Apryl
Je me réveillai dans un lit que je reconnaissais à peine. Les draps portaient son odeur, ce mélange de bois chaud et de cuir. Mon corps tout entier vibrait encore des émotions de la veille. Et pourtant, il n’y avait personne.
Je tournai la tête. Le lit était vide. La pièce, silencieuse. Mon cœur se serra.
— Sale conne, murmurai-je pour moi-même, en fixant le plafond. C’était juste un putain de coup d’un soir. Bravo, Apryl.
Je roulai sur le côté, tirant le drap sur moi. Mes pensées tourbillonnaient, un mélange de regrets, de doutes et de cette douleur familière qui me disait : tu t’es encore laissée avoir.
Mais à peine avais-je refermé les yeux que la porte s’ouvrit doucement.
— Bien réveillée, poupée ?
Sa voix me glaça... puis fit exploser un feu doux dans ma poitrine. Je me redressai d’un coup.
Ares était là, debout dans l’embrasure de la porte, torse nu, un plateau dans les mains. Dessus, un petit-déjeuner royal : jus d’orange, café noir, pancakes, fruits frais, croissants. Il s’avança sans un mot de plus et posa le plateau sur la table de chevet.
— T’as bien dormi ? demanda-t-il, en me fixant avec ce demi-sourire qui me rendait folle.
Je voulus répondre quelque chose de sarcastique, mais rien ne sortit. Juste un sourire. Un vrai. Celui qu’on ne peut pas retenir. Celui qui trahit toute la joie qu’on tente de cacher.
Je baissai les yeux, attrapant un croissant pour cacher mes joues rouges.
— T’as fait tout ça pour moi ? dis-je finalement, en désignant le plateau.
— J’ai eu pitié de ton estomac vide, répondit-il en haussant les épaules, avant d’ajouter avec un clin d’œil : Et puis... fallait bien te donner une raison de rester dans mon lit encore un peu.
Je roulai des yeux, mais mon cœur, lui, s’emballait à nouveau. Et cette fois, je ne tentai même pas de l’arrêter.
Je m’adossai contre la tête de lit, le plateau sur les genoux, tandis qu’Ares s’assit à mes côtés. On ne disait rien. Pas besoin. Son regard glissait sur moi avec une intensité presque trop forte pour cette heure du matin. Pourtant, ce n’était pas lourd. C’était… rassurant. Apaisant.
— Tu sais, commença-t-il, sans me regarder directement, c’était pas un plan d’un soir, si c’est ce que tu penses.
Je tournai la tête vers lui, surprise.
— J’ai rien dit.
— Non, mais t’as pensé très fort. Je lis sur ton visage comme dans un livre ouvert, poupée.
Je pinçai les lèvres pour ne pas sourire, les joues encore rosies. Mon cœur battait un peu trop vite à mon goût.
— Alors pourquoi je me suis réveillée seule ? lançai-je doucement.
Il soupira, pencha la tête en arrière et répondit :
— Parce que je voulais pas que tu penses que j’étais là juste pour… ça. J’suis descendu préparer le petit-déj. Pas envie que tu te sentes comme… comme toutes les autres.
Un silence s’installa. Je le regardais, tentant de comprendre ce qu’il y avait derrière ces mots.
— Je suis pas les autres, soufflai-je.
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Shattered Souls
RomanceApryl a toujours vécu dans l'ombre de son père, un homme puissant et craint dans le milieu criminel. Mais lorsque sa vie bascule du jour au lendemain, kidnappée par lui, un homme aussi dangereux qu'énigmatique, elle comprend que sa liberté ne lui ap...
