Chapitre 19

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POINT DE VUE D'ARTHUR

Finalement, je décidais de ne pas rentrer directement au lycée et d'aller maintenant au poste de police.
Une fois passé les portes vitrées, j'arrivais dans une sorte de salle d'attente, avec une dizaine de sièges. Seule une femme y était assise. Elle avait l'air perdue, le regard dans le vide. Comme si elle était mentalement ailleurs.
Le jeune policier derrière le comptoir me fit signe d'avancer vers lui.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ? Me demanda-t-il poliment.

- Bonjour, répondis-je. J'aimerais parler aux deux policiers en charge de l'enquête sur la disparition de Clara.

- Et vous êtes ?

- Un ami de Clara. Et j'ai des éléments... Importants à leur donner.

- Bien, veuillez me suivre, je vous prie.

Alors qu'il me faisait traverser un dédale de couloirs, j'apercevais, au travers de vitres dont les rideaux n'étaient pas toujours tirés, des interrogatoires, des conversations amicales entre collègues, ou encore des réunions d'enquêtes.

- Installez-vous ici, me dit le jeune flic en m'indiquant un bureau plutôt spacieux. L'inspecteur Pasquet devrait arriver dans quelques minutes.

Et il repartit, me laissant seul face à un imposant bureau en chêne, jonché d'une multitude d'objets.

Je m'assis donc sur la chaise placée face à ce bureau, avant d'observer celui-ci. Des dossiers étaient éparpillés, ouverts un peu partout. Un pot à crayon était vide, tandis que son contenu trainait un peu partout entre les dossiers. Il y avait également quelques cadres, avec des photos de famille. Pour finir, une demi-douzaine de tasses de café vides traînaient dans un coin.

- Bonjour, Arthur.

La voix du policier m'interrompit dans mes pensées, me faisant légèrement sursauter.

- Bonjour, dis-je en me levant pour lui serrer la main.

Alors que le flic s'asseyait face à moi, il me jeta un regard interrogateur, voulant sûrement connaître la raison de ma présence ici.

- Bien, commençais-je. Samedi soir, alors que vous étiez déjà parti, j'ai reçu... Un message. De ceux qui ont enlevé Clara. Du coup...

- Mais pourquoi tu ne nous l'a pas dit plus tôt ?! S'exclama le policier.

- Laissez-moi finir, lui dis-je froidement, non sans le gratifier d'un regard noir.

- Je disais donc que j'avais reçu un message. On me demandait d'aller à un entrepôt, au sud de la ville, ce matin à dix-heures.

Au moment où je prononçais ces mots, le flic regarda sa montre et laissa échapper un soupir, mais me laissa reprendre la parole.

- Ah oui, et je pense que vous le saviez déjà, j'imagine que vous avez vous aussi fouillé sa chambre, mais j'ai découvert qu'elle a été enlevée en allant au cinéma. Avant d'y arriver, même.

- Oui, nous savions tout ça, me coup a-t-il une nouvelle fois

- Bref, je suis donc allé à l'usine désaffectée tout à l'heure. Je peux vous assurer que Clara y est. Elle est retenue par deux hommes d'environ trente ans, je pourrais sûrement vous pondre un portrait robot si vous voulez. Ils s'appellent Waren et Marcus. Je sais aussi pourquoi ils l'ont enlevée...

Après quelques secondes de silence, je repris :

- Disons que ma mère... Enfin, elle consommait de la drogue. Et qu'elle leur devait beaucoup, beaucoup d'argent. Ils croient que Clara est ma petite amie, ce qui n'est pas le cas, même s'il est vrai que je tiens beaucoup à elle. C'est pour ça qu'ils l'ont enlevée. Ils veulent que je leur apporte dix mille euros vendredi, sinon ils ne la libéreront pas... Ah oui, poursuivis-je, ils sont assez violents. Clara a quelques marques de coups, et ils l'ont frappée devant moi, dis-je en serrant la mâchoire. Ils ont des flingues.

Tomber le Masque [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant