Attaque surprise

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Ares.K

Le matin se leva trop vite à mon goût. Une faible lumière traversait les rideaux, projetant des ombres sur les murs de mon bureau. J'étais resté ici toute la nuit, incapable de trouver le sommeil après les mots d’Aria.

"Trop tard, t’es amoureux."

Quelle connerie.

Je baissai les yeux vers Apryl, toujours endormie contre mon épaule. Sa respiration était lente, paisible. Ses cheveux caressaient mon bras, et sa chaleur contre moi était une sensation à laquelle je ne devrais jamais m’habituer. Pourtant, je n'avais pas eu le cœur à la réveiller. Ou plutôt, je ne voulais pas me l’avouer.

Un soupir m’échappe alors que je passe une main sur mon visage. Il fallait que je bouge, que je me libère de cette situation absurde avant qu’elle ne se réveille et commence à lire dans mes pensées. Mais à peine avais-je essayé de bouger que son corps se crispa et elle gémit doucement avant d’enfouir son visage un peu plus contre moi.

Putain.

Je restai figé une seconde, ma main suspendue en l’air, ne sachant pas si je devais la réveiller ou la laisser dormir encore un peu. Mais je ne pouvais pas me permettre de perdre mon temps à jouer à… ça. À jouer à un homme qui s’autorise ces instants. Ce n'était pas moi.

Alors, avec précaution, je me dégageai doucement, faisant en sorte qu’elle ne se réveille pas brutalement. Son corps glissa  sur le côté du canapé, et je me levai, massant ma nuque tendue par la nuit passée dans une position inconfortable.

Je jetai un dernier regard vers elle. Son visage était détendu, presque innocent dans son sommeil. Rien à voir avec la femme déterminée et un peu insolente qui m’avait tenu tête la veille.

Je me détourne avant de m’attarder trop longtemps et attrapai mon téléphone sur le bureau. J’avais du travail à faire.

Alors que je quitte la pièce pour aller me servir un café, mon esprit était encore hanté par cette foutue phrase d’Aria.

Je ne suis pas amoureux d’elle bordel de merde.

Si je le répétais assez de fois, ça finirait bien par être vrai.

Je venais à peine de porter mon café à mes lèvres quand j’entendis des pas légers derrière moi. Je savais déjà qui c’était avant même de me retourner.

Hmm… ça sent bon, dit Apryl d’une voix encore empreinte de sommeil.

Je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule. Elle se tenait dans l’encadrement de la porte, les cheveux un peu en bataille, les traits encore marqués par le sommeil, mais avec un air satisfait sur le visage. Elle s’étira  avant de s’approcher, ses yeux s’attardant sur la tasse que je tenais.

J’ai super bien dormi, ajouta-t-elle en s’adossant au comptoir. Ça faisait longtemps que je n’avais pas dormi autant d’heures d’affilée.

Elle me regarde avec un petit sourire, visiblement de bonne humeur. Moi, en revanche, je me contentai de boire une gorgée de café en silence, comme si sa simple présence n’avait aucun effet sur moi.

J’imagine que c’est grâce à toi, continua-t-elle, taquine. Dormir contre ton épaule, c’était plutôt confortable.

Je leve un sourcil, posant ma tasse sur le plan de travail.

Je ne suis pas un oreiller, rétorquai-je d’un ton sec.

Elle haussa les épaules, un éclat amusé dans le regard.

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