Shattered Souls

Chapter 42

                                                                                                            Apryl.Anderson

Je suis réveillée par une douleur sourde dans les poignets. Ils sont toujours ligotés, trop serrés. Mon dos me fait mal à force d’être allongée sur ce sol froid et poussiéreux. J’ouvre les yeux lentement, mes paupières lourdes, et fixe le plafond fissuré de cette pièce lugubre. Aucune fenêtre. Aucune lumière naturelle. Juste une faible ampoule suspendue qui grésille de temps en temps.

Je suis toujours là. Dans cette putain de cage. Seule.

Je tourne la tête difficilement, la gorge sèche. Aucun bruit. Même pas le son d’un pas. Juste le silence. Oppressant. Détestable.

Je tente de bouger, mais mes muscles sont engourdis, faibles. Une larme glisse malgré moi. J’ai faim. J’ai soif. Et j’ai surtout peur.

Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?

Je repense à Maria, à son regard rempli de haine, à ses mots. "Je voulais Ares, maintenant je te veux six pieds sous terre." Son visage me hante. Elle n'était pas censée être comme ça. Elle n'était pas censée me trahir.

Et puis Michael… Mon cœur se serre à son souvenir. Lui, mon meilleur ami. Celui que j’ai considéré comme un frère. Son silence m’a fait plus mal que tous les coups possibles.

Et mon père. Ce monstre que je n’ai jamais vraiment connu mais qui a fait de ma vie un enfer sans y être présent.

Je ferme les yeux un instant. Et dans l’obscurité de mes pensées, je vois son visage. Ares.

Je m’accroche à cette image. À ses yeux, à sa voix. Je sais qu’il va venir. Il ne m’abandonnera pas. Il ne peut pas.

Je souffle doucement. Malgré tout, malgré la douleur, malgré la peur…

Je garde espoir.

La porte grince. Ce son sec me fait sursauter. Mes yeux s’ouvrent aussitôt. Mon cœur s’emballe alors que des pas résonnent dans la pièce. Deux silhouettes apparaissent à contre-jour. Maria… et lui. Isaac Anderson. Mon géniteur.

Je serre les dents. Rien qu’à voir leurs visages, mon estomac se retourne.

Maria claque la porte derrière elle et s’avance d’un pas furieux, ses talons martelant le sol. Elle s’arrête juste devant la cage et me fixe avec rage.

— Tu leur as donné notre position ?!

Je fronce les sourcils, confuse.

— Quoi ? De quoi tu parles ?

Elle m’attrape par les cheveux à travers les barreaux et me tire brutalement en arrière. Je laisse échapper un cri de douleur.

— Un drone, salope ! Il tourne autour depuis des heures. T’as un traceur sur toi ? C’est ça ?!

Je suffoque à moitié, mes poignets me font mal à force de me débattre.

Isaac s’approche calmement, presque trop calmement, les mains croisées dans le dos.

— Tu n’as pas répondu, Apryl, dit-il d’une voix glaciale. Est-ce qu’ils peuvent te localiser ?

Je le fixe, haletante. Je ne sais pas quoi répondre. Moi-même, je ne savais rien de ce foutu drone. Mais une étincelle d’espoir s’allume dans mon regard malgré moi.

Ils savent. Ils cherchent. Ils sont proches.

Maria me gifle soudainement à travers les barreaux, me ramenant à la réalité.