Ares Kart.
Hayden acquiesce d’un signe de tête, déjà en train de sortir son arme de sous sa veste. Aria, les bras croisés, garde le regard fixé sur moi. Elle sait que ce n’est pas seulement une mission pour moi. C’est personnel. Elle ne dit rien, mais je vois dans ses yeux qu’elle comprend. Alex, quant à lui, attrape son sac, vérifie le contenu rapidement — chargeurs, couteaux, gants — puis il lève les yeux vers moi.
— On y va en mode discret ou on laisse une signature ? demande-t-il d’une voix calme, presque trop calme.
— On laisse une trace, murmuré-je. Je veux qu’ils sachent qu’on vient. Je veux qu’ils sentent la peur leur ramper sous la peau avant qu’on les touche. Je veux qu’ils prient pour mourir vite.
Alex esquisse un léger sourire noir. Hayden claque la porte de l’armoire où il range ses chargeurs.
— Le jet est prêt, on part dans quinze minutes. J’ai demandé à Max de nous rejoindre là-bas avec le matos lourd. On ne sait pas sur quoi on va tomber.
— Parfait, je réponds en hochant la tête.
Le silence retombe un instant. Un silence chargé de tension, d’adrénaline, de douleur contenue.
Je serre les mâchoires. J’ai le goût du sang dans la gorge. Pas le mien. Celui des ordures qui ont osé toucher à elle.
Je jette un dernier regard vers la maison. Mon esprit revoit Apryl sourire, rire, me défier du regard. Ils me l’ont prise. Mais je vais la récupérer.
Et le monde entier saura ce que ça coûte de toucher à ce qui m’appartient.
On monte dans la voiture sans dire un mot de plus. L’atmosphère est dense, tendue. Chacun de nous est enfermé dans ses pensées. Je suis au volant, les phares percent la nuit alors qu’on file vers l’aéroport privé. Aria pianote sur sa tablette, Hayden vérifie une dernière fois les données GPS, Alex garde le regard perdu dehors, mais je sais qu’il est prêt à tout.
On grimpe à bord du jet, chacun prend place. Je reste debout un moment, regardant la ville s’éloigner à travers le hublot. Un nœud me serre la poitrine. Apryl. Je te jure que je vais te sortir de là.
Quand on décolle, je me tourne vers eux.
— On fait quoi en arrivant ? dis-je.
Alex ouvre son ordinateur portable et projette une carte sur l’écran de bord.
— Le traceur est actif. Il s’arrête dans une zone résidentielle près de Culiacán. Le quartier est gardé, probablement une planque du cartel. Y’a pas beaucoup d’allées et venues, mais le signal reste stable. Elle est là.
Hayden souffle, les bras croisés.
— On va devoir y aller en finesse au début. Reconnaitre les lieux, voir combien ils sont. Si on fonce tête baissée, on la met en danger.
— Je m’en fous du danger, je crache. Je veux la récupérer. Elle est toute seule là-bas, entourée de malades. Et y’a Maria, cette folle. Je vais lui arracher le cœur de mes propres mains.
— Tu pourras, me lance Aria, posant une main sur mon bras. Mais pas tout de suite. D’abord, on la sauve.
Je hoche la tête, prenant sur moi. Mais à l’intérieur, ça bout. Chaque seconde sans elle me dévore. Chaque image de son visage apeuré dans cette foutue cage me rend plus violent.
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Shattered Souls
RomanceApryl a toujours vécu dans l'ombre de son père, un homme puissant et craint dans le milieu criminel. Mais lorsque sa vie bascule du jour au lendemain, kidnappée par lui, un homme aussi dangereux qu'énigmatique, elle comprend que sa liberté ne lui ap...
