Always love and songs...

Chapitre 37 : 17 mars - More Than Words

"Plus que des mots"

Emma,

Il fait noir dans ma chambre. Aucune petite lumière ne vient filtrer par la fenêtre ou au travers du volet. On doit être au milieu de la nuit, dans cette campagne perdue. Je viens de faire un cauchemar. Je retrouvais deux de mes amies. Nous étions poursuivis par des dinosaures. C'est bête j'ai douze ans, je sais que ces bêtes n'existent pas. Je suis en sueur et j'ai peur. Ma gorge est sèche, j'ai besoin de boire quelque chose et de sortir de ce lit car si je me rendors maintenant je vais retomber dans ce mauvais rêve.

J'ouvre la porte de ma chambre. Tient il y a de la lumière dans le salon. Étonnant, j'ai regardé l'heure avant de me lever il est à peine deux heures du matin. Peut-être que maman a fait un mauvais rêve elle aussi.

Je m'avance dans le couloir. Je voudrais avancer mais mes pieds restent bloqués, il y a quelque chose d'anormale dans ce qui se déroule devant moi...

NOOOOOOON !

-Em, réveilles-toi... Murmure une voix.

C'est impossible, pourquoi il est là. Je ne comprends pas.

-Em, je t'en prie réveil toi, dit cette même voix plus forte.

Je suffoque, les larmes dévalent sur mes joues. Non ce n'est pas réel, ça ne peut pas l'être.

-Emy !

Mes yeux s'ouvrent autant qu'ils le peuvent.

Ou suis-je ?

Ah, oui, je suis chez moi à New York. C'était encore un cauchemar. Si c'était un cauchemar cela veut dire que ...

C'est réel.

Les larmes dévalent de plus belles sur mes joues. Je suffoque. J'ai l'impression que l'on vient de m'ôter l'air présent dans la pièce, m'ôter le droit même de respirer. Mon corps refuse que je respire. Mon corps refuse que je vive. Pourquoi moi j'aurais le droit. Ce n'est pas juste.

J'ai mal, tellement mal. Mal au point de vouloir stopper cette douleur. Ma douleur dans ma tête se transforme en douleur physique. Le manque, la tristesse, le deuil, tout ça fait un cocktail détonant dans mon organisme qui répond à mes émotions. J'ai envie de hurler, de crier que ça ne peut pas être vrai. J'ai mal, tellement mal...

Des bras viennent m'entourer comme pour apaiser cette couverture de douleur que je drape autour de moi.

-Parles moi Em, je t'en prie.

-C'est trop dur...

-Qu'est-ce que tu vois ?

-Cette nuit... Chaque seconde.

-Quelle nuit Em ?

-La... la nuit... Où...où...iiill est... Parti...

-Qui ?

-Mon père, murmurais-je.

A cet instant une lame fine et aiguisée s'immisce dans mon ventre. Mon cœur se nourrit de cette douleur, il l'étreint de tout son être, comme si elle était méritée. Je n'ai rien fait. J'ai juste regardé faire, sachant pertinemment ce qui se déroulait sous mes yeux.

Les bras d'Adam, ne peuvent rien contre ça. Il me parle mais je n'entends rien. Le seul son qui résonne dans ma tête c'est un souffle, une lente respiration agonisante, celle de la mort qui étreint le corps de sa victime. La privant de toutes ses chances. Faisant le choix à sa place, à notre place.