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Les séances chez l'esthéticienne commencent sérieusement à ressembler à des séances de tortures pour moi.
Je passe entre les mains de professionnels qui malaxent, épilent, massent ma peau au point où je me demande si j'en aurai encore une de peau le jour de mon mariage, qui n'est pourtant dans un mois !
C'est l'effervescence autour de moi. Je la traverse, comme si j'étais en complet décalage avec ce qui m'entoure.Nous recevons de plus en plus de membres de ma famille, qui viennent me féliciter pour mes futures noces. Quand je vois avec quelle énergie mes petites sœurs s'émerveillent devant les préparatifs, je ne peux m'empêcher de me dire avec une touche d'ironie, qu'elles me sont presque reconnaissantes de me marier.
Elles vont enfin avoir le champ libre : jamais ma mère n'aurait accepté de marier ses filles cadettes avant l'aînée. Jamais.
L'approche de mon départ pout ma nouvelle famille, me fait prendre conscience que je ne connais presque pas mes soeurs : nous sommes complètement différentes. Je me suis toujours sentie un peu de trop, dans le duo qu'elles forment.Six ans nous séparent, pourtant je me souviens que je faisais des efforts pour jouer avec Daya et Dhanya. Pour ma plus grande déception, elles sont plus proches de nos cousines que de me moi. J'ai ainsi l'impression d'être un ovni parmi les femmes de ma famille, si on ne compte pas Somaya, bien sûr.
Mon téléphone sonne et me tire de mes pensées. Me levant tant bien que mal, je me dirige vers les vestiaires. J'ai encore oublié de l'éteindre.
J'enchaîne les gardes à l'hôpital, ces derniers temps. Je ne me souviens même plus, de la dernière fois que j'ai vu mon lit.Lorsque je vois le nom de celui qui m'appelle, un sourire ravi naît doucement sur mes lèvres.
- C'est quoi ton excuse? je dis en décrochant.
- Ton neveu a fait tombé mon téléphone dans son bol de lait, et j'avais beaucoup de travail ces dernières semaines. Je n'ai plus le temps pour rien !
- Pag, il faut que tu arrêtes de me raconté des mensonges pareils. Je ne suis plus une enfant...
J'entends mon frère rire à l'autre bout du fil.
- C'est vrai que tu n'es plus une enfant: tu vas te marier ! Enfin maman a décidé de te faire entendre raison...
- Qu'est ce que tu sous-entends?
- Oh tu sais bien que je te taquine, petite sœur ! Comment tu vas ?
- Bien ! Je ne sais plus où donner de la tête avec tous les préparatifs, mais heureusement que maman est là : elle dirige tout d'une main de maître. Un peu tyrannique, comme d'habitude, mais je ne t'apprends rien.
- Sire que je ne suis pas là pour voir ça, dit mon frère en ricanant.
- Tu ne rates pas grand chose, je te rassure !
- Je n'en doute pas. Tu te souviens de ce qu'elle a fait lorsqu'elle nous a surpris les doigts plongés dans le glaçage du gâteau de mes 10 ans ?
- Comment je pourrais oublié ça : elle nous a ensuite forcés à le finir. Rien que d'y penser, mon estomac se retourne de nouveau, je dis en rigolant.
Pagalavan se tait un court instant.
Je me souviens que nous pouvions rester longtemps comme ça au téléphone, à parler de tout et de rien, juste heureux d'entendre la voix de l'autre.
Nos conversations m'ont beaucoup manqué et je m'en rends compte encore plus en ce moment.Nous avons toujours eu d'excellentes relations, avant que je ne rencontre Abhay.
Avec Somaya, Pag a été d'ailleurs parmi les premiers à être mis au courant. Et il m'avait alors fortement déconseillé de fréquenter Abhay.
Comme je ne voulais l'avis de personne, j'ai fait la sourde oreille.
Je me souviens aussi très bien de la violente dispute que nous avions eu, lorsque mes parents l'avaient envoyé en Angleterre pour essayer de me faire entendre raison.
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Ce que tu dis
Romance"Il y a les mots que tu dis, et il y a ceux que tes yeux me crient. Je deviens folle parce que je ne sais pas lesquels croire." Je m'appelle Priyanka Khan. C'est drôle, mais lorsque je compare ma vie à l'idée que je m'en étais faite, je me dis que...