Shattered Souls

Ares confu ?

Ares.K

Le matin se lève doucement sur la villa, inondant les baies vitrées d'une lumière dorée. Assis à l'îlot central de la cuisine, je savoure le calme, un chocolat chaud. L'odeur du pain grillé et du chocolat fraîchement moulu flotte dans l'air, se mêlant à celle des viennoiseries encore tièdes.

Devant moi, un petit-déjeuner digne d'un palace : des pancakes moelleux imbibés de sirop d'érable, une assiette de fruits frais,mangue, fraises, myrtilles et une omelette légère, fondante sous une couche de fromage. Un verre de jus d'orange pressé complète le tout.

Je prends une bouchée de pancake, savourant le contraste entre le sucre du sirop et l'amertume du café. Tout est parfaitement équilibré. Comme j'aime.

La nuit a été calme. Apryl n'a pas tenté de s'échapper, pas fait de nouvelle scène. Mais ça ne veut pas dire qu'elle a accepté la situation. Je la connais déjà assez pour savoir qu'elle est probablement en train de bouillonner dans sa chambre.

Maria entre dans la cuisine, un torchon à la main. Elle me salue d'un hochement de tête avant de se servir une tasse de café.

- Tu veux que j'apporte le petit-déjeuner à Apryl ? demande-t-elle d'une voix posée.

Je repose ma tasse, réfléchis un instant, puis secoue la tête.

- Non. Laisse-la venir manger ici.

Maria me jette un regard surpris.

- T'es sûr ?

- Oui. Mais seulement après mon départ.

Je ne veux pas d'une autre confrontation avec elle dès le matin. Et surtout, je veux qu'elle comprenne une chose : elle peut se débattre autant qu'elle veut, ici, c'est moi qui décide.

Je termine mon petit-déjeuner en silence, profitant du dernier instant de tranquillité avant que la tempête Apryl ne débarque.

Parce que je le sais... Elle ne laissera pas passer ça sans rien dire.

La villa est encore calme lorsque je quitte la cuisine. Dehors, l'air est frais, le soleil commence à réchauffer doucement l'atmosphère. Je monte dans ma voiture, une berline noire aux vitres teintées, et démarre sans me presser.

Sur la route, seul le bruit du moteur berce le silence. J'aime ces trajets matinaux, où tout semble suspendu. Dix kilomètres de routes désertes, bordées d'arbres imposants, avant de retrouver la ville et son agitation. J'aurais presque pu apprécier ce moment de solitude... si je ne savais pas où j'allais.

Je gare la voiture devant la maison d'Alex, une bâtisse plus modeste que la mienne, mais suffisamment grande pour y vivre confortablement. Je sors, referme la portière avec calme et me dirige vers l'entrée.

Quand je frappe, la porte ne tarde pas à s'ouvrir.

Alex.

Toujours ce même air nonchalant, les cheveux en bataille, une expression mi-suspicieuse, mi-fatiguée.

- Tiens, Ares... Je pensais pas te voir si tôt.

Sans répondre, je passe à côté de lui et entre. L'odeur de nourriture me frappe immédiatement. Quelque chose de sucré, de chaud.

Je m'avance jusqu'à la cuisine et tombe sur un spectacle qui me coupe l'appétit.

La blonde, comme est là, debout devant le plan de travail, en train de cuisiner avec Alex. Elle rit, mélange quelque chose dans un bol pendant qu'il l'aide à découper des fruits.

L'ambiance est légère, presque intime. Beaucoup trop intime.

Je plisse les yeux, croisant les bras, et lâche d'un ton sec :