Catalyna

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Apryl.A

La maison est silencieuse, bercée par le chant lointain des oiseaux à l’extérieur. Ares descend les escaliers le premier, et je le suis sans un mot. Le bois craque doucement sous nos pas, brisant à peine le calme qui règne.

Dans la cuisine, il met de l’eau à bouillir pour le café, ses gestes lents et mécaniques, comme s’il avait besoin de cette routine pour garder les pieds sur terre. J’observe en silence, adossée au chambranle de la porte, les bras croisés.

Tu veux quelque chose à manger ? finit-il par demander sans me regarder.

— Un café, ce sera parfait.

Il hoche la tête, puis sort deux tasses. Il en pousse une vers moi, sans un mot. Je le remercie d’un sourire discret, puis prends une gorgée, savourant l’amertume chaude et rassurante du breuvage. Ares s’assoit en face de moi, les yeux dans sa tasse.

Le silence n’est pas pesant. On ne comble pas les vides, on les partage.

— Tu sais, je pensais pas que t’étais du genre à serrer quelqu’un dans ton sommeil, je dis finalement, un peu moqueuse.

Il relève la tête, un sourire narquois aux lèvres.

— Et toi, t’es du genre à garder le silence après une nuit entière dans les bras d’un mec ?

Je hausse les épaules, un sourire au coin des lèvres.

— Peut-être que t’étais mignon, ça m’a attendrie.

— Ou peut-être que tu n’as pas osé me repousser, réplique-t-il, avec ce petit air de défi dans les yeux.

Je ris doucement, et cette fois, c’est lui qui détourne le regard, un peu moins sûr de lui.

— Tu m’as vraiment prise pour une poupée fragile ?

— Pas fragile. Complexe. Nuancée. Et un peu casse-pieds aussi.

Je lève les yeux au ciel, amusée, et il ajoute :

— Mais pas quelqu’un que je veux voir partir.

Je reste figée un instant. Ce n’est pas une déclaration. Ce n’est pas une promesse. C’est juste… une vérité dite à mi-voix. Et ça suffit à me faire baisser les yeux, incapable de retenir ce frisson qui me traverse.

— Je n'est partirai nulle part, Ares.

Fin je n’est nulle part ou aller.

Nos regards se croisent à nouveau. Cette fois, il ne sourit pas. Il acquiesce lentement, puis murmure, presque pour lui-même :

— Bien.

Et dans ce simple mot, il y avait une confiance qu’il n’accordait que rarement.
On reste là, face à face, la lumière du matin glissant doucement sur nos visages. Le silence devient bavard, rempli de choses non dites, de regards qui s'attardent un peu trop longtemps.

— Tu sais, dit Ares en reposant sa tasse, je pense que dormir avec toi m’a donné des idées.

Je hausse un sourcil, amusée.

— Des idées comme... refaire la déco de la chambre ?

— Non, plutôt du genre... expérimental. J’ai lu quelque part que les câlins matinaux sont bons pour la santé.

Je ris doucement.

— Et toi, évidemment, c’est pour des raisons purement scientifiques que tu t’es collé à moi toute la nuit ?

— Absolument, répond-il en s’approchant un peu. Il paraît même qu’un câlin bien placé peut remplacer un café.

— Dans ce cas, tu devrais breveter ta technique, je suis sûre qu’il y a un marché à prendre.

Shattered Souls Où les histoires vivent. Découvrez maintenant