Tomber le Masque [Terminé]

Chapitre 14

Fin du chapitre précédent...

-Alors Arthur, on m'évite ?!

La voix de Thibault me fit pousser un énorme sursaut. Je m'étais assoupi sur le canapé devant la télé.

-Bon, il faut qu'on parle, continua Thibault....

Eh hop, la discussion que j'essayais d'éviter depuis le début de la soirée allait débuter. Je m'étais endormi comme une merde et je n'avais pas été foutu de l'entendre arriver. Arthur le boulet, acte premier.

-Ouais... Tu veux pas qu'on aille dans notre chambre mec ? Demandais-je.

J'appréhendais pas mal cet échange, parce que je ne savais pas du tout ce que j'allais bien pouvoir lui répondre. Je n'avais pas vraiment de raisons particulières à traîner avec Clara, nous nous entendions bien et nous faisions connaissance, voilà tout.

Il ne répondit pas mais partit en direction de la chambre, ce que je pris pour un oui.

Puis, Thibault lança la discussion en s'asseyant sur son lit :

-Mon gars, pourquoi t'as pas mangé avec nous ce midi et ce soir ?

-Eh bien...

-Non, attends, me coupa-t-il. La VRAIE question, c'est : pourquoi t'as passé ta journée avec Clara ? Allô ! Clara du lycée tu te rappelles ?! Mais t'es complètement ouf ou quoi ?

Eh voilà... Exactement la réaction que j'avais attendu ! Jugement porté sans connaître la personne. Ok, j'avais fait pareil toute l'année mais je m'étais au moins rendu compte de mon erreur.

-Bon, écoute, je vais pas y aller par quatre chemins, commençais-je. Je trouve que...

Et je fus soudain interrompu par une sonnerie stridente, un de ces bruits qui tente de vous percer les tympans et que vous n'oubliez pas par la suite. La sonnerie s'intensifiait de plus en plus, prenant un ton rapide et urgent. Alarme incendie. Sauvé par le gong.

Tous les élèves de première présents dans notre couloir sortirent en trombe de l'internat, leur couverture anti-feu sur le dos...

POINT DE VUE DE CLARA (j'ai posé la question dans le chapitre précédent et certains ont répondu, et positivement, donc voilà ! )

L'alarme incendie s'était déclenchée dans tout l'internat alors que je discutais tranquillement avec Élise et Laure dans notre chambre. Nous parlions de tout et de rien. Enfin vous voyez, discussions de filles : vernis, fringues, mecs... Et pas mal d'autres trucs pas forcément importants quand ça s'est mis à sonner.

Nous avions dû, le plus calmement et à la fois le plus rapidement possible, évacuer le bâtiment entier. Filles comme garçons, nous étions tous dehors, notre couverture anti-feu tantôt nous couvrant entièrement, tantôt portée à la main ou sur l'épaule.

Un surveillant faisait l'appel tandis que nous nous observions tous en large et en travers. Certains, moins chanceux, étaient sous la douche au moment où tout ce bordel avait commencé. D'autres semblaient être en train de s'habiller, car il leur manquait des bouts. Tantôt un tee-shirt chez les garçons, tantôt des chaussures chez les filles. Ces dernières, d'ailleurs, étaient pour la première fois exposées aux garçons de ce "lycée de vacances" sans maquillage, ce qui semblait gêner la plupart. Que de superficialité...