Eloïse regardait régulièrement à travers la baie vitrée du salon de Victorien comme si quelqu'un allait surgir au travers d'une seconde à l'autre.
- Tu es sûre que tout va bien ? lui demanda Maximilien.
- Je ne sais pas, soupira Eloïse. Est-ce qu'on a enfin un indicatif de la violence de l'attaque ?
- Je peux retourner voir les nouvelles sur le réseau, mais je ne garantis rien...
Maximilien sortit son téléphone portable de sa poche à la recherche d'informations. Eloïse, elle, retourna dans sa contemplation de la terrasse.
Ce matin, Pyros et le Futuro avaient encore frappé.
Leur alliance tenait bon et il semblait qu'Astras restait pour le moment leur cible préférée, même si Eloïse ne comprenait pas trop pourquoi. Qu'est-ce qui les poussait à s'en prendre à eux, à Caméone et à la Cité ? Et surtout, allait-il enfin y avoir une riposte ? Ça commençait à bien faire.
- Toujours pas de communiqué officiel du gouvernement, indiqua Maximilien, mais il attendent généralement que le calme soit revenu pour faire leurs annonces.
- Y'a plutôt intérêt à ce qu'on leur botte les fesses en retour.
- Jusque là, Astras et les autres ont davantage prôné le retour de la paix, donc je doute que ça se produise.
Ils auraient tort de se laisser faire aussi facilement, surtout quand ce n'était pas la première fois que cela se produisait et que des menaces avaient déjà été envoyées des deux côtés. Mais bon, ce n'était pas comme si elle avait quelconque pouvoir décisionnel.
Eloïse sortit son téléphone portable et écrivit un message à l'intention de Rory. Si elle ne se trompait pas, il était actuellement à la Cité. Est-ce qu'ils en savaient plus, là-bas ? Elle comprit que non quand Rory lui-même demanda des détails sur la situation.
Tant pis, elle attendrait.
- Tu ne trouves pas qu'Ilyann est sorti il y a longtemps, maintenant ? demanda-t-elle.
- Si, justement, je commence à m'inquiéter, admit Maximilien. Tu penses qu'on devrait aller voir ?
Eloïse hésita. Victorien et Miranda étaient partis au cœur de la cité pour participer aux affrontements, et le mage noir leur avait clairement ordonné de ne pas sortir. Mais avec Ilyann qui ne revenait pas...
Si des ennemis s'aventuraient au delà des murs d'Astras, ils ne devaient pas être nombreux.
- Allons-y, décréta-t-elle. Tant que Victorien ne l'apprend pas, on ne risque rien.
- Si mon père nous voit, il va lui dire, avança Maximilien.
Pas faux. Eh bien tant pis, Eloïse en assumerait les conséquences. Elle préférait s'assurer que tout allait bien du côté d'Ilyann.
Maximilien enfila sa veste de Madrigan et Eloïse se contenta d'un sweat gris basique – des comme ça, elle en avait trois identiques. Ils vérifièrent que les environs étaient déserts, puis quittèrent la maison.
Par où Ilyann avait bien pu passer ?
- Si quelqu'un ou quelque chose l'a retenu, c'est qu'il a dû partir vers Astras, avança Maximilien. Il n'y a pas grand chose de l'autre côté.
Leur itinéraire fut décidé aussi simplement que ça.
Les deux magiciens marchèrent dix bonnes minutes sur la plaine avant de sentir une faible trace de magie rouge émaner d'un point à leur droite. Ils se stoppèrent.