Ce que tu dis

Chapitre 27

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Après que Priya ait raccrocher, je reçois un mail qui m'annonce que Da Cheng a accepté de réfléchir à mon offre.
A condition que je rencontre le consultant extérieur qu'il a engagé.
Rien ne me garanti que j'obtiendrai ce que je veux, mais c'est déjà un bon début.
Je me charge de répondre rapidement au mail.
Mon avion ne va pas tarder à décoller.

Puis mes pensées se dirigent inexorablement vers Priya.
A nouveau.
Plus je passe du temps avec elle, plus je me rends compte de combien c'est une femme complexe.

Je n'aurai jamais imaginé que notre relation aurait pris cette tournure.
Je pourrais me contenter de ce que nous avons réussi à construire ces trois dernières années, mais lorsque ses yeux se posent sur moi, je me dis que j'en voudrais plus.

La part la plus consciente de moi me dit que je devrais me méfier de cette femme.
Lorsque je l'ai épousé, je me réjouissais à l'idée que je n'aurai pas à m'investir plus, et me contenter d'accomplir mon devoir. Que je réussirai  à m'en tenir au scénario.
Mais c'est tout le contraire!
Et je ne pense même pas qu'elle rende compte de ce qu'elle me fait.

Ma conscience me dit de faire attention avec elle.
Il faut croire que cette férocité à peine contenu, qui brille dans ses yeux lorsque je la tiens contre moi, m'attire malgré moi.
C'est vrai que nous sommes arrivés tout les deux dans une certaine entente, pourtant je sens qu'elle continue à se méfier de moi.

Sans doutes a-t-elle raison: je compte bien passer de l'autre côté de ses murs. Ce que j'y aperçois retiendrait l'attention de n'importe qui!
Je ne comprend pas comment elle peut vouloir se cacher à ce point.

*

Je finis par éteindre mon ordinateur.
Tout est prêt pour demain.
Pour le moment, il n'y a rien que je ne peux faire de plus. Je travaille sur les finitions du dossier depuis que je suis arrivé à Singapour. Il est maintenant près de minuit ici, donc vingt-deux heure à Mumbai.

Je me lève pour profiter de la vue qu'offre le Marina Bay Sands. Les lumières du jardin de la baie de Singapour sont presque hypnotiques. Je voudrais que Priya soit là pour admirer l'architecture de cet endroit avec moi...
Bon sang, je pense encore à elle!

Ça devient vraiment inquiétant. Il serait stupide de nier l'intérêt que je lui porte, mais je ne veux pas qu'elle devienne une obsession pour moi.
Elle est le genre de femme avec qui, il faut éviter ce genre d'excès.
Pourtant, cela ne m'empêche pas de prendre mon téléphone pour l'appeler. Je pense tomber sur son répondeur, lorsqu'elle finit par répondre:

- Allô?

Sa voix semble enrouée. Comme si elle avait pleuré.

- Qu'est-ce qui se passe?

Son silence semble durer une éternité. Je ne voudrais pas la brusquer, alors j'attends. Elle n'a pas raccrocher, donc elle veut me parler.
Elle finit un soupire à fendre l'âme:

- Je...j'ai eu un début de garde un peu difficile. Mais ça va aller.

En fermant les yeux, je peux presque la voir entrain d'essayer de sourire. Elle a cette manie de prétendre que tout va bien, même lorsque tout chez elle, jure du contraire. Et pour ce qui est de réussir à le lui faire avouer, c'est une autre paire de manche...

- Vraiment? Ce n'est pourtant pas la première fois que tu es de garde. Alors dis moi ce qui te mets dans un état pareil?

- Je ne voudrais pas t'inquiéter outre mesure. Surtout pas avant ton rendez-vous de demain...