Chapitre 12

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Une semaine plus tard, le « grand jour » était arrivé. J'avais terminé ma valise la veille, emportant pas mal de vêtements, deux paires de gants et serviettes de toilette pour avoir le temps de tout laver avant de les réutiliser.

J'avais dû également prendre, comme le disait le prospectus, mon sac de cours, ma trousse, et emmener dans un grand sac tous mes cours de l'année de première.

J'avais également dû emmener des draps, car ils n'étaient pas fournis parle lycée. Enfin bref, en un mot : la galère.

C'était la mère de Thibault qui nous emmenait, et j'attendais sagement devant la barrière de ma maison, sans un au revoir pour mon père, quand je vis sa voiture rouge pointer au loin.

J'installais, seul, mes bagages dans le coffre avant de monter sur la banquette arrière. Thib' et sa mère me saluèrent, et ce furent quasiment les seuls mots que nous échangeâmes durant le trajet. Les deux heures de route se firent dans un silence et une tension palpables.

Lorsque l'on se gara sur le parking, j'en restais comme deux ronds de flans. Ce lycée était tout simplement énorme !

Déjà, le parking. Je ne savais pas combien de place il y avait, au moins deux cent. Toutes les places étaient prises, ou presque, et des lycéens sortaient de partout, seuls ou accompagnés de leurs parents, mais tous avaient une énorme valise et trimballaient des draps eux aussi.

Il fallait entrer par une très grande porte en bois peinte en rouge, grande ouverte mais entourée de hauts murs. On arrivait dans une cour gigantesque, où cohabitaient graviers, pelouses, arbres et adolescents surexcités. Comment pouvaient-ils l'être en allant à des cours de vacances ? Cela resterait, je crois, un mystère à mes yeux.

Pour résumer, il y avait comme une ambiance de rentrée...

La mère de Thibault nous avait déposés devant, avant de repartir travailler. Nous suivîmes donc tous deux les grands panneaux disposés un peu partout qui indiquaient l'entrée de l'internat. Nous arrivâmes devant un bâtiment en pierres, extrêmement long, et dont l'entrée était encadrée par deux énormes pots rouges contenant chacun un rosier.

Une fois à l'intérieur, un homme, la quarantaine, nous accosta :

-Bonjour, vous êtes ?

-Heu, bonjour, décidais-je de prendre la parole pour nous deux. Voici Thibault Taner et je suis Arthur Ervil.

-Bien, suivez moi, je vais vous montrer votre chambre.

Nous nous retrouvâmes donc à suivre cet homme dans un dédale de couloirs labyrinthiques. Il nous expliqua qu'il serait notre surveillant pour nos cinq semaines passées ici et qu'il s'appelait M. Nosré, mais que l'on pouvait l'appeler Sam. Il avait l'air assez gentil, mais je pense qu'il ne fallait pas l'énerver...

Nous découvrîmes notre chambre, petite, avec le stricte nécessaire. Les douches, communes, étaient situées à l'autre bout du couloir. Nous n'étions que deux dans notre chambre, une chance, je pense.

Nous passâmes la matinée à nous installer. Faire nos lits. Ranger nos petites affaires. Explorer un peu les alentours.

Autour de midi, l'heure de manger, nous nous rendîmes au self où régnait un vacarme infernal. Des centaines d'ados enragés hurlaient à qui le plus fort pour réussir à se faire entendre. Nous trouvâmes une petite table et mangeâmes tous les deux, en discutant tranquillement.

L'après-midi, on nous enferma trois heures durant dans une même salle pour nous faire passer des tests de niveaux en Maths, Sciences, Histoire-Géo et Anglais. Ils voulaient apparemment nous répartir par niveaux, pour que chaque classe avance à son rythme.

Tomber le Masque [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant