Chapitre 21

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POINT DE VUE D'ARTHUR

Le vendredi, Clara et moi étions allés en cours, normalement, comme avant, comme si rien ne nous était arrivé.

Les autres élèves du lycée n'étaient au courant de rien, même si certains colportaient des ragots tous plus étranges les uns que les autres. Même à Thibault, je n'avais rien dit. Peut être bientôt. Mais pour l'instant, je n'étais pas prêt à en parler à quelqu'un, sauf avec Clara.
D'ailleurs, entre nous deux, la relation d'amitié avait bel et bien repris sa place, même si quelques ambiguïtés survenaient parfois, comme lorsque nous nous prenions dans les bras, ou quand on se frôlait la main.
C'était comme si une sorte d'électricité se mettait entre nous, comme si une tension montait de plus en plus, mais que nous essayons tous deux de la refouler...

Le samedi matin, c'était grasse matinée. Nous avions prévu, moi et Clara, de manger ensemble à midi et d'aller passer notre après midi en ville.
Thibault, lui, était rentré chez ses parents.

La journée s'annonçait belle, à onze heures, lorsque j'émergeais enfin et que j'ouvris mes rideaux, le soleil brillait déjà haut dans le ciel, et pas un seul nuage ne s'annonçait à l'horizon. L'allée de graviers blancs brillait au soleil tandis que les feuilles des arbres étaient d'un vert plus éclatant que jamais.

Je décidais d'aller prendre ma douche, avant d'aller rejoindre Clara dans la cour un peu avant midi.
Alors que j'étais en train de m'habiller et donc d'enfiler mon jean, vers onze heures trente, on frappa à la porte. Je cherchais mon tee-shirt quelques secondes, en vain. Je devais l'avoir posé je ne sais où, mais je décidais tout de même d'aller ouvrir, torse-nu. Au diable les bonnes manières.

Lorsque j'ouvris la porte, je me trouvais face à une Clara habillée simplement d'un short et d'un tee-shirt. Elle était vraiment jolie.
Après avoir détaillé ses vêtements l'espace d'une seconde, mes yeux revinrent se poser sur son visage. Elle avait la bouche entrouverte et me fixait, comme si elle était ailleurs.

- Je te fais tant d'effet que ça ? Plaisantais-je.

Là, elle parut revenir à la réalité et me poussa pour entrer dans ma chambre en lançant un "Ha, ha, ha." sarcastique.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Il est pas l'heure je te signale.

- J'étais prête, alors je suis venue, déclara-t-elle. Allez magne toi de finir de te préparer j'ai faim !

- Chef, oui chef ! M'exclamais-je en repartant dans la salle de bain que je partageais la semaine avec Thibault, tandis que Clara éclatait de rire.

Lorsque j'eus enfilé mon tee-shirt et passé un coup de peigne dans mes mèches rebelles, nous mangeâmes au self, au milieu de la vingtaine d'élèves restés pour le week-end.

Ensuite, on prit le bus pour nous rendre à une vingtaine de kilomètres de là, dans une ville magnifique, bordée par la mer.

Là, nous flanâmes dans les rues une heure environ, sans rien d'autre à faire que marcher ça et là, tandis que le soleil tapait sur nos têtes et nos membres dénudés.
À un moment, nous achetâmes deux glaces : vanille chocolat pour moi et vanille framboise pour Clara.
Nous étions assis sur un banc, face à la mer, tout en mangeant nos glaces en silence.

Au bout de plusieurs minutes, au moment où je terminais ma glace, Clara brisa le silence :

- Il faut encore... Qu'on parle.

Oh non. Elle allait me parler de notre baiser... Rien que cette idée me fit monter les rouges aux joues, je le sentais, moi, Arthur, qui ne rougissait jamais.

- Tu sais, après que j'aie été...

Une chanson retentit, coupant la parole de Clara. "Renegades", de X Ambassadors. Son portable. J'étais sauvé par le gong, enfin pour le moment.

Tomber le Masque [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant