Ce que tu dis

Chapitre 28

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Je suis rentrée depuis quatre heures, et je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. Je croule sous la fatigue, et ma tête est trop remplie pour que je ne puisse trouver le sommeil.
Si ça continue, je vais être fatiguée pour le reste de la semaine!

Pour la énième fois, je regarde de nouveau mon téléphone: pas d'appels, pas de messages, rien.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais en fait. Qu'elle m'appelle tout de suite après être partie avec son mari? Ensuite j'aurai fait quoi?
J'aurais débarquée sur mon cheval blanc, brandissant une épée au dessus de ma tête, pour trancher celle de son mari?

De plus, les véritables raisons qui me poussent à l'aider, outre la colère que sa situation provoque en moi, sont purement égoïstes. Et loin d'être honorables!
On dirait que quoi que je fasse, quoi que je tente, mon passé me revient à la figure! Comme un rappel constant de toutes ces erreurs que je ne pourrais jamais effacer. Jamais racheter, jamais corriger.

C'est comme essayer de dissimiler l'odeur de la mort sous un parfum de roses. Il suffirait que le vent tourne, pour rappeler à tous ce qui est enterré...
Je suis si fatiguée que les souvenirs commencent à me submerger, sans que je ne puissent les arrêter.

*

Après la mort de sa première femme qui ne lui avait pas donné d'enfants, Mukesh Palak a épousé Esha Rachna. Une jeune femme de vingt-cinq ans sa cadette.
Sa famille vivait dans des conditions assez modestes, et ils n'ont pas hésité à marier leur fille unique à ce riche homme d'affaires, qui ne leur a même demandé pas de dot! Il se disait juste amoureux de sa magnifique épouse.

Les parents d'Esha était aux anges: grâce à leur fille et à cette union fortuite, ils allaient pouvoir avoir tout ce qu'ils désiraient. Tout ce dont ils avaient toujours rêvé.
Leur gendre, Mukesh, était l'homme parfait. Il faisait tout pour que sa belle-famille soit bien traitée et qu'elle ne manque d'absolument rien.
De plus, il traitait sa femme comme une reine, lui passant toutes ses caprices.
Tous ceux qui voyaient leur couple, ne pouvait qu'envier leur bonheur.

Mais ce n'était qu'une façade. Parce que Mukesh Palak était ce que l'on pouvait qualifier de monstre.

Sa femme devait composer tous les jours avec ses sautes d'humeurs inexpliquées et sa possessivité exacerbée.
Il ne suffisait qu'un homme la regarde, pour que les choses partent au quart de tour. C'était encore pire lorsque son regard ne faisait que croiser celui de son admirateur.
Et c'était toujours elle qui en souffrait. Même si Mukesh ne se ménageait jamais en la battant, il se débrouillait toujours pour choisir les parties qui resteraient cachés sous les luxueux vêtements qu'il choisissait lui-même pour elle.

Quand la torture n'était pas physique, elle était psychologique.

Mukesh faisait tout pour briser la volonté de sa femme. Et il y était arrivé. Elle ne pouvait pas s'enfuir de cette cage dorée. Comment l'aurait-elle pu? Son mari la tenait par quelque sorte d'important pour elle: il ne cessait de lui rappeler que si sa mère avait le traitement adéquat pour son cancer, c'était uniquement grâce à lui. Que non seulement elle, mais toute sa famille ne valait rien sans lui.

Alors que leur fille se mourrait chaque jour d'avantage dans cet enfer, les parents d'Esha ne cessaient de chanter les louanges de ce gendre envoyé par les dieux eux-mêmes...

Esha n'avait personne à qui se confier. Personne à qui parler de ce qu'elle vivait. De toute manière, qui l'aurait cru? Mukesh était l'homme parfait.
Un homme puissant, et influent au grand cœur qui ne cessait d'aider tout le monde autour de lui. N'était-ce pas lui qui maintenait la grande vie que menaient ses parents? N'était ce pas lui, qui lui achetait des vêtements de créateurs et lui payaient des voyages de rêve?  Alors qui aurait pu la croire? Elle avait tout d'une reine!