Chapter twenty-nine 🤍

58 4 0
                                        

Apryl.A

Je suis toujours enfermée dans la chambre d'Ares, attendant son signal. Assise sur le bord du lit, je fixe la porte, tendant l'oreille pour percevoir le moindre bruit à l'extérieur. Mais tout est silencieux. Trop silencieux.

Pour passer le temps, mon regard se met à explorer la pièce.

L'atmosphère ici est sombre, presque oppressante. Les murs sont peints d'un gris anthracite, donnant à la chambre une impression de froideur. À la place d'un plafond blanc classique, une nuance plus foncée l'alourdit encore davantage. Peu de lumière traverse les rideaux épais qui recouvrent les grandes fenêtres. Même en plein jour, la pièce semble plongée dans une pénombre constante.

Le lit est immense, drapé de draps noirs et d'une couverture en velours du même ton. Les oreillers sont parfaitement alignés, sans un pli, comme si personne ne dormait réellement ici. Sur la table de nuit, une montre en argent et un couteau pliant reposent côte à côte, méticuleusement placés. Tout est ordonné, précis, presque clinique.

Un fauteuil en cuir est installé près d'une bibliothèque aux étagères sombres, remplies de livres aux couvertures usées. Certains sont en espagnol, d'autres en russe. Des romans, des essais sur la guerre, quelques ouvrages sur la stratégie. Rien d'anodin.

Au fond de la pièce, une armoire massive trône, son bois noir reflétant la lumière tamisée de la lampe. Non loin, une porte entrebâillée laisse deviner une salle de bain aussi impeccable que le reste. Pas une serviette qui traîne, pas un flacon déplacé.

Tout ici respire le contrôle. L'autorité. La discipline.

Je me demande à quoi il pense quand il est seul entre ces murs. S'il s'accorde parfois un instant pour souffler, ou si même ici, dans ce sanctuaire, il reste prisonnier de son propre monde.

Un bruit de pas me fait sursauter. Mon cœur rate un battement.

Je me redresse, tendue, attendant le signal convenu.

Quatre coups secs retentissent contre la porte.

Je me précipite pour déverrouiller et ouvre la porte sur Ares. Il est là, debout, l'air plus sombre que jamais. Une fine coupure barre sa joue, et il sent la poudre et la violence. Quelque chose s'est passé.

- Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je aussitôt.

Il entre sans répondre, referme la porte derrière lui et passe une main dans ses cheveux, visiblement contrarié. Son silence m'oppresse.

- Ares...

Il lâche un soupir et finit par croiser mon regard.

- C'est à cause de ton père.

Je fronce les sourcils, prise au dépourvu.

- Mon père ?

- Isaac Anderson m'a déclaré la guère.

Un frisson glacé me parcourt l'échine. Je n'ai pas vu mon père depuis des semaines et je sais de quoi il est capable. Je serre les poings.

- C'est parce qu'il sait que j'ai été kidnappée ?

Ares me fixe un instant avant de répondre, sa voix plus froide qu'un hiver sans fin.

- J'espère bien que c'est pour ça. Mais il a choisi le mauvais moment pour me déranger.

Il tourne la tête, visiblement agacé, alors que mon cœur s'emballe.

Mon père a déclenché une guerre... pour moi ?

Shattered Souls Où les histoires vivent. Découvrez maintenant