Chapitre 24: Mai (9)

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La situation diplomatique du continent était loin d'être au beau fixe. Après la Cité, c'était Astras qui avait été victime d'une nouvelle attaque en provenance du Futuro. Aucun magicien de Pyros n'avait été identifié, mais en considération de leur alliance actuelle, mieux valait se méfier de ce que l'avenir pouvait leur réserver.

Le Conseil des Cinq – à l'exception d'Etan, qui ne travaillait plus pour le gouvernement depuis sa majorité – avaient fait leur maximum pour écouter aux portes et récupérer des morceaux d'informations sur la situation. Synabella, qui ne manquait jamais les nouvelles croustillantes, leur avait immédiatement demandé le fruit de leurs recherches.

Pour la peine, elle qui était maintenant habituée aux conversations vidéo s'était déplacée jusque chez eux, dans le quartier Azur. De cette façon, elle était certaine que les informations ne fuiteraient jamais – même si selon ses dires, ses canaux de communication étaient très difficilement piratables.

- Je crois que le problème vient majoritairement du Futuro, commença Tomas.

- Ce n'est pas une grande surprise, concéda Synabella. Depuis le début, c'est eux qui rajoutent de l'huile sur le feu pour aucune raison.

La Cité ne cessait de chercher à apaiser les choses depuis les récentes attaques, mais le Futuro ne voulait rien entendre, ou alors demandait des choses parfaitement irréalisables. Au détour d'un couloir, Evangeline avait une fois entendu une ministre parler d'une somme d'argent si importante qu'elle aurait permis de faire construire un second palais à la Cité.

- Ils ne se gênent pas, ces radins, maugréa-t-elle. Ils n'ont même pas de problèmes d'argent, plutôt le contraire.

- En plus de ça, provoquer une guerre ne les arrange pas, ajouta Synabella. Qu'ils attaquent la Cité avec l'aide de Pyros, soit, mais pourquoi ensuite vouloir s'en prendre à Astras et Caméone ? Si on réplique, ils ne seront pas assez forts.

- Le Futuro est plus grand que la Cité, Astras ou Caméone, argua Etan, et leur armée est plus importante.

- Sauf qu'on a techniquement plus de chasseurs de prime qu'eux.

Etan n'était pas convaincu pour autant, mais n'ajouta rien. Pour le moment, la situation était encore sous contrôle, alors ils n'avaient pas à réfléchir à des scénarios catastrophe de ce type.

- J'ai fouillé dans le bureau du premier ministre quand j'ai eu l'occasion, tout à l'heure, annonça Andromède. J'ai trouvé deux trois petites choses, dont une lettre.

- Une femme de culture, tout ce que j'aime, répliqua Synabella. Je t'écoute.

Andromède expliqua qu'elle avait préféré ne pas prendre de photos de la lettre, au cas où, mais s'attela à en faire un résumé très simple.

- Le roi du Futuro demande la destitution immédiate du premier ministre, en prétextant qu'il n'est pas à la hauteur pour diriger la Cité et qu'il n'a rien à y faire, puisqu'il ne provient pas d'une lignée royale.

- Il n'a rien compris, lui, maugréa Synabella.

- J'admets que même si je n'apprécie pas trop le premier ministre, il est là où il devrait être, ajouta Etan.

Les lignées royales n'étaient pas un choix déterminant concernant la personne qui montait sur le trône. Si un héritier ne voulait pas gouverner, il avait le droit de céder ses droits de succession, de la même manière que si une lignée touchait à sa fin, une autre était créée. Dans tous ces cas de figure, des élections étaient organisées afin de démêler la situation correctement.

Ancestrales 3 ~ Le temps de la RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant