Chapitre 4

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Le vendredi suivant, nous sortions de notre dernière épreuve du bac pour cette année : l'oral de Français. L'année venait« déjà » de se terminer et le soir-même, c'était la grande fête chez Constance.

-Bisous bisous, rendez-vous à dix-neuf heures chez moi, nous a-t-elle hurlé dans le couloir, sachant pertinemment que Clara n'était pas loin.

Lorsque je rentrai chez moi, il était déjà dix-sept heures trente.J'attrapai une pomme dans la corbeille à fruits, que je commençai à manger en montant les escaliers, avant d'aller voir mon père pour le prévenir que je sortais, même s'il ne se serait sûrement même pas aperçu de mon absence.

Je poussai la porte bleue menant à son bureau-bibliothèque et le trouvai plongé dans un livre. Je me raclai la gorge avant de prendre la parole :

-Euh, papa ?

J'eus pour seule réponse un grognement.

-Désolé de te déranger. C'était juste pour te prévenir que je sors ce soir. Je vais à une fête et je ne rentrerai que demain matin.

-Ok. Ce fut sa seule réponse.

Je pris donc une douche, que je fis durer le plus longtemps possible, jusqu'à épuiser le ballon d'eau chaude. Ensuite, j'enfilai un jean, comme d'habitude, mais je pris tout de même la peine de mettre une chemise, on ne fêtait pas la fin de son année de première tous les jours !

Lorsque j'eus terminé de me raser et de me coiffer, il était déjà dix-huit heures trente. J'allais être en retard, pensais-je. J'avais en effet environ une heure de bus pour me rendre chez Stan. Je me rendis donc à l'arrêt, où il n'y avait personne à cette heure de la journée.

J'attendais depuis une bonne de dizaines de minutes déjà quand j'aperçus deux choses à la fois. A gauche, le bus arrivant au bout de la rue,avalant l'asphalte lentement sous ses roues, se rapprochant de plus en plus. Rien de plus normal.

Et de l'autre côté, une fille courait pour ne pas louper le bus. Je n'arrivais pas à savoir qui c'était. C'était étrange, j'avais l'impression à la fois de la connaître mais aussi de voir une étrangère.

Elle se rapprochait de plus en plus, ses petits talons claquant sur le bitume et sa robe bleu nuit volant dans le vent. Ses cheveux d'un blond éclatant, légèrement ondulés, étaient laissés libres et battaient sur ses épaules. La jeune fille se rapprochait de plus en plus, jusqu'à arriver à ma hauteur. Ce n'est qu'à cet instant que je la reconnus. Clara.

Son style détonnait complètement avec ce qu'elle portait au lycée, et pour tout dire, elle était plutôt pas mal.

-Salut, dit-elle toute essoufflée en arrivant devant moi.

Le bus arriva et elle s'installa juste devant moi. Les seuls mots que nous échangeâmes durant le long trajet furent les suivants :

-Alors finalement, t'as décidé de venir, lui dis-je.

-Ouais. On verra bien comment ça va se passer.

-Ecoute, je voudrais te dire que...

Je tentais de la prévenir que la bande lui réservait une mauvaise surprise, mais elle me coupa la parole avant que je puisse terminer :

-Non Arthur tais-toi. Je sais que si vous m'avez invitée, c'est pas pour faire amis-amis mais que vous m'avez encore réservé une de vos surprises de merde. Mais ce soir, ça ne vas pas se passer comme d'habitude, tu verras.

-Euh, ok...

Ce fut la seule chose que je trouvais à lui répondre, et je passais le reste du trajet à lire mon livre tout en écoutant de la musique. Clara se retournait de temps en temps pour voir ce que je faisais. Elle aussi écoutait de la musique, et elle vérifiait de temps à autres où nous étions. Elle ne devait sûrement pas savoir où était la maison de Stan, mais coyez-moi qu'en approchant, on trouvait tout de suite. Alors que l'arrêt de bus était à deux cent mètre au moins de chez elle, j'entendais déjà une forte musique ainsi que des cris à travers mes écouteurs quasiment au maximum.

Clara et moi descendîmes donc du bus et nous dirigeâmes d'un même pas vers la maison, sans échanger un seul mot.

Lorsque nous arrivâmes devant cette dernière, nous vîmes des ballons accrochés à la barrière, et au moins une bonne moitié avaient déjà été éclatés.

Il y avait vraiment beaucoup de monde, au moins cent cinquante personnes. Il y en avait plusieurs dans la maison, énormément de personnes étaient sur la pelouse à discuter ou danser, et même dans la piscine qui avait été découverte pour l'occasion.

Je ne voyais aucun visage connu lorsque Thibault m'a quasiment sauté dessus. Au vu de son haleine, il n'avait pas encore bu, mais il était quand même carrément excité, il ne tenait pas en place :

-Heeeeey Arthur ! Enfin t'es là ! On se demandait si t'allais venir !

-J'allais pas louper ça mon pote, répondis-je sur un ton le plus enjoué possible.

-Mais qui est-ce que tu nous emmènes là ? Je la connais pas...

Clara ne répondit rien mais il la détailla pendant deux bonnes minutes, ne se privant pas de bien la mater. Alors, il parla enfin :

-Oh la vache là j'y crois pas ! J'y crois pas c'est pas possible !

Puis, il se mit à hurler :

-EH LES MECS VENEZ TOUS VOIR ! VOUS VOYER CETTE MEUF PLUTÔT BONNE ?! VOUS SAVEZ QUI C'EST ?! C'EST CLARA LES MECS ! LA VACHE !

Rectification faite, il avait sûrement descendu plusieurs verres déjà...

Après que Thibault ait hurlé comme un malade, un attroupement se forma rapidement autours de nous et plusieurs personnes reconnurent aussi Clara, quand elle prit la parole :

-C'est bon là vous avez vu l'animal ? Je peux peut-être passer et rentrer dans la maison maintenant ?

Un silence se fit, mais les personnes s'espacèrent pour la laisser passer, et elle disparut dans la foule.

Tomber le Masque [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant