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C'est la fin des moussons.
Qui dit moussons, dit pluies diluviennes. Qui dit pluies diluviennes, dit inondations, ralentissements des trafics routiers et ferroviaires dont dépend toute la population de Mumbai.
C'est aussi la période des épidémies de fièvre typhoïdes à cause des eaux stagnantes dans les bidonvilles, qui appellent aux mouches. Et même parfois, des foyers de choléra éclatent. Sanitairement parlant, c'est un véritable calvaire...La saison des moussons est aussi celle des routes recouvertes d'une fine couche de boue rouge brique, ainsi que les journées longues à la chaleur moite qui vous colle les habits à la peau.
Bref, j'aime la saison des moussons. Mais encore plus lors qu'elle prend fin!
Au moins maintenant, nous sommes tranquilles jusqu'en juin de l'année prochaine, quand ça va recommencer!Je suis contente de cette belle journée -avec un soleil brûlant qui cuirait un cerveau-, le vent venu de la mer d'Arabie charge l'air de relants d'iode et rafraîchi un peu.
Pour en respirer le maximum, je baisse ma vitre: c'est très agréable.
C'est mon jour de repos et je suis entrain d'aller rendre visite à Bahula.Ça fait un mois, et elle vit toujours chez ma tante qui l'a littéralement adopté.
Elle aurait pu aller au centre qui prend en charge les femmes battues, mais ma tante a insisté pour quelle reste chez elle. Et je trouve que c'est une excellente idée: surtout qu'elle va avoir besoin de soutiens. Le procès de son mari va bientôt commencer.
Je devrais même dire futur ex-mari, parce qu'elle a lancé une procédure de divorce.
Cela ne va pas être facile pour elle: la première confrontation est la semaine prochaine. Bahula a changé ces temps-ci, mais est toujours sensible.J'essaie vraiment de venir la voir dès que je le peux. Ses enfants sont adorables comme tout! Et il faut dire que j'ai carrément un coup de coeur pour le petit Zâfir qui grandit à vue d'oeil! Déjà deux mois sur terre! Il regarde le monde avec ses adorables yeux curieux. Quand je le tiens dans mes bras, je me surprend parfois à l'imaginer comme mon enfant.
J'essaie de me retenir, mais ce petit bout me ravit complètement.
J'ai hâte de le retrouver.*
Je retire ce que j'ai pensé en venant ici. Ce bébé est un petit monstre.
Depuis tout à l'heure, je n'arrête pas de faire les cent pas, essayant de le bercer de mon mieux, mais rien n'y fait!
En plus sa mère se paie ma tête. Génial!- Aller, donne-le-moi. On dirait que tu ne vas pas tarder à te mettre à pleurer avec lui, dit-elle en gloussant.
- Je lui parle avec douceur pourtant! Il avait l'air de comprendre les autres fois, je m'exclame en le déposant dans les bras de sa mère.
Sans plus se formaliser, Bahula défait les bretelles de son choli et commence à lui donner le sein.
Le petit démon tète avec énergie, serrant le petit doigt de sa mère dans son poing. C'est un tableau vraiment magnifique!- Quand il a faim, il devient insupportable, dit Bahula en levant les yeux sur moi.
- Comment tu fais? Dès qu'il est dans tes bras, tout va bien!
- Oh détrompe-toi! Je ne dors pas la nuit et je suis crevée le reste du temps.
- Tout te semble si facile pourtant! C'était la même chose avec Ajala?
En attendant son nom, la petite lève la tête et me sourit avant de retourner à ses dessins. Elle ne quitte plus Jay et Jishnu d'une semelle! Dès qu'ils reviennent de l'école, elle les collent littéralement. Allongée par terre, elle n'attend qu'une chose: leur retour.
- J'étais complètement paniquée, oui! Mais j'étais heureuse de pouvoir retourner près d'un mois et demi au près de ma mère pour qu'elle m'aide à prendre mes marques... Mais c'est quoi toutes ces questions? Arjun et toi voulez un enfant?
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Ce que tu dis
Romance"Il y a les mots que tu dis, et il y a ceux que tes yeux me crient. Je deviens folle parce que je ne sais pas lesquels croire." Je m'appelle Priyanka Khan. C'est drôle, mais lorsque je compare ma vie à l'idée que je m'en étais faite, je me dis que...