatiguée. Chérie, cette robe est magnifique sur toi. Et tu t'es bien coiffée
-Maman, est-ce que tout va bien?
-O-Oui.. Je vais bien.
Neymar et moi nous échangeons un regard pas rassuré et elle recommence à tousser. Je la regarde un instant, impuissante, et c'est quand j'aperçois qu'elle crache du sang que je sais que mes projets de soirée sont terminés.
-OK, dis-je d'un ton ferme en posant ma pochette sur la table, je reste ici.
-Ce n'est rien, vraiment, ça arrive souvent et-
-C'est mieux, lance Neymar. On va rester avec vous.
Je me retourne vers le brun qui déjà enlève sa veste. J'ai presque envie de me jeter à son cou maintenant, touchée par le fait qu'il aie voulu abandonner ses amis aussi vite.
-Peut-être que tu peux..y aller sans moi.
Il semble un instant surpris et j'attrape ses mains pour qu'il ne se vexe pas.
-C'est tes amis, tu devrais pouvoir les voir. Je ne veux pas que ta soirée soit ratée à cause de moi.
-Et je ne veux pas que la tienne le soit pour moi, lance ma mère.
-Tu es ma soirée, maman, sois gentille et dis moi merci, dis-je en riant.
Le brun me cherche du regard, demandant une dernière fois si je suis sûre. Souriant pour le rassurer, je lui replace sa veste et l'embrasse gentillement. Il répond à mon baiser, d'abord d'un air réticent, puis semble se détendre.
-Vas t'amuser, et reviens après, murmuré-je contre lui.
-D'accord, finit-il par dire.Appelle moi si jamais...
-Oui. Merci.
Il pose une dernière fois ses lèvres sur les miennes en vitesse et quitte la maison après avoir dit au revoir à ma mère.
-Les footballeurs ne sont pas censés être des cons? demande ma mère en riant une fois qu'il a passé la porte. Celui-là m'a l'air tout à fait adorable.
J'acquiesce en vitesse: je m'inquiète tellement que je n'arrive même pas à faire des blagues. Je me contente de faire ce que je sais faire, m'occuper de ma mère. J'appelle les infirmières pour avoir des conseils, lui fait à manger. Malgré les cachets, la fièvre ne descends pas et mon angoisse, elle, augmente de plus belle. Elle part tôt pour se mettre au lit mais ne dort pas. Elle vomit, saigne du nez, sue à grandes eaux à cause de la fièvre. Et moi, impuissante, je me colle elle dans le petit lit, espérant que ça passera.
Il est plus de minuit quand enfin elle s'endort. Je rejoins la salle de bain et file sous une douche chaude, tentant de calmer mes nerfs. Je sais que les infirmières à qui j'ai parlé m'ont dit que son état n'était pas anormal ou alarmant, mais je n'arrive pas à empêcher mon ventre de se nouer quand je pense à sa condition. Je suis là, nue sous l'eau chaude , tremblante et paralysée par l'angoisse de ne rien pouvoir faire. Coupant l'eau, j'entends du bruit depuis la rue et maudit les gens qui crient, espérant que ça ne la réveillera pas. J'enfile, en guise de pyjama, un des T-shirt de foot de Neymar accompagné d'un short de coton. Rejoignant la cuisine, j'ouvre le petit frigo et jette un regard à l'interieur, cherchant à préparer quelque chose que Neymar pourrait manger une fois rentrer. Je n'ai encore rien sorti quand la porte claque. C'est tellement fort que ça me fait sursauter et je rejoins le salon en vitesse.
-Arrêtez, ah.. Arrêtez maintenant.
-Neymar?
A moitié penché, le garçon lève les yeux vers moi et lâche un rire stupide.
-Salut, bébé.
-Tu es ivre?
-Euh..Ouais.
Je m'approche pur l'aider à se tenir droit et de nouveau, la porte s'ouvre dans un fracas.
- CAMPEONES !
Deux hommes font irruption à l'intérieur, se mettant à chanter à tu-tête.
-Arrêtez, tente de dire le brésilien entre deux fou-rires.
-Mais qu'est-ce que vous foutez?!
-Hey, me lance l'un d'eux en soufflant, on veut juste boire un dernier verre avec notre champion.
-Tu les connais? demandé-je à Neymar qui se laisse tomber sur le canapé.
-Non..
-On est des fans ! Ses plus grands fans !
-Fais les partir tout de suite, lâché-je en remettant le garçon debout, ça va réveiller ma-
-Qu'est-ce qui se passe?
Dans l'embrasure de la porte, ma mère se tient difficilement contre le mur. Sa mine est fatiguée mais elle sourit, sans trop comprendre ce qui se passe.
-Rien, assuré-je d'un ton doux. Vas te coucher maman, j'arrive.
Elle ne semble pas convaincue mais s'exécute, et je perds toute patience.
-Cassez-vous tout de suite, .
-Hey, on s'amuse !
L'un des suporters balancent ses bras dans les airs, faisant dans l'action tomber le semainier de ma mère par terre. Je regarde la boîte de plastique éclater, tous ses médicaments s'éparpiller sur le parquet.
-Écoutes, craché-je en l'attrapant. Si tu dégage pas tout de suite, j'appelle la police.
-Ouais..soupire Neymar. Allez, rentrez chez vous.
Les deux hommes veulent protester mais je les pousse derrières la porte, la refermant à clé d'un geste vif. Ils crient un instant derrière la porte mais le bruit finit par s'atténuer.
-Ah, les médicaments..
Neymar, à genoux par terre, n'arrive même pas à attraper deux médicaments en même temps.
-Lève-toi, ordonné-je.
Il s'exécute difficilement. Son regard hagard se pose sur moi et il sourit.
-Tu m'a manqué.
-Tu te fous de ma gueule, Ney.
-Viens là..
J'attrape son bras et le tire dans la petite chambre d'amis. Il se laisse faire, ne comprenant toujours pas à quel point je suis folle de rage.
-Je suis désolé pour..ça. Le réveille, et..les médicaments.
-Elle venait de s'endormir, et toi-
-J'y peux rien si ces types m'ont suivis jusque ici.
-Vas te faire foutre, Neymar !
Il perd son sourire et me regard un instant avec un regard grave. Je sen les sanglots monter le long de ma gorge alors qu'il semble voir clair pour la première fois depuis qu'il est revenu.
-Il y a la personne la plus importante de ma vie, là, juste à côté! Elle est dans un état pitoyable, et tu oses venir ici et faire ça.
-Désol-
-Écoutes-moi bien craché-je en retenant mes larmes. Quand demain matin, je vais sortir de sa chambre, tu seras parti. Je veux plus te voir ici.
Il a l'air maintenant bien conscient, et complément dépité, mais ne dit rien. Il se laisse tomber sur le bord du lit et baisse les yeux alors que je claque la porte derrière moi, entrant dans celle de ma mère pour tenter de la calmer.

The good kind of unexpected | Neymar Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant