Shattered Souls

Chapter Thirty-Five🤍

Apryl.A

— Non, jamais, réponds-je en haussant les épaules, essayant de paraître détachée.

Ares ne dit rien sur le moment, mais il contourne lentement l’îlot central, réduisant encore la distance entre nous. Je sens mon cœur accélérer malgré moi.

Il s’arrête juste en face de moi, son regard planté dans le mien.

— Et nous, hier… C’était quoi ?

Sa voix est calme, presque un murmure, mais il y a quelque chose de dangereux derrière ses mots.

Je me redresse, le regard fuyant.

— Une erreur, dis-je d’un ton que je veux ferme.

Un sourire amusé étire ses lèvres.

— Une erreur que j’ai beaucoup aimée, répond-il en penchant  la tête. Pas toi ?

Je serre le paquet de chips entre mes doigts, tentant d’ignorer la chaleur qui envahit mon corps. Son regard est brûlant, son ton bien trop sûr de lui. Je refuse de lui donner ce qu’il veut.

— Non, je n’ai pas aimé, je mens en haussant les épaules.

Ares arque un sourcil, un sourire narquois flottant sur ses lèvres.

— Vraiment ?

Il franchit les derniers centimètres qui nous séparent, et mon souffle se coupe. Il baisse les yeux vers mes lèvres, comme s’il testait ma réaction, comme s’il cherchait à prouver que je mens.

— Dis le moi en me regardant dans les yeux que tu n’as rien ressenti.

Sa voix est un défi, un piège dans lequel je refuse de tomber.

— Je…

Merde. Je ne trouve rien à répondre. Il est trop proche. Son parfum boisé m’enveloppe, et mon cœur tambourine violemment contre ma poitrine.

Je refuse de céder.

Je redresse le menton et plante mon regard dans le sien.

— J’ai. Rien. Ressenti.

Ares ne bouge pas. Son regard s’attarde sur mon visage, cherchant un signe de faiblesse. Puis, lentement, il esquisse un sourire en coin.

— Dommage, moi, j’ai adoré.

Il tend la main, attrape une chips dans mon paquet et la met dans sa bouche, sans me quitter des yeux. Puis il se détourne et quitte la cuisine, me laissant là, les jambes tremblantes et le souffle court.

Je reste figée un instant, le cœur battant à tout rompre. Ce mec… il joue avec mes nerfs. Je serre le paquet de chips contre moi comme s’il pouvait me donner un semblant de contenance.

— Putain…

Je prends une grande inspiration et me force à bouger. Hors de question qu’il ait le dernier mot.

Je quitte la cuisine, traversant la maison jusqu’au salon. Ares est affalé sur le canapé, l’air totalement détendu, comme si ce qui venait de se passer ne l’avait pas affecté. Il fait tourner son téléphone entre ses doigts, indifférent.

— T’as besoin d’un truc ? je demande en croisant les bras.

Il ne relève même pas la tête.

— Non.

Son ton est nonchalant, presque moqueur. Je déteste ça. Il sait exactement ce qu’il fait.