Ce que tu dis

Chapitre 47

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Madhur ne me quitte pas des yeux.
Je m'avance vers elle, un peu mal à l'aise.

- Maman...

- Restes en dehors de ça. C'est entre elle et moi, Arjun.

Lii quitte la pièce sans un mot.
J'aurai voulu qu'elle reste. Je veux pouvoir trouver du soutien partout où je le pourrais.

Madhur se tient bien droite. Rien dans sa posture ne présage une quelconque explosion à venir: son expression est impassible.

- Lorsque je te vois devant moi, j'ai du mal à croire tout ce dont les journaux t'accusent d'avoir vécu.

- Tout n'est pas vrai.

- Oh, ça je le sais très bien. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tu as eu si peu eu confiance en moi.

- Je ne peux pas m'expliquer, sans dire que c'était motivé par la peur d'être jugée.

- Ne penses-tu pas que tous ces gens, qui prennent un plaisir malsain à voir ta vie étalée dans les journaux, ne sont pas justement entrain de te juger?

- Leur avis m'importe peu.

Madhur sourit tristement.

- Dans ce cas là, je ne vaux pas mieux qu'eux. Je ne te reproche pas tes choix passés, comprend-moi bien. Je suis en colère, parce que je pensais compter, pour toi. Assez pour que tu t'autorises à être toi-même avec moi. Mais ce n'est pas le cas visiblement.

Ses mots, me blessent. Mais elle a tout à fait raison. Devant la difficulté, j'ai paniqué. Et j'ai fait exactement le contraire de ce que j'aurai dû.

- Pardonne-moi, je dis simplement.

Elle garde un moment le silence.
Je sens les mains d'Arjun sur mes épaules. Cela me réconforte.
J'aimerai même me réfugier dans ses bras. Cependant, ce n'est pas du tout le moment approprié.
Je voudrais d'abord que les choses s'arrangent avec Madhur. C'est une femme incroyable, mais comme tout le monde, je ne pense pas qu'elle apprécie d'être menée en bateau.

Je prends une grande inspiration.

- Quand j'ai enfin quitté Abhay. J'ai été saisie par de honte. Le temps m'a permis d'avoir la distance nécessaire pour réaliser d'où je m'étais sortie. Et j'en ai eu terriblement honte. Je pensais me rendre enfin libre! Je pensais enfin obtenir, ce que l'influence de mes parents m'interdisaient, lorsque j'étais avec lui. Mais en faite, je m'enfonçais dans des choses qui ont eu peu à peu raison de ma volonté. Je me suis laissée manipuler.
J'en étais consciente et je l'ai accepté. J'ai fait des choses qui ont causés du mal à beaucoup trop de personnes autour de moi. Si je m'étais montrée plus forte, si j'avais su trouver le moyen de me garder de ce que je considérais comme ma nouvelle vie, je n'aurai pas sombré à ce point. J'ai honte! Tellement honte de ma faiblesse! J'ai eu peur que les personnes à qui tiendraient à moi après ça; ne finissent par découvrir que j'ai été alcoolique. Que je me droguais. Que je volais alors que je n'en avais pas besoin, que...j'étais si faible, si instable que j'ai mis à plusieurs reprises ma vie en danger en pensant me battre pour ma liberté. J'avais peur que vous ayez si honte de moi, que vous ne vouliez pas de quelqu'un comme moi. Quelqu'un qui se serait réfugié dans l'alcool aussi tôt qu'un problème grave aurait survenu. Quelqu'un sur qui on ne pourrait pas compter et que l'on laisserait sur le côté parce qu'elle n'est pas stable et indigne de confiance. Je...

Ma voix se brise.
J'accumule trop de tension, c'est difficile à gérer. Je n'aime pas pleurer devant les gens à qui je tiens. Je n'aime pas leur dire que je suis un froussarde, que j'ai honte de ma personne. Parce que je veux qu'ils comptent sur moi, quoi qu'il arrive. Mon Dieu qu'est-ce que je me sens mal!