Chapitre 7

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Une fois arrivés à l'arrêt de bus, j'étais quasiment réveillé. Tout à coup, je remarquai que Clara ne portait pas du tout son style de vêtements habituel. Elle avait un jean serré, un peu trop court pour elle, et un débardeur rose. Jamais elle n'aurait porté ce genre de trucs d'habitude. De plus, elle portait sa robe à la main. Mais qu'est ce qui avait bien pu se passer ? Je ne me souvenais de rien...

-Eh, c'est quoi ces fringues ? C'est pas à Constance ?

-Si, c'est même toi qui me les as données hier soir.

-Trou noir, désolé.

-Je te résume, expliqua-t-elle. Toi et ta bande de connards m'avez invitée à votre petite soirée pour me ridiculiser, comme d'hab.Vers deux heures du matin, Constance a fait semblant de me parler gentiment pour me balancer dans la piscine. Sauf que je ne sais pas nager. Du coup, tu as plongé et tu m'as sorti de l'eau, puis tu m'as trouvé de nouvelles fringues. Ça revient là ?

-Ouah, classe. Je t'ai sauvée, ça c'est la classe.

-Ouais, merci. Mais tu me devais bien ça.

Elle me jeta un regard haineux et je ne dis plus rien jusqu'à l'arrivée du bus. Une fois montés, aux mêmes places qu'hier à l'aller, Clara vissa ses écouteurs sur ses oreilles tandis que je ruminais en silence, le bruit du moteur du bus me déchirant le cerveau.

J'avais l'impression que ma tête allait exploser, sans vouloir exagérer. Mes projets en rentrant chez moi ? Me coucher et dormir pour le restant de mes jours.

Malheureusement, avec moi, tout ne se passait jamais comme prévu. Quand j'étais rentré dans la maison, mon père m'attendait à la table de lacuisine. Ouhlà. Très mauvais signe. Il ne prit même pas la peine de dire bonjour et commença :

-Arthur, dit-il lentement.

Je ne dis rien, dans l'attente de ce qui allait suivre.

-Je sais que tu m'as prévenu que tu sortais hier soir. Malheureusement, au vu de l'état dans lequel tu rentres, je ne peux qu'être en désaccord avec tes petites sorties nocturnes qui, je l'imagine, vont se reproduire tout le long des vacances, n'est-ce pas ?

-Non, non, je te promets que je n'en ferais pas trop !

Oh, le gros, gros mensonge. Bien joué Arthur.

-Ne me mens pas, je le sais. Donc, je t'interdis toute sortie nocturne pendant ces grandes vacances. Et ne fais pas cette tête, c'est pour ton bien.

-Mais papa tu ne peux pas-

-Si, je peux. Tu pourras sortir autant que tu veux la journée, mais tu devras être rentré à vingt et une heure, m'a-t-il coupé.

-Mais tu ne peux pas me faire ça ! C'est n'importe quoi !

-Bien sûr que si, je peux, dit-il sur un ton menaçant.

Je lui jetai un regard noir et montai les escalier pour aller dans ma chambre, une pièce peinte en gris, avec un mur entièrement noir. Un peu foncé peut-être ? Moi, ça me plaisait.

Je n'allais pas en rester là avec cette histoire de couvre feu. J'allais le respecter, les deux premières semaines, peut-être, pour lui donner confiance, puis je sortirais en douce.

Je décidais de faire part de ma malchance à mes amis sur notre groupefacebook :

Groupe HOLIDAYS, 7h06 :

Arthur :Allo Huston ? Nous avons un problème.

Thibault :Eh mec t'as vu l'heure ? On décuve là.

Louise :Qu'est ce que t'as?

Arthur :Privé de sorties. Enfin, de soirées, mon père m'a foutu un couvre-feu à 21h.

Thibault :Sérieux ?! x)

Mahieu :Naaaaan ?! La mort.

Arthur :Ouais. Si on veut se voir ce sera la journée.

Laura :T'es sérieux tu vas vraiment faire ça ?

Arthur :Pendant les deux premières semaines, ouais, après je me barre endouce.

Thibault :C'est chaud.

Arthur :Voilà. Sur ce, bonne nuit !

Aux alentours de trois heures de l'après-midi, je me réveillai de mon sommeil comateux. Je passai ma journée à manger, chatter avec mes amis et jouer à quelques jeux vidéos sans grande conviction. Vous l'aurez compris, rien de palpitant, un lendemain de cuite comme les autres.

Cependant, aux alentours de minuit, alors que je n'arrivais pas à dormir, mon portable sonna. *tiing*. C'était une notification Twitter.

« @StanJones vous a envoyé un message. »

Ouhlà. Qu'est qu'elle pouvait bien me vouloir, surtout à cette heure ?Je décidais de le lire sans y répondre, sentant le sommeil m'emporter.

DeStan, à 00h12 : Tu veux du poulet ou pas ?

Ouais, carrément bizarre, je sais. Mais comme je l'ai dit, je dors là, donc on verra ça demain.

Le lendemain matin, je me réveillais directement en pensant à ce message super chelou. Mais qui envoie ce genre de messages, merde ? M'ennuyant ferme, je décidais tout de même de répondre :

*Arthur : Heu ? Du poulet ? *

La réponse ne se fit pas attendre et tomba quelques secondes plus tard :

*Stan : Oui, du poulet !*

*Arthur :Mais pourquoi ? T'es grave tarée toi.*

*Stan :Je sais, ça arrive assez fréquemment qu'on me le dise.*

*Arthur :Bon, pourquoi tu me demandes si je veux du poulet ?*

*Stan :J'adore le poulet, pas toi ?*

*Arthur :Ah okay, rectification, t'es carrément flippante. T'es sûre que t'as bien décuvé là ?*

*Stan :Ouais, j'suis trop à fond. On va courir ensemble cesoir ?*

*Arthur :Ahah mais depuis quand tu fais du sport toi ? :')*

*Stan : Rhooo si tu le prends comme ça !*

*Arthur :Susceptible en plus. Mais si tu veux ouais.*

*Stan :Ok. Rendez vous à dix-huit heures au parc ?*

*Arthur :Ok a tout' !*

*Stan :A ce soir <3*

la vache, Constance qui se mettait au sport, pour être bizarre, c'était bizarre. Elle avait toujours dit qu'elle haïssait transpirer comme un porc juste pour la frime. Et par-dessus tout, elle détestait courir. J'avais hâte d'être au soir pour voir comment elle se débrouillait.

Tomber le Masque [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant