Ce que tu dis

Chapitre 14

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- Eh bien! Je ne sais plus quoi dire! Tu me laisses sans voix, ma chérie.

Je souris à mon père.

- C'est toi qui es beau! Tu as l'air d'un maharaja, comme ça.

Je sers mon père dans mes bras. Il ne reste plus beaucoup de temps, avant que je sois obligée de descendre.

- Tu es incroyable! Et dire que je n'ai pas été autorisé par tu sais qui, à te voir lors des essayages, dit il en souriant.

- Ce n'est pas grave. Ça valait le coup d'attendre non?

- Ah oui, ça c'est sûr! Tu es  si belle! Mais tous ces bijoux ne sont pas trop lourds? Je ne voudrais pas que tu ne se sentes pas bien, durant l'ensemble des cérémonies...

- Ça va aller. Ce n'est rien.

Ils pèsent  juste une tonne, mais je pense être en mesure de supporter  une telle torture...

- Très bien. Tu es prête?

- Plus que prête! Allons-y avant que je ne décide d'aller m'enfermer dans les toilettes, pour de bon.

- Tu sais, mes mains n'ont pas arrêté de trembler durant notre mariage, ta mère et moi.

Mon père  me propose galamment   son bras, puis nous sortons de la chambre.
Nous longeons le couloir en silence, jusqu'à  l'ascenseur. Les seuls bruits qu'on entend alors, proviennent  de mes bijoux.
En bas, je devrais monter dans un palanquin, qui me fera entrer dans la salle de réception.

Mes tantes et ma mère sont sortie dehors pour accueillir Arjun et sa famille, ensuite Malati devra rejoindre la procession, qui précédera  mon entrée dans la grande salle.

Je me demande s'il est venu en éléphant ou en cheval. Cette pensée me fait sourire: on se croirait dans un zoo.
Ma mère lui posera le tilak sur le front avant de l'inviter à entrer. Et ensuite nous pourrons nous voir.

Daya et Dhanya viennent me serrer toutes les deux dans leurs bras. Puis c'est autour de mes cousines et enfin mes amies.
Évidemment, les photographes ne manquent pas une occasion de capturer ces petits instants de larmes et de sourires partagés.
Avant que je n'entre dans mon véhicule, mon père me prend longuement dans ses bras.

- Bonne chance, mon enfant. Je t'aime. Et n'oublie pas  d'être heureuse.

- Moi aussi, je t'aime papa.

Il m'aide ensuite avec mon oncle - son petit frère Khushal-, à m'installer dans le palanquin. Je détends mes jambes et regarde mes pieds nus sortir de ma jupe. Les bracelets des chevilles sont un peu gênants, mais je préfère, ça que rester toute la soirée sur des talons vertigineux.
Je ferme un instant les yeux.

La musique me parvient de la salle à côté. J'ai l'impression d'être dans une bulle de savon. J'espère juste qu'elle tiendra toute la soirée.

Doucement, le palanquin se lève et les porteurs suivent lentement la procession formée par les membres de ma famille. Ainsi que Malati, qui est chargée de m'accompagner jusqu'à mon futur mari.
Derrière les rideaux du palanquin, je ne distingue pas grand chose, mais des applaudissements s'élèvent dès que nous entrons dans la salle de bal.

Mon père ouvre les rideaux puis m'aide à descendre.
Il m'accompagne jusqu'à l'estrade où m'attend mon oncle et Arjun.
Lorsqu'il lâche ma main, je suis tentée de me retourner pour chercher le courage dans son regard serein. Cependant je me tiens bien droite en face d'Arjun. Je ne veux pas avoir l'air effrayée.