"Quand l'océan s'élève"
Adam,
J'ouvre les yeux, mon corps est serré contre une masse humaine chaude. Mon corps est en nage mais je m'en moque. Je tourne la tête et une chevelure blonde apparaît sur l'oreiller à côté de moi. Elle dort profondément. Elle est tellement belle. Son corps frêle et détendu me donne des idées qui ne devraient pas m'être permises. Mais je ne suis qu'un homme et je ne peux m'empêcher de revoir les images de son corps, à moitié nu, étendu sur le lit la nuit dernière.
Je revois la perfection de son buste. Je sens encore la chaleur de sa peau contre la mienne. La réactivité de son corps au contact du mien. Ses seins qui se dressent sous l'envie de mes mains. J'étais partagé entre mon envie d'être près d'elle, avec elle, en elle et celle d'attendre. Attendre car elle ne m'avait pas tout dit, attendre car dans son état, je ne savais pas si c'était une bonne idée. Je le sais car ça n'aurait pas été parfait, dans mon état à moi, le désir aurait pris de dessus. Sauf qu'elle mérite mieux.
Je suis presque sûr qu'elle l'aurait regretté. Ça lui aurait fait mal, elle aurait souffert, et c'est bien la dernière chose dont j'ai envie. Il y avait tellement de tendresse et de détermination dans ses gestes. Je n'aurais jamais imaginé que l'on puisse mêler ces deux traits de caractère. J'ai tellement peur de lui faire du mal...
Quand je me suis réveillé à côté d'elle je me suis dit que je ne la méritais pas. Je ne méritais pas tous les sentiments qu'elle me portait. En effet, elle a raison, je lui mens. Je lui mens chaque fois que j'ai une difficulté.
Je me lève en tentant de faire le moins de bruit possible pour ne pas la réveiller. Son sommeil a été paisible cette nuit. Elle s'est endormie alors que je jouais de la guitare. Je n'avais pas la force de la ramener dans son lit, alors je l'ai porté et déposé dans le mien...
J'ai l'impression de la laissé toute seule une fois de plus. Je la regarde un instant. Son visage est tellement paisible, tranquille. Ses lèvres sont pleines et roses, ses joues sont légèrement colorées du soleil de ces derniers jours. Elle est plus belle que jamais dans son débardeur noir.
Elle bouge, se tourne et frisonne légèrement. L'air est frais dans ma chambre car je dors toujours la fenêtre entrouverte. Je remonte délicatement la couette sur elle, je ne voudrais pas qu'elle attrape froid. Je ne peux m'empêcher de la regarder en me disant que je ne la mérite clairement pas. Encore moins après ce qu'elle a vécu. Je sors de ma chambre, descends les escaliers et sort m'asseoir sur la terrasse.
Je reste persuadé que sa dépression n'est pas simplement due à la mort de son père. Il est causé par autre chose, quelques choses qu'elle cache au plus profond d'elle-même. Elle le cache tellement profondément que ça la ronge.
Je souris au souvenir de ma réflexion.
« moi je m'en fous... »
C'est vrai. Sa dépression ne la définit pas, elle fait partie d'elle, mais ce n'est pas elle. Seulement, hier, j'ai eu peur. Peur de ne pas savoir gérer son mal, ne pas savoir gérer ses maux. J'ai eu peur de ne pas être à la hauteur, alors j'ai fui.
J'ai fui comme la première fois, parce que j'étais face à tant d'émotions, tant de chose que je ressentais et que je pensais ne plus ressentir, que je suis parti.
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Always love and songs...
RomanceLa peur de l'inconnu paralyse la plupart d'entre nous... Elle sert de prétexte aux gens pour leur éviter de se lancer tête baissée dans de nouvelles aventures. Mais Emma n'a rien de commun avec ces personnes. Lorsqu'elle doit choisir entre affront...